Comme son nom le laisse suggérer, le titre met de côté le Chevalier Noir annoncé comme « mort de chez mort ». Au tour donc de ses protégés Nightwing (Dick Grayson), Batgirl (Barbara Gordon), Red Hood (Jason Todd) et Robin (Tim Drake) d’assurer la relève. Gotham Knights présente forcément un ADN différent des aventures que l’on a connues dans la saga Arkham. Pour le meilleur ? On a pu faire régner la justice dans la ville pendant plus de 2h30, voici nos impressions à moitié enthousiasmées. 

Une lettre d'amour aux comics

Gotham City est orpheline de son Batman. Le justicier masqué a péri dans de mystérieuses circonstances. La disparition de monsieur Wayne conjuguée à l’apathie de la police et les complots de la Cour des Hiboux constituent le cocktail parfait pour faire exploser les syndicats du crime qui sévissent en ville. C’est aux quatre premiers membres de la Bat-Family d'assurer la succession du Chevalier Noir. L’occasion pour WB Games Montréal de faire briller ce quatuor finalement assez  méconnu du grand public, sans pour autant renier leurs racines. D’ailleurs, des quelques séquences et interactions que l’on a pu voir, Gotham Knights s’annonce particulièrement fidèle aux comics, non sans quelques prises de liberté. 

Que ce soit dans l’écriture des personnages, aux philosophies et personnalités calquées sur les matériaux d’origine, dans leurs relations individuelles avec Bruce Wayne ou encore dans l’écriture des dialogues et des échanges parfois piquants entre eux, la narration du jeu saura résonner avec les lecteurs assidus comme occasionnels. Cette fidélité implique également des moments plus légers voire kitchs et l’humour de certains comics de la Bat-Fam. Gotham Knights devrait donc pulluler de références en tout genre avec plusieurs clins d'œil directement adressés aux fans. C’est d’autant plus dommage que certains dialogues entre les héros sont régulièrement coupés par des cinématiques qui se déclenchent automatiquement lorsque l’on s’approche trop d’un point donné. Reste maintenant à savoir si l’histoire tient la route et si le fan service ne fait pas dans la démesure, mais la narration pourrait clairement être l’un des atouts de Gotham Knights. Pour le gameplay en revanche…

Preview Gotham Knights

Un quatuor de choc pour Gotham Knights

Si dans le jeu final il sera possible de patrouiller comme bon nous semble, seul ou à deux en coopération, dans les rues sombres de la ville, notre prise en mains s’est faite entièrement en solo et les conditions ne nous ont pas permis de nous balader librement. Nous avons toutefois eu l’occasion de nous familiariser avec chacun des personnages jouables, interchangeables à volonté entre chaque mission dans le Beffroi, leur QG. Chaque justicier dispose de ses propres compétences, arsenal et équipements, leur conférant un feeling sensiblement différent lorsqu’il s’agit d’aller cogner du malfrat. 

Nightwing, plus athlétique, brille par sa vivacité et son aisance au sol comme dans les airs. Red Hood, plus pataud, privilégie les armes à feu et le combat rapproché en usant de ses pouvoirs mystiques puisés de sa résurrection dans le Puits de Lazare. Batgirl quant à elle sera sans doute celle qui se rapproche le plus de son mentor avec des capacités de hack et une maîtrise parfaite de plusieurs arts martiaux. Le cadet de la bande, Robin n’est pas en reste. Spécialisé dans l’infiltration, le dernier sidekick du défunt Chevalier Noir sait se montrer particulièrement polyvalent. De ce que l’on a pu jouer, il n’y en a pas un qui se démarque plus que les autres. Tout sera une question de goûts personnels et de styles de jeu. Cependant, tous apportent suffisamment leur touche personnelle pour donner envie de ne pas se cantonner à un seul héros.

Preview Gotham Knights

Un gameplay qui doit faire ses preuves

Action-RPG oblige, Gotham Knights opère quelques changements. Sans rentrer dans les détails on retrouve des phases d’enquêtes légèrement repensées, ainsi que des séquences d’infiltration clairement dans la veine de la saga Arkham. En revanche, là où les fans seront sans doute le plus dépaysé, c’est sur les combats. Le titre troque son système de combos et de takedowns pour toute une panoplie de capacités affectées à des raccourcis de touches. Un changement transformant la dynamique du jeu qui souffre de l'absence de contres. Cela met encore plus l’accent sur les esquives parfaites, mais les justiciers se retrouvent vite à enchaîner les pirouettes.  C’est peut-être parce qu’il nous manquait des compétences, ou parce que les conditions de previews à distance n’étaient pas optimales, mais le gameplay ne nous a pas pleinement convaincu. Le contraste entre la fenêtre de combos assez permissive et les animations vives nous laisse une sensation étrange. On émet donc quelques réserves sur cet aspect en attendant de mettre la main sur la version finale mais, pour l’heure, on a l’impression que ça manque de punch.

Toutefois on a eu l’occasion de se frotter à Harley Quinn lors d’un combat de boss plus nerveux que ceux contre le menu fretin et WB Games Montréal parvient à faire oublier temporairement ses défauts lors de quelques affrontements à l'atmosphère particulièrement réussie. À contrario, le studio a fait un travail d'orfèvre sur les animations. Que ce soient les acrobaties entre chaque combo, les finish ou les éliminations silencieuses, tous les mouvements sont d’une classe absolue. À voir si ça permet d’assurer un peu le spectacle sur la longueur, mais ils capturent pleinement l’esprit des comics. Un sens du détail que l’on a également retrouvé dans les costumes qui pourront être débloqués et personnalisés comme dans Marvel’s Spider-Man. Ceux aperçus lors de notre session étaient particulièrement réussis avec des hommages à certaines périodes qui devront taper dans l'œil des fans. Reste maintenant à voir si la ville aura le droit au même traitement de faveur. 

Impressions Gotham Knights

Si nous n’avons malheureusement pas pu explorer librement l’un des cinq districts, nous avons malgré tout pu nous familiariser avec le moyen de déplacement principal : la moto. Ou plutôt le Bat-scoot puisqu'il n’y a absolument aucune sensation de vitesse, le décor n’avance pas, il n’y a aucun effet. Ça n'a pas l’air non plus très glorieux avec le grappin ou les planeurs assez laborieux pour se mouvoir correctement. Mais c’est certainement dû à l’absence d’améliorations qui pourraient rendre le tout plus fluide au fil de la progression comme dans les Batman Arkham.

On attend Gotham Knights … avec une certaine envie

Qu'il est difficile de se forger un avis sur Gotham Knights après ce premier contact tant il ne nous en a pas montré assez. L’après Arkham s’annonce comme une véritable lettre d’amour à la Bat-Family ainsi qu’aux comics et le studio semble avoir apporté un soin tout particulier à tout ce qui englobe les personnages, mais le gameplay et la fluidité de l'action nous ont laissé de marbre. Reste à voir si le jeu saura révéler son plein potentiel au fil de la progression et ce que donneront réellement l’aspect RPG du jeu, les activités du monde ouvert et la coopération, ici mis de côté.