L’ex-plombier a-t-il l’étoffe d’un Kylian Mbappé ou est-il plus proche d’un vieux joueur en fin de carrière ? Nous avons pris part à des séances d’entraînement et plusieurs matchs pour le savoir, et voici donc nos premières impressions sur Mario Strikers: Battle League Football.

Mario Strikers, un jeu accessible ? 

Prendre en main Mario Strikers ne s’est pas fait sans une certaine appréhension. Néophyte de la licence et pas spécialement client des jeux de foot en temps normal - en dehors de parties ici et là lors de soirées entre amis -, ce nouvel épisode devait nous convaincre qu’il était possible de s’amuser un tant soit peu sans connaissances particulières. Et ce fut bien le cas. Sans aller chercher à marcher sur les plates-bandes d’un FIFA (désormais EA Sports FC ) ou eFootball (anciennement PES), Mario Strikers: Battle League Football est plus pointu qu’il n’y paraît et exige un peu de pratique pour éviter de se ridiculiser face à l’IA ou des collègues bien réels. Ce nouveau soft se repose sur les bases de ses prédécesseurs, et sur celles de tout autre titre de la discipline. On peut effectuer des passes (directes ou lobées), des tacles, des tirs cadrés ou encore des dribbles. Ce sont les fondamentaux. Facile ? Oui, mais ça se corse par la suite. À cela s'ajoutent les passes ou tirs chargés, ainsi que les passes et tirs parfaits. Des gestes moins évidents à rentrer dans l’euphorie du match et surtout sans avoir fait ses preuves dans le mode « Entraînement ».

Chacune des rencontres oppose deux équipes de quatre joueurs, soit huit sportifs sur la pelouse au maximum, sur des terrains coupés en deux avec une ambiance différente de chaque côté. Pour l’heure, les personnages de Mario, Luigi, Bowser, Peach, Toad, Donkey Kong, Wario, Waluigi et Yoshi sont disponibles. À l’image des stars du ballon rond, chaque footballeur du club Nintendo a ses forces et ses faiblesses. Certains ont plus de vigueur, d’autres sont plus endurants ou à l’aise avec le tir. De ce fait, et même si nous sommes face à un jeu très arcade, il va falloir prêter attention aux personnages sélectionnés. Au fil de la progression, ils vont aussi pouvoir renforcer leurs statistiques en achetant de l’équipement (via les pièces dorées) qui s’installera sur les différentes parties du corps (tête, bras, torse, jambes). Les tacleurs professionnels préféreront par exemple miser beaucoup sur la force.  

C’est quoi un carton rouge ? 

Mario Strikers: Battle League Football n’est pas FIFA ou PES et il annonce la couleur dans son titre. Oui, c’est un jeu de foot… mais également de baston. Ici, pas d’arbitre pour distribuer des cartons rouges à cause d’un tacle parfait, qui renversera totalement l’adversaire, ou d’un tacle réalisé en duo. Il n’y a pas de règle, si ce n’est celle de ne pas en avoir justement. Outre les gestes techniques, on a une panoplie d’items à notre portée pour récupérer coûte que coûte le ballon des pieds de nos rivaux… comme dans Mario Kart. Des « boîtes à objets » tomberont en effet aléatoirement sur le terrain. Si le match est beau, alors le public sera plus enclin à en lancer sur l’espace de jeu. Il y en a deux sortes : celles arc-en-ciel, qui peuvent être utilisées par tout le monde, et celles d’une couleur précise qui sont réservées à chaque équipe. Dedans, on retrouve les carapaces (verte ou rouge), la peau de banane, bob-omb ou encore l’étoile d’invincibilité. À l’instar de Mario Kart, il est important de savoir quand s’en servir. Déployer une bob-omb au moment où l’adversaire s’approche dangereusement du but pourra le stopper net. Ça rend les matchs plus stratégiques et amusants, sans le déséquilibre qu’il peut y avoir dans un Mario Kart. 

Mario Strikers hyper frappe

L’arrivée d’un orbe rouge électrique sur la pelouse est aussi un moment fort d’une rencontre. En se ruant dessus, on peut bénéficier d’une « Hyper Frappe », un tir spécial qui donne lieu à une superbe mise en scène en mode anime. Dès récupération de la sphère, on a 20 secondes pour enclencher un tir chargé et remplir l’Hyper jauge pour mettre une grande puissance dans la balle. Si on est trop lent, l’adversaire peut nous arrêter avant même que la cinématique ne débute. Côté défense, on peut parfois repousser le tir en martelant un bouton. Ça vaut le coup d’essayer ! 

Au rayon des défauts, pour l’instant, on regrette qu’il n’y ait par exemple pas plus de folie, comme pour l’exécution des hyper frappes. C’est finalement assez sage, alors qu’il y a de la place pour oser davantage de choses. Mais le plus gros point noir, c’est la lisibilité. En raison de la petite taille du terrain, qui accueille tout de même huit joueurs, on peut vite perdre le fil et ne plus savoir où on est. Le problème se pose tout particulièrement lorsque l’on joue en coopération au sein d’une même équipe. Se passer la balle sans s’égarer demande visiblement une habitude. On s’interroge également sur le contenu, car Mario Strikers Battle League Football est résolument orienté multijoueur. Pour rameuter du monde et garder ces personnes sur le long terme, le jeu compte sur l’organisation de saisons avec un système de clubs et de classement. 

On l'attend... avec des questions

Au global, ses premiers pas avec Mario Strikers: Battle League Football ont été surprenants. Plus technique qu'il n'y paraît, le jeu semble aussi pouvoir très bien se consommer en dilettante comme les autres titres de sport Nintendo. Tacler sans avoir peur de sortir du terrain ou déclencher une hyper frappe est plutôt très satisfaisant. Pour le moment, nous restons plus sur nos gardes vis-à-vis de la lisibilité, surtout à plusieurs, et sur le contenu à la sortie avec un soft à la philosophie multijoueur. En espérant qu'à la fin, on puisse compter sur cet épisode pour occuper des soirées d'été.