Si Final Fantasy s’est imposé sans mal comme l’un des ambassadeurs du JRPG en Occident, Dragon Quest n’en reste pas moins l’une des sagas les plus légendaires du genre. Parce qu’elle est arrivée plus tardivement dans nos contrées que son homologue et que sa popularité en Occident ne demande qu’à croître, Square Enix s’est fixé un objectif : la faire découvrir au plus grand nombre avant l’arrivée de Dragon Quest 12. L’excellent DQ11 lui a déjà bien facilité la tâche, mais c’est avec une trilogie de remake des trois épisodes initiateurs que l’éditeur compte réussir cette entreprise.
Le succès a été retentissant. Dragon Quest 3 Remake a conquis 2 millions de joueurs en l’espace de trois petites semaines, en faisant l’un des rares jeux qui a dépassé les attentes, souvent démesurées, de Square Enix. Entre son joli minois, sa traduction française intégrale d’excellente facture, des musiques réorchestrées et des options de confort qui font toute la différence, difficile de résister au charme de ce premier remake. Une petite douceur qui fleure bon la nostalgie, mais qui n’était que le premier épisode d’une trilogie. Artdink Corporation et la Team Asano remettront le couvert dès le 30 octobre 2025 avec sa suite : une compilation regroupant Dragon Quest 1 & 2 Remake. Nous avons pu y jouer un peu moins d’une heure et autant dire qu'il ne devrait pas y avoir de grosse surprise.
Deux jeux en un

Petit préambule obligatoire : si Square Enix a commencé par remettre au goût du jour Dragon Quest 3 Remake ce n’est pas sans raison. Les trois épisodes fondateurs de la vénérable licence sont communément regroupés dans ce qu’on appelle « la trilogie d’Elric ». Chronologiquement parlant, l’histoire commence alors par l’épopée du héros légendaire, contée dans le troisième épisode. Dragon Quest 1 & 2 HD-2D Remake en est donc la suite directe. On y incarne les descendants de cette figure emblématique, qui devront marcher sur les traces de leur ancêtre au cours de deux voyages distincts, qui une fois encore ne manqueront pas de rebondissements. Comme pour le remake précédent, la compilation conservera une narration plus concise et offrira quelques scènes inédites, comme en témoigne le fameux personnage énigmatique apparu à la fin de la première bande-annonce. Le mystère de son identité reste pour l’heure entier, notre prise en main se résumant à quelques minutes d’exploration dans le monde ouvert, des donjons et des combats, beaucoup de combats.
C’est un état de fait, Dragon Quest 1 & 2 Remake ne viendront pas révolutionner la formule déjà bien solide de l’épisode précédent. Avec ces deux opus, la Team Asano se contentera visiblement de peaufiner l’expérience, déjà largement remise au goût du jour. Vu le travail colossal qui avait déjà été abattu, on n’en demandait pas forcément plus. Celles et ceux qui ont occis l’Archidémon seront donc en terrain connu et conquis. Les deux prochains jeux sont eux aussi à tomber, avec de la HD 2D toujours aussi belle. J’ai même eu l’impression qu’il y a eu des améliorations mineures ça et là, sur les ombres et les effets de lumière notamment, mais difficile de faire de quelconques affirmations avec une prise en main aussi brève. La mise en scène a semblé aussi un peu plus dynamique avec de nouvelles animations des sprites et une caméra qui bouge un peu plus, et cela n’a pas manqué de mettre plus en avant le travail musical du regretté Koichi Sugiyama, et de l'orchestre symphonique de Tokyo, dont les arrangements sonnent toujours aussi justes. Mais bon, là encore, je n’ai vu qu’une seule scène. À voir donc lors d’une session de jeu plus longuette.
Quelles nouveautés pour Dragon Quest 1 & 2 Remake ?

Dragon Quest 1 & 2 Remake profiteront naturellement de nouveautés visant à unifier la trilogie. Par exemple, là où l’épisode fondateur ne vous laissait originellement vous battre que contre un ennemi à la fois, vous aurez plusieurs adversaires à affronter comme dans DQ3 Remake. Les deux jeux auront de nouvelles cinématiques pour l’occasion, des zones inédites, des pans narratifs créés spécialement pour l'occasion et des monstres familiers du troisième opus seront présents dans cette compilation. Le duo de jeux ne perd donc pas une once de son charme et l’on retrouve toutes les options de conforts qui ont permis de moderniser les aventures d’Elric, avec quelques ajustements et nouveautés bienvenus.
Désormais, vous pourrez changer la vitesse à la volée dans les combats sans avoir besoin de passer dans les menus comme auparavant. Parfait pour mettre directement les néophytes dans le bain. C’est d’ailleurs sans doute à eux que s’adresse LA grande nouveauté de Dragon Quest 1 & 2 Remake : une mise en surbrillance des attaques exploitant les faiblesses des ennemis. Ça n'a l’air de rien dit comme ça, mais cela rend clairement les combats plus confortables, eux qui pourront toujours se montrer exigeants comme à l’époque.
On l'attend... beaucoup
Les nouveautés de Dragon Quest 1 & 2 Remake devraient se compter sur les doigts de la main, mais qu’importe. Comme leur prédécesseur, impossible de ne pas tomber immédiatement sous le charme de ce duo de jeux qui ne demande qu’à se faire découvrir sous leur meilleur jour auprès d’un public qui était trop jeune à l’époque. La Team Asano semble avoir opéré quelques changements graphiques et ajusté certaines des options de confort implémentées dans les aventures d’Elric, tout en remettant au goût du jour les deux épisodes fondateurs de la saga. Seule véritable nouveauté au tableau : un système mettant en surbrillance les attaques exploitant les faiblesses des adversaires ; et ça devrait être amplement suffisant.