Quand on a vu qu'Arcadegeddon était signé par le studio américain Illfonic, on doit vous avouer que notre cote de confiance n'était pas au maximum. Il faut dire que les développeurs du Colorado se sont illustrés en sortant l'an dernier le très médiocre Predator : Hunting Grounds, tandis que le reste de leur CV n'est pas vraiment reluisant, avec des titres comme Dead Alliance (un shooter à Zombies qui affiche un score de 43% sur Metacritic), ou le jeu de survie PvE Friday the 13th : The Game. Vous l'avez compris, il ne faut pas s'attendre à une bombe avec leur dernier projet, même si ce dernier semble avoir emprunté beaucoup au Battle Royale Fortnite. En réalité, passé le style graphique qui nous semble clairement pompé du jeu d'Epic Games avec ses effets flashy, le reste du titre semble être original.

Fortnite Night

D'ailleurs, puisqu'on vous parle de style graphique, sachez que le jeu n'est pas vraiment moche, grâce entre-autres à l'utilisation du Ray-Tracing pour certains éclairages. Néanmoins, ne vous attendez pas à avoir une fracture de la rétine façon Flight Simulator, ici, rien ne nous plonge dans la nouvelle génération. En réalité, on se rend rapidement compte qu'on fait face à un jeu hyper générique qui mélange un gameplay TPS on ne peut plus classique, avec des missions orientées scoring. Le pitch n'est pas non plus un modèle du genre. On incarne Plug (prise en Anglais, mais la connotation française est tout de même plus amusante), un gentil gars qui va aider Gilly, le proprio d'une salle d'arcade (qui sert de hub) à sauver ce genre de divertissement. En effet, l'industrie du jeu vidéo est écrasée par la méga corporation Fun Fun Co, et pour résister à l'oppresseur, Gilly crée un nouveau jeu d'arcade qui vise à combiner le meilleur de tout ce qui existe. Malheureusement, le tout est plein de bugs, et il va donc falloir aller débuguer le jeu pour sauver la dernière salle sombre de la ville.

XEROX Game

Armé de notre badge de beta-testeur on va faire la connaissance de divers personnages (des chefs de gangs à ce qu'il paraît) qui vont nous donner des objectifs à remplir. Il faudra par exemple atteindre le niveau de difficulté 8 en moins de 45 minutes. Concrètement, une fois plongé en jeu, on va parcourir une suite de niveaux, entrecoupés de passages chez un marchand (pour se rééquiper) sachant que la difficulté augmentera à chaque niveau. L'objectif est ainsi de survivre le plus longtemps possible. L'action est assez frénétique, avec environ une trentaine d'armes à récupérer, chacune ayant ses stats propres à la manière d'un RPG, mais finalement assez peu d'ennemis différents. Pire, l'I.A. laisse franchement à désirer, car les robots qui sont chargés de nous zigouiller se contentent de nous foncer dessus en droite ligne. Les objectifs dans chaque niveau ne sont pas vraiment plus passionnants, puisqu'il s'agit principalement de survivre à un endroit donné le temps de remplir une barre de chargement, ou d'aller chercher une clef pour activer un interrupteur. Bref, de l'ultrabasique qui sert à peine de prétexte pour nous envoyer combattre. Malheureusement (bis), difficile de dire que cette activité soit palpitante puisqu'on se contente de tirer dans le tas, avec un petit bonus pour les headshots.

La bosse des boss

Pour tenter d'apporter un peu de variété, Illfonic rajoute quelques combats de boss dans la soupe. Totalement facultatifs, ces derniers n'ont pas vraiment de saveur particulière, et pour l'instant, nous n'avons trouvé que deux boss différents (même si leur difficulté change, puisqu'elle dépend du moment où on les rencontre. Plus c'est tard dans la partie, plus c'est compliqué.). De même les environnements ne sont pas très variés, avec un nombre de zones qui se compte sur les doigts de la main, et qu'on parcourt en long et en large. Bref, vous l'avez compris, en solo on s'ennuie ferme. Mais là où le bât blesse, c'est que le multi n'apporte pas vraiment de plus-value. Avoir un pote à vos côtés permet juste de se faire revive en cas de décès. Aucun système actif de coopération n'est présent, on peut à peine désigner un objectif, mais c'est tout.

Antisocial

D'ailleurs, sur toutes les parties qu'on a jouées, on a mis en moyenne 5 minutes à trouver un side-kick via le matchmaking, tandis que ce dernier a quitté la partie inopinément dans 90% des cas. On se consolera toutefois avec la possibilité de prendre part à quelques défis PvP plutôt rigolos, car des bornes placées chez le marchand nous permettent quelques moments de fun compétitif. Néanmoins, le jeu n'est clairement pas orienté en ce sens, et si le vainqueur repart avec un peu de loot, cela reste foncièrement coopératif. Finalement, l'objectif ultime est juste de rester en vie un maximum de temps, afin de réaliser le plus gros score possible, et voir notre blaze s'afficher sur le tableau des high-scores qui trône fièrement sur le mur de la salle d'arcade de Gilly. L'autre motivation est purement cosmétique, puisqu'il s'agira de débloquer différents skins pour Plug ou pour les pétoires qu'on trouve en jeu.

INDICE DE CONFIANCE : 40%

Un jeu pas mauvais, mais trop insipide pour qu'on y revienne

Malgré son prix attractif de 15€, on ne peut que vous conseiller d'approcher Arcadegeddon avec les yeux grands ouverts, et en connaissance de cause. Si le jeu est loin d'être une daube en l'état, il n'offre en revanche absolument rien de nouveau, et on a vraiment du mal à s'enthousiasmer pour ce projet. Toujours en Early Access, on espère que les développeurs arriveront à lui insuffler un supplément d'âme et d'intérêt dans les semaines à venir, car autrement, on voit mal ce qui pourrait pousser les joueurs à y passer de nombreuses heures. On espère que le titre ne finira pas annulé en pleine Bêta comme ce fut le cas pour de nombreux titres à l'image de Dawngate (mais si, ce MOBA d'EA en 2014), ou plus récemment, de Crucible (Amazon) ou encore Magic Legends (Cryptic Studios / Perfect World).

ON A AIMÉ : ON N'A PAS AIMÉ :
  • Visuellement joli.
  • BO énervée (Attention Dubstep).
  • Dynamique (double-sauts, glissades et gros flingues).
  • Hyper générique.
  • Ultra-répétitif.
  • Aucune plus-value à la coop.
  • PvP anecdotique.
  • Combats de boss sans saveur.
  • Peu d'environnements.
  • Bestiaire très limité.
  • IA claquée.
  • Ce sentiment de déjà vu, déjà joué.