Souvent mis un peu de côté au moment de monter sa configuration PC, le boîtier est pourtant un élément clé dans la mesure où il conditionne de nombreux autres choix. De sa taille, de son agencement interne dépendent le matériel que l’on peut y installer et les évolutions futures car un PC, à fortiori dédié au jeu vidéo, est amené à évoluer.

Nous n’avons pour le moment parler que de taille et d’agencement, mais la question du boîtier est bien plus complexe dans la mesure où – comme sur tous les composants à destination des joueurs – les fabricants font preuve d’une imagination sans limite pour nous convaincre. La compatibilité watercooling, le nombre et la position des ventilateurs, le type de connecteurs externes, les baies de stockage et/ou d’extension sont autant d’éléments à prendre en considération. Cela dit, ça tombe bien, nous l’avons fait pour vous.

Top des meilleurs boitiers gaming pour PC

Cooler Master MasterBox Q300L : un boîtier compact à tout petit prix

Qui dit boîtier compact, dit logiquement limitations au niveau de la carte mère. Sans surprise, le MasterBox Q300L de Cooler Master ne sera pas en mesure d’accommoder les plus grandes, mais il est malgré tout compatible micro-ATX et mini-ITX ce qui lui ouvre des horizons tout de même assez larges alors que ses dimensions (411 x 210 x 411 mm) devraient permettre de le glisser un peu partout. Mieux, malgré ses relative compacité, Cooler Master s’est arrangé pour qu’il soit très polyvalent. Il est ainsi possible d’intégrer une carte graphique d’une longueur maximale de 360 mm alors que l’alimentation peut mesurer jusqu’à 160 mm et que le ventirad pour le processeur peut atteindre 157 mm. Il dispose aussi l’intéressante option d’être disposé à la verticale (comme une tour), mais aussi à l’horizontale et il ne faut pas négliger ses larges possibilités en matière de refroidissement puisqu’un radiateur de watercooling de 240 mm peut être mis en place. Tout n’est cependant pas parfait et il faut par exemple citer l’absence de port USB-C en façade, l’utilisation d’acrylique pour la fenêtre ou l’absence de toute option RGB. À moins de 60 euros, difficile de tout avoir.

NZXT H510i : une valeur sûre indémodable

Il est des boîtiers qui disparaissent rapidement des catalogues et d’autres qui durent, simplement mis à jour pour tenir compte des évolutions technologiques. Le H510i appartient très clairement à cette seconde catégorie et, même en 2023, il continue d’en imposer par sa conception, son design. À la mode, il intègre bien sûr un panneau latéral transparent lequel, pour ne rien gâcher, est en verre trempé. NZXT a revu sa copie afin d’améliorer le système de montage qui utilise maintenant largement les vis moletées : une seule est par exemple nécessaire pour maintenir le panneau latéral. En façade, l’USB 3.1 Gen 2 fait une entrée remarquée pour de remarquables débits. C’est cependant à l’intérieur du boîtier que NZXT se démarque vraiment grâce, notamment, à son excellent système de gestion de câbles que le fabricant a d’ailleurs breveté. Il utilise des supports amovibles pour tout ce qui est ventilateur/radiateurs et des racks pour les unités de stockage. Le souci du détail va jusqu’à permettre le montage de la carte graphique à la verticale, cette dernière ne semble d’ailleurs connaître aucune limite : jusqu’à 381 millimètres de long ! Enfin, le Smart Device V2 est un atout de poids pour quiconque aime le RGB : il est à associer au logiciel NZXT Cam pour un contrôle complet et ultraprécis de toutes les LED du PC. Magique.

Lian-Li O11 Dynamic EVO : et le boîtier se fait « modulaire »

À la manière de NZXT et son H510i, Lian Li a su faire évoluer le concept du O11 à travers de multiples versions. Le Dynamic EVO est logiquement la plus aboutie et il est vraiment difficile de reprocher quoi que ce soit à Lian Li alors pour les rares « défauts », allons-y d’emblée. Lian Li annonce effectivement une compatibilité E-ATX pour la carte mère : c’est vrai, mais le montage ne sera alors pas une partie de plaisir. De plus, on regrettera logiquement que Lian Li ne livre aucun de ses ventilateurs avec le boîtier d’autant que ce dernier n’est pas vraiment donné. Voilà, c’est à peu près tout pour les reproches et le reste n’est que succession de louanges à commencer par un design que nous trouvons remarquable : l’aluminium brossé fait son petit effet et le verre trempé teinté des panneaux gauche/avant n’est pas en reste. Cela s’inscrit dans une tendance plus générale à faire très attention aux détails. Ainsi, on peut compter sur un bloc de connecteurs avant avec USB-C, mais surtout déplaçable. Les entrées d’air sont « bloquées » par des filtres à poussière efficaces et les LED RGB apportent un éclairage subtil. Lian Li oblige, le refroidissement n’est pas oublié avec la possibilité d’intégrer jusqu’à 3 radiateurs 360 mm et un maximum de 10 ventilateurs ! Histoire de parfaire la chose, on peut placer jusqu’à 9 unités de stockages 2,5 pouces et il n’y a guère de problème pour la taille des éléments : alimentation jusqu’à 220 mm, ventirad jusqu’à 167 mm et carte graphique jusqu’à 426 mm. Cette dernière peut d’ailleurs être montée à la verticale et, de manière plus générale, c’est toute la configuration qui peut être placée « à l’envers ».

Be Quiet Dark Base Pro 900 rev.2 : un monstre qui ne laisse rien au hasard

En apparence, le Dark Base Pro 900 n’est pas le boîtier le plus original disponible sur le marché et c’est vrai que be quiet! s’est arrangé pour que son produit soit finalement assez discret… enfin, si on met de côté les presque 58 centimètres de haut pour pratiquement 59 cm de profondeur et encore 24 cm de large, bien sûr ! Il faut aussi faire avec un poids qui dépasse légèrement des 14 kilogrammes, mais nous parlons d’une grande tour après tout ! Une grande tour qui n’aura d’ailleurs aucune difficulté pour intégrer même les plus imposantes des cartes mères (jusqu’au format XL-ATX !) et des cartes graphiques qui n’existent même pas encore (jusqu’à 470 mm). Le nombre de baies de stockage est à peine croyable (jusqu’à 7x 3,5 pouces/14x 2,5 pouces) et il y a évidemment de la place pour à peu près n’importe quel système de refroidissement : la compatibilité radiateur watercooling est assurée jusqu’au 420 mm sur l’avant et le dessus par exemple. En revanche, si la place disponible à l’intérieur permet un montage sans difficulté, on regrette le côté un peu archaïque d’un système « 100% vis » et même pas moletées ! La gestion des LED vient une station de contrôle à connecter sur la carte mère et la présence d’un chargeur sans fil Qi viennent avantageusement compenser ce petit reproche. Retenons aussi la remarquable discrétion de l’ensemble si tout est bien monté et la présence de multiples filtres pour éviter tout encrassement. C’est cher, mais on sait pourquoi.

Antec Torque : un design à peine croyable

Pour terminer cette sélection, nous avions à cœur de vous présenter un boîtier qui n’ira certes pas dans tous les intérieurs, mais qui se distingue clairement de ce que l’on trouve généralement… sans pour autant qu’il soit question de se ruiner. Clairement, à plus ou moins 430 euros, le Torque ne sera pas pour Monsieur Tout-le-Monde, mais on reste finalement assez loin du prix d’une GeForce RTX 4090 ! De plus, pour se démarquer des machines des copains, certains sont prêts à quelques folies. Alors voilà, l’Antec Torque, une espèce de Transformer au service de votre configuration, mais qui ne sacrifie rien sur l’autel du design. Ainsi, il est compatible avec toutes les cartes mères jusqu’au format E-ATX. Il accepte aussi n’importe quelle carte graphique (jusqu’à 450 mm) et des ventirads CPU jusqu’à 215 mm de haut. Pour le refroidissement, il n’y a de toute façon aucune inquiétude à voir puisque aircooling ou watercooling, il sait y faire : un maximum de deux radiateurs 360 mm et six ventilateurs de 120 mm. La conception ouverte du boîtier en surprendra plus d’un, mais on remarque que le montage n’est pas plus compliqué que sur n’importe quel autre modèle. De plus, il faut noter que l’utilisation de l’aluminium permet de limiter le poids (9,35 kg) d’un boîtier aux dimensions plus qu’imposantes (621 x 285 x 644 mm).

Ce qu’il faut savoir pour bien choisir son boîtier gaming

La taille du boîtier… et de la carte mère

Puisque vous regardez ce dossier, sans doute avez-vous décidé de partir sur un PC gaming « desktop » par opposition aux ordinateurs portables qui, il est vrai, sont tout de même bien limités dans les options disponibles. Pour autant, un modèle « desktop », cela ne suffit pas et comme vous l’avez déjà remarqué, il y a des boîtiers de toutes les tailles.

Bien sûr, la taille du boîtier dépendra du facteur place dont vous disposez dans votre logement, mais il ne faut pas oublier un élément crucial : le format de la carte mère. En effet, toutes les cartes ne se valent pas, mais surtout, toutes ne sont pas compatibles avec tous les boîtiers : il convient donc de vérifier que les deux sont en adéquation.

Ce que les anglophones baptisent le form factor permet de rapidement cerner les choses et un simple coup d’œil à nos deux illustrations devrait vous permettre d’y voir plus clair. Notez que, comme le dit le proverbe, « qui peut le plus, peut le moins ». Ainsi, un boîtier capable d’accueillir une carte mère ATX sera dans 99,9% des cas capable de recevoir une micro-ATX.

Il y a encore cinq ou six, la question de la place pour la carte graphique se posait assez peu. Aujourd’hui, c’est un vrai sujet : les boîtiers ne peuvent pas tous accueillir des modèles de GeForce ou de Radeon de plus de 30 centimètres. L’épaisseur même des cartes peut poser un problème aux tours les plus fines. Regardez bien ce point !

Question de design : matériaux et finitions

Au-delà de la taille, il y a bien sûr, la question du design de votre futur boîtier. Là, pas question pour nous de remettre en doute votre bon goût. En revanche, le design ne se limite pas à la forme où aux éventuelles marques présentes sur le boîtier. Il s’agit aussi de vérifier le type de matériaux utilisés et leurs implications.

On trouve généralement deux types de boîtiers sur le marché : les modèles en acier et ceux en aluminium. Plus rares, ces derniers sont aussi souvent beaucoup plus chers, mais la finesse de leur châssis les rend bien plus légers. De plus, l’aluminium autorise davantage de fantaisie dans les formes et les découpes, d’où des boîtiers souvent plus originaux.

L’acier aura pour lui un coût moins élevé et une solidité plus importante, mais les finitions seront souvent plus quelconques. Puisque nous parlons de finitions, ce n’est pas à négliger tant à l’extérieur (ça fait plus joli) qu’à l’intérieur. Dans ce second cas, des finitions réussies peuvent se traduire par l’absence de bords coupants par exemple !

Enfin, on trouve de plus en plus de boîtiers avec des panneaux transparents. Là encore, c’est vraiment une question de goûts, mais il faut savoir que des parois ainsi « fenêtrées » sont considérablement plus lourdes. Lorsque le verre se limite à un panneau, ça pense encore, mais des boîtiers type « aquarium » existent : ils peuvent être très lourds !

Circulation d’air et refroidissement

Acier ou aluminium peut avoir un autre impact sur le boîtier : on a ainsi généralement eu tendance à considérer que les boîtiers en aluminium dissipent mieux la chaleur. Si cela a peut-être été vrai par le passé – et encore – ce n’est clairement pas le cas aujourd’hui et le matériau n’aura aucune incidence à ce niveau.

En revanche, les découpages internes, les emplacements pour ventilateurs, le système de filtrage de l’air et la présence de points d’ancrage pour du watercooling sont autant d’éléments à surveiller au moment de l’achat. Bien sûr, il sera préférable d’avoir une idée assez précise du type de configuration prévue avant de choisir le boîtier.

Certains modèles, même plutôt compacts, sont capables d’accueillir d’imposants radiateurs (240 voire 280 millimètres), mais les plus larges modèles (360 ou 420 mm) sont réservés aux tours les plus grandes. Certains boîtiers ont aussi tout ce qu’il faut pour du watercooling dit custom, que vous montez vous-mêmes : place pour le réservoir, la pompe…

Cela dit, de manière basique, on regarde le nombre d’emplacements pour ventilateurs et la taille de ces derniers. Certains boîtiers sont d’ailleurs livrés avec des ventilateurs prémontés quand d’autres sont « nus ». Enfin, la question de la circulation d’air n’est pas à négliger. Les habitués sauront imaginer le flux d’air une fois le PC monté, mais pour de nombreux usagers, il faudra se fier aux conclusions des tests.

Un boîtier RGB, ça vous dit ?

Nous entrons ici dans des détails esthétiques qui n’en sont peut-être pas pour vous. Très rares il y a encore quelques années, les LED RGB se sont invités à tous les niveaux dans les configurations PC et il n’y avait aucune raison que les boîtiers « échappent » à ce traitement d’autant que, volume oblige, les possibilités sont ici presque infinies.

Nous ne reviendrons pas sur des choix esthétiques qui ne concernent que vous, mais vous signalons plutôt l’existence de pas mal de petites choses à surveiller à commencer par les appellations. De manière générale, on distingue effectivement RGB et aRGB. Dans ce second cas, on parle de LED qu’il est possible d’ajuster individuellement.

Éteinte, allumée, couleur, animation, tout cela peut être ajusté au travers de modules physiques ou de logiciels. Il s’agit d’ailleurs du second point de vigilance : la méthode de gestion des LED dépend beaucoup des fabricants. Certains intègrent un petit boîtier sur lequel relier toutes les LED quand d’autres impliquent plus volontiers la carte mère.

Nous en parlions précédemment, mais il est bon de le rappeler ici : certains boîtiers sont vendus avec des ventilateurs prémontés. Bien sûr, il convient de vérifier si ces ventilateurs sont à même de vous satisfaire côté performances, mais également sur un plan plus esthétique : disposent-ils de LED RGB par exemple ?

Quelques remarques complémentaires

Il y a encore de très nombreux éléments à vérifier au moment de choisir votre boîtier, mais à défaut d’être vraiment plus anecdotique, disons qu’ils ne nécessitent pas un développement particulier, c’est par exemple le cas du système d’ouverture, du montage, de la filtration ou des connecteurs embarqués.

Ouverture et montage peuvent être assez variés : certains fabricants emploient des charnières pour les panneaux ce qui est souvent plus pratique que de les faire glisser. Le montage implique de moins en moins de vis, mais si c’est encore le cas, privilégiez les modèles dits « moletées » que l’on peut retirer/serrer à la main.

Autre point lié au montage, le nombre de baies internes/externes. Les lecteurs 5,25 pouces (CD, DVD, Blu-ray) ont presque totalement disparu, mais certains utilisateurs en ont besoin. À vérifier donc. En interne, le nombre d’emplacements pour disques durs (2,5 ou 3,5 pouces) ou plus vraisemblablement SSD (2,5 pouces) est à surveiller.

Enfin, terminons par la question de la connectique. Nous ne reviendrons pas sur celle de la carte mère, accessible à l’arrière du boîtier, mais sur les connecteurs à l’avant. Un ou deux jack 3,5 mm ? Combien de ports USB ? De quel type et de quelle génération ? Trop souvent, l’USB 3.2 est limité à l’unique port Type-C et même les Type-A ne sont que rarement plus de deux : des limites d’autant plus regrettables que certaines tours sont immenses.