Avec la sortie de RE 6 (qui contrairement a beaucoup, me tente), je me suis lancé dans une grande séance de rattrapage en me procurant les anciens Resident Evil auxquels je n'ai pas joué. Mais aujourd'hui je ne vais pas vous parler de RE 2 auquel je joue en ce moment. Mes lecteurs savent que j'aime pousser mon sujet à fond, et lire le plus de choses possibles sur l'univers du jeu, notamment les comics lié au jeu en question. J'ai ainsi pu retrouver les vieux comics de RE, datant de 1998, et c'est de ça qu'on va parler maintenant !

Resident Evil Official Comics, c'est un recueil d'histoires plutôt qu'une série en 5 issues. Pour la plupart, elles se situent toutes entre RE 1 et RE 2. Elles sont parfois (très) courtes, et s'étalent parfois sur plusieurs épisodes.

 

On rengardant les covers, on y croit, on se dit que c'est pas trop dégueulasse...

Bon il faut d'abord remettre cette série dans son contexte. Elle sort en 1998, peu après la sortie de RE 2, et que donc tous les développements scénaristiques qui ont suivi (Jill dans Raccoon City, Leon en Espagne, BSAA,...) n'existent alors pas. Cela à son importance tout simplement parce que certaines histoires développées vont être carrément incohérentes avec la trame scénaristique officielle de la saga. Ainsi une des histoires centrales traitent du destin des STARS après RE 1. On sait que les survivants du manoir d'Umbrella sont pour la plupart partis pour l'Europe, au siège officiel d'Umbrella pendant les évènements de RE 2. Tous sauf Jill qui se trouve encore à Racoon City comme on le voit dans le RE 3. Le hic, c'est que dans le comics, elle part avec tout le monde en Europe. 

Ce que j'attends d'abord d'un comics issu d'un jeu vidéo, c'est qu'il étende et approfondisse intelligemment un background que j'aime. Autant le dire tout de suite, j'ai commencé ma lecture en étant plutôt enthousiaste, et je la termine en étant totalement déçu. Parce que oui, cette série de comics Resident Evil (il y en a d'autres, qui auront peut-être leur article), est nulle, et ce pour plein de bonnes raisons. 

On peut passer outre les incohérences scénaristiques avec la saga qu'on connaît : le comics est sorti en 1998, tout s'explique. On peut excuser aussi les visages bizarres : là encore vu les tronches pixellisées des persos en 98, on ne peut pas reprocher l'interprétation des dessinateurs. Mais il y a trop de choses absolument impardonnables dans ses 5 chapitres pour sauver ce comics de la ruine.

Que ce soit l'aventure de Barry Burton, ou le funeste destin du Zoo de Racoo City, les histoires sont simplement à vomir...

Les histoires pour commencer : Elles sont très souvent absolument moisies... Les auteurs ont du d'abord décider de leur ordre de publication en les jetant dans un escalier. On s'attendrait logiquement à un déroulement logique entre les évènements du manoir  et la perte de Raccoon City, et c'est le cas au moins au début. Mais dès la deuxième issue, ça part en sucette avec des retours en arrière inexpliqués (et non prévenus ce qui fait qu'on ne comprend rien) ou alors des histoires parallèles qui n'ont pas grand chose à voir avec l'histoire principale.

Mais l'incohérence de la timeline n'est pas le pire. C'est l'écriture qui remporte sans contexte ce qualificatif. Les histoires sont barbantes, incohérentes mais aussi expédiées en 15 pages pour certaines.

Ok, on retrouve quelques personnages et moments forts des deux premiers Resident EVil, mais c'est pas ce qu'on cherchait ! 

Les pires exemples que je retiens, c'est d'abord cette histoire ou on nous explique que Barry Burton est légèrement choqué par les évènements du manoir d'Umbrella (SANS DECONNER) et qu'il voit un psy. Sauf que Barry, visiblement comme tous ses petits camarades dans ce comics, attire les emmerdes. A l'hôpital, il croise son psy visiblement tendu qui doit gérer une crise inconnue dans l'hôpital. Barry découvre qu'il s'agit de zombies (des tests d'expériences illégales de l'hôpital) qui s'echappent et tuent tout le monde dans l'hôpital. En 15 pages, Barry va tuer une cinquantaine de zombie, retrouver et placer une bombe, tout faire péter, sauter du toit, tomber dans la piscine de l'immeuble d'en face, et retourner chez lui comme si de rien n'était...

Autre exemple, histoire encore plus courte, pas plus de 10 pages, mais plus inutile. Il s'agit d'agents d'Umbrella qui pilotent un hélico qui traine plusieurs containers. Leur mission, larguer ces « Bio Organic Weapons » sur des cibles choisies comme des concurrents d'Umbrella. Ils vont ainsi lacher dans la nature un virus G, un tyrant quelques lickers. Au moment de rentrer à la base (10 pages plus loin) un des sujets s'échappe de son container et fait exploser l'hélicoptère... Et là, je ne vous parle par de l'histoire ou on nous explique comment Jill a réussi à tuer un loup-garou sur le campus de Racoon City !

Bref, c'est nul, et ça ne présente aucune espèce d'intérêt pour le background.

Les dessins sont globalement acceptables, mais ne rentreront pas dans les annales 

Il y a bien quelques histoires qui relèvent le niveau comme cet épisode sombre sur une ile paradisiaque à la Dead Island ou l'histoire du scientifique « John » présumé ami d'Ada dans RE 2. Mais même l'histoire principale est confondante de nullité. Les STARS prennent l'avion pour aller en Europe, Umbrella colle le virus T dans l'avion. Malgré la mort des pilotes, Chris réussi à poser un 747 comme une fleur à Londres. S'ensuit une phase de recherche du QG d'Umbrella en Europe qui aurait pu être intéressante. Elle est retranscrite en 4 ou 5 planches ou les STARS tuent des zombies dans la tour de Londres, au musée de Madame Tussaud, dans la Tour Eiffel, dans le musée du Louvre ou encore en plein milieu de l'Oktoberfest à Munich. Tour ça pour retrouver le QG d'Umbrella en Allemagne... Dans un manoir ! Ces passages sont tellement mauvais et incohérents qu'on a envie d'écrire à l'auteur pour lui demander d'aller penser à son prochain récit sur l'autoroute ! 

La seule chose qui fasse vraiment peur, c'est de savoir qu'il y a une suite : Fire and Ice !

Le dessin n'est globalement pas trop mauvais et les canons classiques du comics américain. C'est sympa, sans plus. La nullité du comics est ailleurs.

Vous l'aurez compris : Fan ou pas de Resident Evil, ne le lisez pas ! A moins que vous ne soyez un collectionneur, ces histoires n'ont aucun intérêt et sont même profondément mauvaise. J'ai trouvé d'autres séries Resident Evil qui sont apparemment un peu meilleures, mais je demande à voir, parce que là, on part de loin !