Bonjour à tous, après le petit article pas franchement positif mais qui m'a donné un sacré coup de boost mine de rien, j'ai décidé de repartir dans mon trip du moment (qui dure depuis presque 4 mois mais bon), c'est à dire : les visual novels. Et aujourd'hui, après l'ambiance pesante de la haine entre joueurs, on va ...pas repartir dans une ambiance plus légère puisqu'on va parler de meurtres, de yakuzas, de kidnapping et de manipulation... On va parler de G-senjou No Maou.
- Tsubaki Miwa : La déléguée de classe toute gentille et innocente qui vit avec sa famille nombreuse et qui ne voit clairement pas le double jeu du héros. Incapable de voir le mal en l'homme, c'est celle qui va clairement voir son monde mis à mal et ses convictions mises à rude épreuves pendant son histoire.
- Azai Kanon : La soeur de Kyosuke (enfin demi-soeur), elle est championne de patinage et doit se confronter au difficile train de vie d'une championne. Entre son frère avec lequel elle a dû mal à mettre un nom sur leur relation, son père qui ne la voit que comme une valeur marchande et sa mère qui ne la voit que comme un moyen d'atteindre les objectifs qu'elle n'a elle-même pas su atteindre, la pauvre Kanon, malgré tout, garde son coté joyeux et positif (Ainsi que sa voix aïgu lançant des "nii-chan" et "non-chan" dés que l'occasion se présente, c'est à dire souvent....un peu trop souvent)
- Mizuha Shiratori : La dernière héroïne, on ne sait pas grand chose sur elle au début du jeu, si ce n'est que c'est la fille du directeur (qui est au cœur d'une affaire de pot-de-vin), qu'elle aime s'occuper des fleurs et qu'elle a vu claire dans le double jeu du héros très vite ce qui ne plaît pas beaucoup à celui-ci et crée très vite une relation tendue entre eux deux.
Dans le casting, on peut inclure aussi Eiichi Aizawa : Le sidekick rigolo du héros... et autant vous dire que vous n'êtes pas prêt de l'oublier. D'apparence très joyeux, serviable et gentil, il cache une deuxième personnalité bien plus perverse et calculatrice, cherchant notamment à séduire les filles. Mais contrairement à Kyosuke, son autre lui est plus comique que méchante (imagine en gros un mec qui va passer son temps à promettre milles supplices à ceux qui nuisent à ses intérêts....sans jamais avoir l'audace d'en réaliser un seul). Pour résumé, il n'a pas un grand rôle mais 90% de ses apparitions sont là pour nous lâcher un bon moment de délire avant de repartir dans le feu de l'action.
Car oui, si il a un point qu'on pourrait reprocher avec les différents chapitres et routes, c'est que clairement le scénario principal a été mieux écrit que les autres. Bon, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : les autres chapitres ne sont pas mauvais, loin de là mais clairement le chapitre final est clairement au dessus de la masse. Pour vous donner une image, les chapitres de Tsubaki, Kanon et Shiratori sont des baffes assez fortes pour que vous soyez attentifs jusqu'a la fin mais le dernier chapitre, c'est une paire de claques très fortes toutes les demi-heures qui font qu'on en perd pas une miette.
C'est sans compter que l'atmosphère est loin d'être rose. Meurtres, complots, secrets, enlèvement, folie... G-senjou no maou n'est clairement pas une histoire comme en voit souvent dans les VN. Et c'est tant mieux, je vais pas vous refaire le couplet sur le cliché du scénario japonais qu'on juge souvent immature mais si clairement, il avait un exemple à donner pour calmer les détracteurs de ce genre d'idée, c'est bien ce jeu. Le scénario est sombre, complexe, réserve plusieurs surprises et est également très bien rythmée avec de nombreux passages mettant la pression au lecteur. Je tiens également à parler des scènes hentaï du jeu qui sont bien présentes (il faut bien appâter le public d'une manière ou d'une autre) en vous disant que même elles ne sont pas placés au hasard : Comme nos personnages vont se trouver en plein tourmente, les scènes interviendront périodiquement pour permettre aux personnages de faire passer leurs frustrateurs, peurs ou joies. Ici donc, les scènes sont rarement gratuits et en prime, sont assez espacés et ne remplissent clairement pas le jeu (et ne font PAS DU TOUT obstacles aux scénarios).
Je terminerai sur la partie musical du visual novel en parlant du choix très particulier des développeurs pour la bande-son. En effet, ici, on a droit à une sorte de gros compilation de thèmes de musiques classiques remixé pour chaque situation : Les apparitions de Maou sont rythmées par la composition de Schubert qui a servi à accompagner le poème du "roi des aulnes" et donnent clairement un côté inquiétant aux apparitions du génie du mal, Gouzou a pour thème la Marche Slave de Tchaikovsky, ce qui accentue encore plus la tension qu'on ressent par rapport au personnage, les scènes de club ridicules avec Eiichi et Kyousuke sont ponctuée de "la danse de la princesse dragée" aussi de Tchaikovsky, histoire de rendre la scène encore plus cocasse et loufoque et même le programme de patinage de Kanon n'est autre que "la charge des valkyries" de Wagner. Un délice pour les oreilles et un choix méticuleux de la part des développeurs. D'excellent goût et presque aucune fausse note (je pesterai juste sur le thème qui rythme certaines poursuites de Maou que je ne trouve pas très adapté mais qui, heureusement, est remixé dans le dernier chapitre de manière sublime et qui devient la meilleure musique du jeu).
Au final, G-senjou no maou est non seulement un bon jeu mais il arrive à toucher du bout des doigts une philosophie de joueur qui est totalement mienne : Il arrive à prouver qu'avec de simples images bien dessinés, une bonne écriture de scénario autant au niveaux des personnages que du rythme et de la gestion des rebondissements ainsi que des éléments de narration, on peut égaliser et même faire mieux parfois au niveau du plaisir, de l'émotion et de l'immersion que n'importe quel autres jeux avec des beaux graphismes ou encore même du gameplay. G-senjou no maou est une oeuvre sombre, travaillé et un vrai plaisir à lire. Plongez-vous y et appréciez le voyage en enfer.... A bientôt.