Quand vous avez une certaine culture en matière d'animé, que vous connaissez ce qui vous fait triper, vous devenez très exigeant. Exigeant en terme de thèmes abordés, de ficelles narratives. Re:Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu que je vais raccourcir par Re : Zero m'a d'abord laissé complètement indifférent avec son synopis : Pourquoi ? Parce qu'un personnage, transporté dans un monde fantasy, j'ai déjà entendu ce procédé narratif, souvent, trop souvent. Mais....un pianiste sur le web, jouait les morceaux de Re Zero et je les trouvais magnifiques. Et en y regardant à deux fois, le design des personnages était plaisant. 

Il y avait donc suffisament de critères pour reconsidérer mon avis. Alors je me suis lancé. Au départ, le héros donc, natsuki subaru a 18 ans. Moi j'en ai 30. Je ne pouvais donc pas m'identifier au départ. Surtout qu'une fois transporté dans ce monde, ses premiers actes sont clichés : Il nous débale tous les stéréotypes des situations vécus dans un rpg. La belle héroïne qui débarque et qui le sauve...une sympathie qui se tisse dès lors. Je rongeais mon frein. Ca commençait très mal. Il manquait plus qu'une situation Ecchi et hop, on tombait dans l'animé bas de gamme. Pourtant, j'ai insité, séduit par la qualité de l'animation et du travail des doubleurs. Et puis, la première mort arrive. Et d'un coup, l'animé change de cible. On est plus dans un shônen médiéval fantastic avec de noble sentiments. Non, on tombe dans le seinen, avec des morts violentes, dures, atroces.

Et le héros y passe comme une merde. Sous sa grande gueule se cache un bleu qui ne sait pas se battre, qui est très vite dépassé par les évènements.

Et là, son pouvoir se déclence. Il retourne au dernier check point. Il n'a rien oublié, mais le reste du monde si. Tout est à refaire. Et rien qu'avec cette dernière phrase, l'animé avait marqué suffisament de points pour que je le matte jusqu'à la fin. 

Car : Natsuki Subaru est un héros nul. Il n'a aucun don, il n'est pas un élu, il est juste un personnage masculin lambda avec une particularité. D'ailleurs celui qui le décrit le mieux est bien l'antagoniste du premier arc. C'est un novice dans tous les domaines. Alors, certes, il tombe amoureux de l'héroïne, Emilia. Elle aussi au passage est un cliché : Belle, particulière, élue, possédant des faccultés magiques badass. Et on sait que tous les épisodes qui vont suivre seront des tentatives de rapprochement entre Subaru et Emilia.

Pourtant, l'univers est dense, on sent un vrai background bien construit et il en sort une cohérence savoureuse.

 

L'animé se découpe en 3 arcs où à chaque fois, l'objectif pour Subaru sera de plus en plus complexe à déjouer, le poussant dans ses derniers retranchements. Certains chemins le mèneront dans la folie pure et simple. D'autres le rendront audieux et prétentieux à lui en foutre des coups de boules. Tous les persos autour sont d'une tolérence incroyable....enfin...pas tous.

Et c'est là que l'animé se dégage du lot : Les personnages secondaires sont plus intéressants que le héros lui même.

Un exemple : Le royaume est sans roi. Cinq femmes sont prétendantes au trônes. Au premier abord, elles sont des clichés : La militaire, la noble, la femme d'affaire, la paria, la fille du peuple. Mais quand pour un évènement précis, Subaru viendra quérir leur aide, elles révèleront une complexité, même des penchants manipulatrices insoupsonnés.

Subaru passera par tous les états : De l'état de héros dominant à l'état de sous merde impuissante. Et je ne parle même pas des jumelles. Ces deux personnages sont le centre de l'intrigue du deuxième arc. Et j'ai retrouvé ce frisson de plaisir mêlé à de la gêne quand la folie s'emparait des personnages. Elles devenaient sadiques, implacables. Une situation que certains connaissent peut être s'ils ont mater : Higurashi no naku koro ni

Par contre, au bout de ces 25 épisodes on arrivé à la fin. Mais la fin d'un animé où la fin d'une partie ? Je suis perplexe : Car en soit, l'animé peut s'arrêter là. Il reste des péripéties mais le héros a réussi son objectif : Il est ressortit grandit de toutes ces aventures, il a déclaré sa flamme. Et il est au côté de celle pour qui il éprouve son amour. Mais en même temps, on ne sait rien du pourquoi de son pouvoir. Pourquoi est-il dôté de cette facculté ? Les révélations faites par les personnages secondaires au cours des 25 épisodes laissent à penser que quelque chose de plus gros se prépare. Aucune candidate n'a été désignée pour le trône. Et c'est un défaut que je peux relever de l'animé. Celui-ci sème des sous intrigues tout du long mais ne les résout pas. Et ne me sortez pas, cher lecteur, l'argument du : "T'as qu'à lire la suite sur papier." Non. l'animé doit se suffire en lui même. S'il n'y réponds pas c'est comme d'habitude : Au fan de s'imaginer la suite et c'est tout. Soit c'est les bases pour une suite.

En tout cas, je conseille cet animé. Il est bon, très bon même par moment. Mais malgré toute ces qualités, il me laisse sur ma faim et comme beaucoup je déclare : A quant la suite, preuve indéniable de ses qualités malgré tout. Car quand on refuse de sortir de l'univers proposé, c'est que l'animé a à mes yeux de très bonnes bases.