Je n'ai jamais eu l'occasion de jouer à Pikmin et pendant très longtemps, mon seul contact avec la licence s'est fait à travers le très riche Super Smash Bros. Brawl. Et le pire dans tous ça, c'est que j'ai acquis le jeu sur GameCube en 2009 pour ne jamais en profiter... Du coup, à l'annonce officielle de Pikmin 3 sur Wii U, je me suis dit que c'était le moment ou jamais de rattraper ce retard et d'enfin entrer dans la combinaison du Capitaine Olimar. En route pour la planète inconnue !

Pikmin ou le mal du pays

Ce qui me faisait un peu peur avec Pikmin, c'est le côté « jeu de stratégie » qui - ne me demandez pas pourquoi - rime pour moi avec jeu trop compliqué et prise de tête. Heureusement, c'était sans compter l'approche de Miyamoto qui, dans un premier temps, présente un univers au charme certain mais aussi et surtout teinté d'une bonne dose de mélancolie qui fait, à mon sens, près de la moitié de la force du soft.

Ainsi, on contrôle Olimar, un astronaute qui s'est craché sur une planète hostile. Avec l'aide des fameux Pikmin, des êtres à mi-chemin entre des plantes et des animaux qui lui sont dévoués, il doit mettre la main sur les pièces de son vaisseaux éparpillés sur la planète. Le hic, c'est qu'il ne dispose que de trente jours pour réussir sa quête, sinon c'est l'asphyxie. Ce serait dommage quand même !

Du coup, et malgré la présence de son armée, Olimar se retrouve seul. Bien sûr, la solitude est un aspect déjà abordé dans un jeu comme Metroid, mais ici, elle prend une autre tournure. Alors que Samus ne se préoccupe que de sa propre survie, Olimar, via son journal de bord qu'il tient à la fin de chaque journée, évoque les souvenirs de sa vie de famille sur sa planète d'origine. Un objet collecté qui lui rappelle un moment avec ses enfants ou encore une pensée pour sa femme font de lui un personnage diablement humain et cela, à mon sens, renforce l'identification et motive d'une manière décuplée l'envie de le faire sortir de cette situation désastreuse. En plus de ce sentiment d'éloignement et de cette pression du temps, les Pikmin, par leur comportement fidèle et leur petites mimiques rigolotes, font qu'on s'attache à eux. C'est donc avec un petit pincement au cœur qu'on les voit se sacrifier au combat et qu'on en abandonne une poignée à une mort certaine une fois la nuit tombée. Triste destin que celui d'un Pikmin... Snif...

Voilà ce qui m'a plu dans Pikmin : son ambiance mélancolique et le personnage qui, contrairement aux apparences, est un des mieux travaillés de Nintendo. Évidemment, le gameplay accessible mais subtil, les graphismes colorés et une ambiance musicale à croquer parachève une des meilleures surprises de la GameCube. Du coup, c'est avec un grand sourire que j'ai abordé Pikmin 2 ! Hélas, l'euphorie est vite retombée...

Pikmin 2 ou comment exploiter toutes les ressources d'une planète...

Soyons clairs, Pikmin 2 est un bon titre sur le papier. Le système de jeu est amélioré, de nouveaux Pikmin font leur apparition et les petites bestioles suivent le Capitaine avec un IA moins débile. Ok, mais question scénario, c'est le jour et la nuit avec le premier volet. Ici, il faut éponger la dette de l'entreprise d'Olimar en récupérant des objets de valeur, qui sont d'ailleurs souvent des clins d'oeil à l'univers Nintendo (cartes à jouer, un Game & Watch, la couronne de Peach...), sur la planète des Pikmin. Du coup on oublie la course contre la montre et surtout la détresse ambiante avec Louis, un assistant qui, bien que rigolo, gâche l'identification qu'il y avait dans le premier jeu. A partir de là, c'est donc un jeu trop facile et moins immersif qui est présenté par Big N. Du coup, contrairement au premier opus bouclé à 100%, j'ai posé la manette une fois les caisses de la corporation renflouées; alors qu'il restait encore moult trésors à dénicher... Espérons que Pikmin 3 sur Wii U sera plus profond et singulier et moins marqué par cette vision mercantile qui, franchement, convient mieux à un personnage tel que le vil Wario !