The Order 1886 et le battage médiatique qui eut lieu autour de ce jeu ont fait de lui un objet de controverse, victime de débats enflammés, de mauvaise foi, de bashing et d’encensement aveugle frôlant le ridicule… Bref un jeu qui fit parler de lui bien avant que la fameuse galette ne puisse finir dans nos PS4.

C’est dans ce contexte tendu que sortait le 20 février The Order 1886. J’avoue avoir été longtemps tenté de me procurer ce jeu en grande partie par les graphismes sublimes qu’il proposait, qui, de l’avis de tous, explosaient la rétine…

Mais il faut bien dire que l’histoire des 7 heures de durée de vie dont 3 heures de jeu et 4 heures de cinématiques aux prix de 70, 60 ou 50 euros avaient de quoi nous refroidir tous… Certains essayant de se rassurer ou de s’auto-persuader en se disant que 3 heures de jeu pour 50 boules ce n’était en rien un prétexte pour gueuler ou descendre ledit jeu… Selon les milieux autorisés, il fallait le prendre comme un film interactif, une expérience de jeu différente. Et de conclure en proclamant que si de tels jeux n’existaient pas, nous jouerions toujours aux mêmes genre de jeux… Soit...

Grâce à ma chère sœur qui m’offrit The Order 1886 pour mon anniversaire il y a de cela quelques mois, j’allais enfin pouvoir me faire mon propre avis et découvrir dans quel camp mes impressions et mon expérience de jeu me conduiraient. Puis déménagement et emménagement se succédèrent reculant encore de plusieurs semaines le moment ou je pourrais enfin me faire mon avis perso…

8 mai 2015… Le moment est venu. J’insère donc mon jeu dans ma PS4 sachant déjà que The Order 1886 ne tiendra pas les promesses que l’on nous a fait miroiter depuis déjà plusieurs salons et nombreuses vidéos. Cela ne sera en rien la révolution annoncée. Juste un TPS classique, à l’univers unique, aux cinématiques sublimes et aux graphismes plus que bluffant. Mais on le sait tous les graphismes ne font pas, n’ont jamais fait et ne feront jamais un bon jeu…

 

C’est donc dans cet état d’esprit, de critiquer le manque de phases de jeu et le trop grand nombre de cinématiques que je commençais à jouer. L’intro d’une vingtaine de minutes se déroule entre cinématiques et minuscules phases de gameplay très dirigistes. L’intro se termine, l’écran titre s’affiche puis nous retrouvons Grayson ou Sir Galahad, le protagoniste que nous incarnons. Notre mission en cours consiste à retrouver notre comparse féminine appartenant également à l’Ordre (des chevaliers de la Table ronde). Je traverse une maison (bluffante de beauté et de détails) pour me retrouver en pleine rue… 
Pour découvrir la suite du jeu à H + 20 minutes je vous invite à cliquer sur la vidéo ci-dessous.

Après cette première heure de jeu j’avoue avoir été assez sceptique sur l’intérêt global du jeu, ayant très peur de me faire chier durant les phases de shoot de ce TPS finalement très classique et pas vraiment amusant. De plus l’I.A. n’est pas terrible et repop au mêmes endroits lorsque l’on meurt plusieurs fois. Les affrontements au corps à corps ne se font que par le biais de QTE… Pas vraiment folichon…

Puis… après 7 heures de jeu, le générique de fin défile… Et me voilà, devant mon écran me disant que finalement le ratio gameplay / cinématique n’est pas si déséquilibré que cela et que The Order 1886 aura quand même réussit le pari de me faire voyager et de m’immerger dans ce Londres de la fin du XIXe.

Premier constat, l’immersion dans cet univers prenant place au coeur d’un Londres baigné dans une ambiance de rébellion, de pouvoir, de Lycans, de vampires, de Table ronde, de chevaliers, d’alliances et de trahison fonctionne, il faut le dire, grâce aux graphismes époustouflants. 

Les mecs ont vraiment bossé et cela se voit. Des décors sublimes aux effets de lumière magistraux en passant par des effets de particules discrets mais efficaces, ou encore le travail réalisé sur les différentes textures de vêtements et matériaux sont criants de vérité et laissent bouche bée… Mais comme dit plus haut les graphismes ne font pas un bon jeu mais, pour le coup, permettent grandement une immersion totale qui ne serait pas possible avec des graphismes moins beaux.
Il faut dire aussi que pour ma part l’immersion graphique proposée a peu à peu éclipsé les défauts de gameplay rencontrés tout au long de l’aventure pour ne laisser finalement place qu’à l’intrigue et à l’envie d’en savoir toujours plus…

Le scénario quant à lui a le mérite d’être original, même si certaines ficelles apparaissent très vite, et profite tout de même de quelques scènes qui fonctionnent vraiment très bien. 

J’avoue ne pas comprendre l’acharnement dont a été victime la fin du jeu par nombre de joueurs. Cela reste une fin ouverte sur d’autres opus certes, mais n’en demeure pas moins une fin qui termine 1886…

 

Il est donc assez difficile de conseiller ou non ce jeu d’une manière ferme et définitive. Tout dépendra de la manière dont vous appréhenderez ce jeu.
Si vous acceptez d’entrée de jeu de participer à un pseudo film interactif qui vous fera voyager dans un Londres fantastique, aux phases d’action souvent classiques mais prenant lieu dans des endroits vraiment sublimes, le tout au service d’une histoire plutôt séduisante, si vous êtes du genre contemplatif et si vous vous émerveillez facilement, que vous souhaitez voyager et être dépaysés sans porter trop d’attention à un gameplay déjà vu mais nullement catastrophique, alors je vous dis oui. Allez-y. Tentez l’expérience. D’autant plus que The Order est disponible partout pour 30 euros en occasion.

En revanche si pour vous l’essence même d’un jeu doit être le gameplay, rien que le gameplay, que vous voulez jouer, jouer et jouer, que vous n’en avez rien à foutre des cinématiques aussi belles soient-elles et que l’on vous narre pendant des heures une histoire par le biais desdites cinématiques vous gonfle au plus haut point… Alors passez votre chemin.

Perso j’étais plutôt parti pour détruire The Order, trouvant vraiment abusé le peu de temps de jeu proposé par 1886. Puis au fil de l’aventure je me suis laissé séduire malgré moi… Voilà pourquoi je ne regrette en rien d’avoir participé pendant 7 heures à ce voyage, mais je comprends tout à fait que l’on puisse également détester ce jeu pour les raisons évoquées plus haut…