Comme chaque année, vous pouvez lire notre « analyse » de l'année passée aux côtés du jeu vidéo sur PG Birganj. Nous en sommes à notre septième année, sur anciennement Puissance-Gamers et aujourd'hui PG Birganj (même url). Sept ans, c'est quand même beaucoup et on doit se dire qu'à force on ne sait plus quoi raconter comme blabla. C'est vrai quoi, ce principe d' « édito » où vous racontez vos pseudos réflexions de la vie courante sur le jeu vidéo ou la presse ou autre thèmes plus ou moins liés : quel est l'intérêt ? Merde quoi, vous êtes suffisamment intelligents pour réfléchir là dessus par vous mêmes... Sur Birganj, le mieux qu'on puisse faire, c'est d'établir par des faits, par exemple, des choix de game design quand on critique un jeu, des recoupes et contextualisation d'informations quand il y a des news importantes, ou des choix artistiques pour un film ; afin de partager les qualités des jeux, et relayer les infos passés, etc... Mais raconter sa life dans un edito... Pfff on s'en fout de nos avis, on s'en fout de ce que l'on « pense », c'est qui importe est ce qui est. De la même façon, mettre en place à l'écrit des lieux communs du genre « oooh 2012 est un bon cru du jeu vidéo ! », sérieusement c'est ennuyeux. Et écrire doit être un plaisir ou du moins avoir un intérêt sur Birganj. Du coup, continuer les « PG analyse l'année » est difficile. Surtout quand l'année en question est la même qu'en 2011. Explications.

2011, le remake

En 2011, nous étions déjà blasés par la redondance du manque d'originalité et de renouvèlement dans la majeure partie des jeux vidéo. Mais nous avions préféré essayer de relativiser en expliquant que la pastiche a toujours été présent dans les différents médias. C'était triste mais ça a toujours existé. En 2011, nous citions pèle-mêle, Gears of War 3, Uncharted 3, Killzone 3, Forza 4, Mario x, etc. Des suites de suite.

« C'est un petit peu triste car chaque art ou tout élément créatif se doit de surprendre sa cible afin de le faire réagir. Or, à force de jouer sans arrêt aux mêmes mécaniques de jeux, on commence à tourner en rond et devenir de plus en plus exigeant et indubitablement très critique. »

Nous expliquions par cette phrase, en 2011, qu'à force de nous servir la même soupe, à savoir les mêmes mécaniques d'actions contextuelles, les mêmes moteurs, les mêmes rythmes, les mêmes astuces de simplification (vision extra-lucide, radars sophistiqués, détection d'ennemis laxiste, etc), les mêmes mouvements (rappelez-vous notre critique de Hitman se prenant pour Snake et Sam Fisher et Adam Jensen, et tant d'autres), on finit : primo de ne plus être surpris, donc d'avoir des mécaniques éculées et secundo, d'être sans cesse contraint de comparer les mêmes jeux entre eux, obligeant d'être encore plus pointilleux pour déceler pourquoi cela marche dans un cas et pas dans l'autre. En effet, lorsque vous êtes surpris, créativement parlant, vous ressentez moins l'envie d'être critique mais quand bien même vous le deviendrez, vous serez encore en phase de découverte d'un « nouveau » gameplay. Si on vous ressert la même chose depuis des années, vous connaissez les outils suffisamment bien pour décortiquer les incohérences d'un Hitman scripté, d'un Far Cry en mode Assassin's Creed pour ne citer que les derniers jeux testés sur le site. Comme vous vous en doutez, cet état de fait s'est encore illustré cette année. Pas de surprise. L'avantage de ne pas être surpris, c'est aussi de ne pas être déçu... Le choix du moindre mal. Le choix de l'absence de risque, le choix du statu quo... Un choix bien contradictoire avec la créativité mais totalement en phase avec la rentabilité. Pour preuve, Far Cry 3 a ébloui les critiques professionnelles, se vend bien, tout comme Assassin's Creed 3 ; Hitman : Absolution s'en sort commercialement bien mieux qu'à l'époque de son public hardcore, Black Ops II a été jugé comme étant l'épisode de la « nouveauté » rien qu'en en offrant deux couloirs au lieu d'un et des missions à dos de bidet... Magnifique, le peuple est heureux. C'est ce qui compte.

Mais dernière ce que certains appelleront cynisme, d'autres réalisme, avouons que l'on a été surpris tout de même par certains jeux. Sur Birganj, on a relevé quatre jeux avec la note (qui veut rien dire mais quand même) de 18/20 : Catherine, le premier jeu original d'Atlus sur cette gen (pas du tout à la bourre les mecs) ; Journey et son voyage initiatique de thatgamecompany ; Dishonored, des frenchies (chauvinisme nous voici) Arkane Studios confirmant leur goût pour le gameplay ouvert (le vrai, pas la liberté de subir des missions dirigistes) et The Walking Dead, de Telltale Games qui a su émouvoir ceux qui sont restés de marbre devant Heavy Rain (on nous dit que ça a fait chialer David Cage #journalismetotal). Point commun de ces jeux ? Ce ne sont pas des suites ; ce ne sont pas des gameplays génériques ; les studios de développement derrière sont plutôt modestes... Bref, on est sorti du carcan habituel. On a appliqué, on a conçu des mécaniques de jeu en adéquation avec ce que l'on voulait dire, ce que l'on voulait véhiculer en terme de plaisir. Le puzzle-game en temps limité de Catherine : métaphore du casse-tête conjugal, du basculement à la vie d'adulte, de l'équilibre entre raison et passion ; le voyage épuré à la découverte de son but de Journey ; le gameplay ouvert de Dishonored : vous prenez en main votre personnage, vous créez vos propres règles de conduite grâce aux nombreuses possibilités d'action du jeu illustrés par les univers plus ou moins chaotiques des niveaux (ennemis plus nombreux et agressives en cs de nombreux meurtres) ; et le système de conversation épuré en temps limité pour forcer le joueur à vivre sa relation humaine avec Clem et le reste de ses partenaires de TWD. La différence entre une création générique, une pensée générique, un travail d'équipe générique avec un œil appuyé au cas par cas. Chaque jeu devrait être unique et ce n'est pas en changeant de peau, ni en nous baratinant de jolis mots que cela modifiera un canon de game design comme on le voit depuis quelques années sur cette génération. L'année 2012 nous l'a encore bien prouvé avec ce quatre titres d'exception et ce, sans besoin de se cacher derrière l'étiquette « j'suis indé je fais mon jeu dans mon garage, donnez moi du flouz sur Kickstarter ». Oui, oui, l'industrie vidéoludique peut encore avoir de la personnalité. Rare, bien sûr, mais possible.

2012 : l'année des consoles invisibles

On pensait voir à l'E3 2012 les premières annonces de la nouvelle Xbox, écrivait-on en 2011. Microsoft s'est contenté d'appuyer sur Kinect (qui sera probablement un fer de lance de sa nouvelle machine si l'on en croit les rumeurs). Sony ne dit rien, même si les rumeurs de leur nouvelle Playstation vont dans le sens d'une sortie assez rapprochée de Microsoft. On se pose tout de même beaucoup de questions sur ce basculement de génération pour plusieurs raisons. Primo, cette génération HD date... La 360 l'a lancé en 2005, ça fait donc 7 ans qu'on est dedans. C'est long. Il faut qu'on change si l'on se fie à nos habitudes passées. Mais analysons un petit peu comment se sont déroulées les dernières années. Les années « Playstation ». Ces années où Sony régnait en maitre grâce au bide de sa rivale Saturn et grâce à un Nintendo réac et sa N64 trop « différente ». Notez que déjà à l'époque, Nintendo aimait foutre le bordel en ne s'alignant pas sur les mêmes générations des autres en sortant une 64-bits pendant que les 32-bits cartonnaient. Résultat ? Trop différent, trop à côté de la plaque. Sony pouvait dormir tranquille. Mais qu'est-ce qui a fait basculer dans la prochaine génération ? Aaaah la dame blanche... Cette Dreamcast du bonheur. Un sursaut de puissance qui a permis d'accélérer les choses. Passer de votre Soul Calibur lumineux et fin à votre Tekken pixelisé faisait mal à la rondelle. La PS2 devait sortir. Vous connaissez la suite. Puis un autre décide d'accélérer la sortie de nouvelles consoles pour gagner du terrain face à un Sony impérial : Microsoft à la recherche d'une crédibilité dans le milieu. Pari réussi pour la firme américaine et une PS3 sortant avec un peu de retard et des ambitions démesurées. Nous entrions dans cette nouvelle gen avec un partage du territoire plutôt équitable. Actuellement, il y a pratiquement autant de joueurs Xbox que de joueurs PS, il y a de moins en moins d'exclusivités des éditeurs-tiers : tout le monde est content. Fini la gueguerre des consoles. Vous avez toujours le vieux hippie réac qu'est Nintendo avec son décalage de gen et sa Wii qui a eu le mérite de se trouver son propre public. Puis... Puis, voilà qu'il va à son tour forcer le passage vers une nouvelle gen à l'instar de Sega et Microsoft d'autrefois. Mais tonton Nintendo est toujours défoncé et plutôt que de nous sortir un bond technologique, il ne fait que rattraper un retard sur ses anciens concurrents... Résultat, on l'avait vu venir en 2011 en affirmant ceci : « on se dirige vers une politique de portages faciles. Mais, la question à se poser est la suivante : Nintendo, étant technologiquement en retard d'un wagon par rapport à la concurrence, ne va t-elle pas inciter les éditeurs à rentabiliser pleinement leur modèle économique actuel ? ». Effectivement, à part Nintendo et dans une moindre mesure Ubisoft et son ZombiU (voir Rayman Legends bien que fortement soupçonné d'être multi), les éditeurs-tiers ne misent pas sur la WiiU et ne font que porter maladroitement leurs jeux déjà au rabais sur PS3 et 360. C'est la principale raison de l'absence de la console sur Birganj. On est amateur assumé, on ne va pas se payer une console coûteuse que l'on sait chiante à l'heure actuelle. On en reparlera dans un an. Peut être. On s'en doutait, ça se confirme. Alors étant donné que le marché est équitablement partagé entre Microsoft et Sony sur des machines rentabilisées dans un contexte économique fragile, pourquoi prendre un risque financier ? D'autant plus que le chiffre d'affaires lié au jeu vidéo ne baisse même pas comme on pouvait le constater à chaque fin de gen (en France, le CA annuel a remonté de 2,7 milliards à 3 milliards d'euros)... Quelle serait la raison économique de se lancer vite dans une nouvelle machine ? Que ce soit clair, elles sont en développement bien sûr. Mais, pas sûr qu'on obtienne un aussi bond technologique qu'auparavant, pas sûr qu'on aura une grosse prise de risque technologique. Le coûteux processeur du CELL de la PS3 ne sera probablement pas réutilisé selon les dernières rumeurs privilégiant un hardware très classique fabriqué par AMD, aussi bien sur PS que Xbox facilitant ainsi la politique de multi-portage. Facilitant aussi probablement le travail des programmeurs grâce aux architectures bien connues. Ren-ta-bi-li-té. En matière de nouveautés, on aura probablement des options de cloud gaming, c'est une quasi certitude puisque Sony a racheté Gakai pour 365M de dollars et que ce sujet concerne directement Microsoft (Windows, web 2.0). En théorie, on devrait pouvoir se faire la main sur la nouvelle Xbox en fin 2013... Mais on s'est déjà fait avoir l'an dernier que l'on en vient à se demander si Microsoft ne va pas repousser l'échéance à 2014. L'an dernier justement en partant de ce constat économique, voilà ce que l'on disait : « cette génération peut encore tenir trois ans. Cela a beau sentir le « début de la fin », il reste encore un bon bout de chemin d'exploitation et de rentabilité pour lancer de nouvelles machines. ». Il nous reste à jouer à The Last of Us, Beyond, MGS : Ground Zeroes, Persona 5 (que l'on a toujours pas vu reprenant le moteur de Catherine), le vaporware The Last Guardian, etc... Sony a encore quelques cartouches ici et là pendant que Microsoft semble travailler d'arrache-pied sur Kinect (avec Rare si l'on comprend bien les rumeurs) et avec son studio spécialisé AAA à Vancouver, renommé récemment Black Tusk Studios pour probablement sa nouvelle console. Il reste un invité surprise qui pourrait renforcer cette absence de bond technologique et de folie financière : Valve. Même s'il n'a encore rien annoncé publiquement, seulement confirmé à Kotaku, l'éditeur de Steam compte bien distribuer sa Steambox. Une espèce de mini PC bridé (une console donc) dont l'OS tournerait sous Linux permettant ainsi à Steam d'être lancé dessus. Bref, une console avec le catalogue fourni le long de l'année de Steam... Voilà qui pourrait basculer un peu les habitudes des joueurs consoles encore attachés à leurs petites habitudes d'acheter leurs jeux en magasin ou sur Amazon/Zavvi. D'autant que les jeux sont de plus en plus multi sur PC. On se plaignait du jeu « générique » hein ? C'est pareil dans le hardware et les services annexes. Ou plutôt ce sera, si l'on se fie à ces projections.

Les résolution de PG Birganj

Petit topo sur l'année 2012 à propos du site. Nous avons conçu une refonte graphique, mais aussi une restructuration des différentes pages et ses accès. Plus clair, plus organisé sans mettre de côté l'ambiance légère et décontractée qui symbolise Birganj, avec une optimisation des chargements de page (en particulier la rubrique critiques). Visuellement plus cohérent donc, muni d'une version mobile sans flash pour soit les smartphones, les tablettes ou les allergiques au flash... Bien sûr celle-ci est une version allégée mais le contenu de chaque semaine est présent uniquement en html. On essaye de partager ça au maximum, ainsi que sur nos blogs Gamekult et Gameblog (tous les articles écrits y sont partagés plus tard). Nous continuons aussi nos PG mensuels, ces archives sous forme de .pdf pour se remémorer ce qui s'est écoulé dans le mois. Comme promis, on vous a sous-titré la mini série Halo 4 : Forward Unto Dawn, disponible soit sur le Vidzap', soit dans le mini-site dédié. Vous avez aussi pu lire une aventure exclusive de Spider-Man. Ok, c'est pas très « jeu vidéo » mais on est ouvert par chez nous. Il y a des petits regrets, c'est de ne pas remplir régulièrement la rubrique VidZap' en matière de vidéos thématiques... Mais aussi la rubrique « Arts » dédiés aux illustrations ou artworks de jeux. Pour l'année qui arrive, la résolution serait trouver des concepts un peu plus personnels pour alimenter ces rubriques. Diapos, par exemple, censé représenter une sélection de screenshots de la semaine ne sert pas à grand chose en l'état vu que les éditeurs communiquent encore moins en images qu'avant, privilégiant les vidéos de 30 secondes jusqu'à cinq minutes. L'idée serait de proposer un concept de prise de screenshots par nous mêmes... Une idée en construction. Encore faut-il prendre le temps de le faire. Même chose pour le VidZap'. Notre rubrique Calendrier n'est jamais à jour et c'est aussi embêtant... En revanche, comme l'an passé et les précédentes, on est plutôt contents de notre régularité en matière d'articles avec 55 articles, contre 56 l'an dernier (74 avec les Tickets Ciné). Ça tombe bien, c'est le but premier du site. Après, on peut toujours faire plus forcément... Les prochaines grandes lignes devraient être : s'intéresser à notre rubrique Diapos, VidZap mais peut être aussi s'interroger sur notre système de notation un peu old school même si c'est une idée que l'on défend. Une note, ça booste, et surtout ça remet les pieds sur terre quand elle est choisie avec recul et pas en forme de coup de cœur du genre « si t'aimes, tu met 9/10 et tu casses pas les burnes » (dixit un game designer en manque de self-control aka Eric Viennot).

Enfin, on s'est connecté sur Facebook et Twitter cette année (ouaiiiis faut pas nous brusquer, mec). Heuuu que dire... Facebook c'est chiant, c'est lourd, ça sert à queud' mais il y a du monde qui l'utilise. Ça vous sert aussi pour nous contacter rapidement si besoin est (puisqu'on aime vivre en autarcie sans communication sur le site). Twitter, on vous conseillera plus de nous y suivre puisque même si c'est un bouffe-temps monstrueux, ça permet de faire partager des petits à côtés en temps réel assez sympathiques comme des liens à lire, des images à voir ou des petites pensées OSEF qui égayeront votre journée morose sur Facebo... ... ... Oh wait. Oui, bon, le web 2.0 c'est bien gentil mais ça pompe du temps, et vous comprenez mieux la nécessité de notre credo d'avoir un site relax et hebdo. On est deux de tension mais c'est volontaire. Du coup, se connecter sur FB et Twitter est contradictoire avec le concept de Birganj mais ces plate-formes ont tout de même leur petite nécessité. N'hésitez pas à cliquer sur tous les « j'aime » qui nous concernent car comme le veut l'hypocrisie web 2.0 : je t'aime si tu m'aimes.

Et on vous aiiiime énormémeeeent ! Hihihi  ^^ XD mdr

Bon voilà voilà ce fut une année de plus. On a passé le 21 décembre sans fin du monde, donc ceux qui ont partousé sans capote ou se sont ruinés pour assouvir leurs envies l'ont bien dans le cul. L'année a subi d'autres trucs en rapport avec le jeu vidéo : l'essor de Kickstarter, le probable rachat de THQ, le fameux Doritosgate sur le journalisme vidéoludique mais voilà, c'est pas ce qu'on retiendra le plus. On attendra les gros projets de Tim Schaffer, Obsidian, InXile ou encore Jane Jensen avant de s'emballer sur la fontaine de jouvence qu'est censé être Kickstarter. Tout comme on va attendre la confirmation et les sorties de South Park et Metro avant d'enterrer ou glorifier THQ. Quant au Doritosgate... Ben ça a eu le mérite de nous faire marrer. Mais si vous ne l'aviez pas vu venir : ne croyez pas sur parole un présentateur de télé-achat. Dans 20 ans, Julien Chièze sera le Laurent Cabrol du jeu vidéo. Croyez-en cette prédiction pleine d'objectivité. On vous souhaite donc une année 2013 pleine de raison et de bon sens.

Et plus sérieusement : on vous souhaite surtout une année 2013 heureuse, surprenante avec une santé de fer !

Article mis en ligne la semaine dernière et partagé sur le blog un peu plus tard que d'habitude.
A (re)lire, mis en page, sur PG Birganj : en Une ou dans la rubrique "Focus".