1/ Présente toi à l'assemblée constitutive des membres de la commu' :

Un grand homme a dit un jour de moi que j’étais un Youtubeur papier.

Je vous laisse seul juge.

Sur le grand homme, pas sur le fait que je sois un Youtubeur papier.

2/ Ton jeu de l'année ?

LA Noire.

Quelque part je me dis que c’était couru d’avance. En grand fan de The Getaway, je ne pouvais être déçu de la proposition du tyrannique Brendan McNamara. Précédemment aux manettes de la Team Soho et ensuite revenu à la case pour façonner sa Team Bondi et donc ce LA Noire. Puis bon Rockstar quoi. Quand ceux-ci commencent à fourrer leur nez quelque part, c’est rarement pour accoucher d’autre chose que du grandiose pour les afficionados ou à minima du très fignolés pour les détracteurs.

LA Noire excelle dans à peu près tout ce qu’il touche. Sauf peut-être l’exploitation de son monde ouvert. Et encore, quand il y a 4 puis 7 puis 11 lieux d’intérêts pour l’enquête en cours, cela justifie limite la structure choisie pour la proposition vidéoludique. J’ai l’habitude de dire que le mirifique Mafia II est un grand jeu linéaire dans une petite structure de monde ouvert. Il en est tout autre pour LA Noire même si paradoxalement, le monde ouvert ne sert que la trame principale dans LA Noire (quand il ne sert quasiment à rien du tout dans Mafia II). Un seul point commun, les activités annexes sont autant vides de sens que d’intérêts pour l’un comme pour l’autre.

Normalement, je conchie les jeux qui imposent les conditions temporello-météorologiques mais là ça fait son petit fait que ce soit distillé avec parcimonie. Qu’il s’agisse de la nuit noire étoilée, du petit matin, de la fin d’après-midi, du début de soirée, du cœur du jour, Los Angeles est magnifique. Et c’est quand même beaucoup plus stimulant de lire Hollywood land plutôt que Vinewood. Et alors que dire de chaque scène de crime, de véritables tableaux artistiques, faut dire que j’ai un sacré gros faible pour le style art déco.

LA Noire est formidablement bien écrit. Se renouvelle constamment dans sa trame. La liste de personnages est aussi impressionnante que son nombre pertinent. Les arcs scénaristiques s’entremêlent pour ne faire qu’un (sauf celui que vous savez). La technique du titre sert la jouabilité à merveille avec sa mocap du visage en avance de mille ans sur le reste de la vidéoludiesphère. La bande-son est folle et rejoint sans mal celle de Red Dead, Mirror’s Edge, Deus EX HR et Vladivostock FM (les vrais savent) au panthéon du JV. Bref je le pressentais juste à sa jaquette (y en a bien qu’on paie à lire dans du marre de café, vous plaignez pas, je le fais gratuitement), LA Noire est bel et bien le jeu de l’année 2010-neuf.

3/ Ta surprise de l'année ?

Assassin’s Creed III.

J’ai tellement tout lu et tout entendu à son sujet que je suis quand même surpris à la fois par le jeu et ce qu’on en dit. On prétend beaucoup c’est une grosse merde, que le personnage principal n’a aucun charisme, que c’est le début des emmerdes pour la série, blabla bla bla et re bla. Et il n’en est rien. AC III est bien le meilleur AC à date. Enfin débarassé de cette tête à claque d’Ezio (je fais partie de la Team des Intouchables, celle d’Altaïr donc bas-les-pattes les morveux), ACIII est une superbe fresque sur 3 axes : la Révolution Américaine, la Colonisation, la dualité Hashashin/Templier.

Contrairement à ce que j’ai cru tel le candide que je suis, Boston et New York n’ont rien à envier à Damas, Jérusalem, Saint Jean d’Acre, Venise, Florence, Rome et Constantinople. Frontière est un beau terrain de jeu. Les batailles navales sont une toute récréation (ça change de la Défense de Tour du précédent …) d’un sacré autre niveau que ce à quoi la licence nous avait habitué (l’empire immobilier, c’est bien mais pour quelle finalité quand on y pense ? Acheter plein d’armes qui ne servent à rien !?). Et le jeu est bien plus beau que ses 2 prédécesseurs et quoi qu’on en dise, ça aide pour profiter du tableau.

J’ai adoré la reconstitution (libre) de l’histoire américaine que je méconnaissais totalement finalement (pourtant, j’aime l’Histoire) ainsi que l’entremêlement (décidemment entre lui et LA Noire) entre la grande Histoire et les petites histoires entre Assassins et Templiers, Européens et Amérindiens. Ce n’est absolument pas un gage de qualité mais en plus il sait se faire savourer sur la longueur avec 67 heures de jeu pour ma part.

4/ Ta déception de l'année ?

Franchement ?

Mass Effect 2.

Autant j’ai trouvé Bioshock 2 très proche de l’œuvre originale en termes d’impact. Et Dieu sait que Bioshock est intouchable. (Décidément après moi – promis, j’arrête le comique de répétition). Autant Mass Effect 2 peine à se mettre au niveau. Scénaristiquement j’entends. Parce que ne nous méprenons pas. C’est toujours un plaisir non dissimulable de rentrer de nouveau de plein pied dans cette aventure galactique, la richesse de l’univers est incommensurable et à bien des égards Mass Effect 2 nous proposent le fantasme de s’intéresser plus en profondeur aux différentes cultures/races peuplant le cosmos – et en temps de paix. Malheureusement, la trame scénaristique tient sur 2 ou 3 segments (difficile à dire précisément) de rouleaux de Moltonel triple épaisseur (pour l’encre). Sacrément dommage car l’Homme-Trouble crève l’écran mais bon, j’ai quand même apprécié le jeu. J’aurais préféré le vénérer comme le 1.

5/ Le scandal de l'année ?

Toujours sans E.

Stadi. Sans A.

Je crois toujours que c'est un canular.

6/ Le scandal GB de l'année ?

Où est passé le GamerAuxMainsCarrés ?

Non pas que je fais une fixette sur lui.

Mais UN PEU BEAUCOUP QUAND MÊME.

7/ L'arnaque de l'année ?

Pouvoir jouer un agent d’assurance dans LA Noire. Flic je veux bien, assistant du procureur ça passe encore mais un voleur en cravate, NON !

8/ Le braquage de l'année ?

Microsft.

Et ils ne se sont même pas donné la peine d'appuyer sur la sonette avant de débouler dans mon salon.

Oui, moi le grand adorateur de Sony depuis la première PlayStation, j'ai acheté un Surface.

En plus elle marche bien cette merde.

9/ La direction artistique de l'année ?

La première scène de crime quand on arrive au bureau d’enquête des Mœurs dans le quartier Hollywood. Nuit dehors, lumière du néon de la façade de l’Hotel qui pénètre dans la pièce. Quelle ambiance, quelle atmosphère, quel tableau, quel hommage autant à la ville de Los Angeles qu’au Film Noir. J’en reste scotché rien qu’à revisualiser.

10/ La bande-son de l'année ?

LA Noire. Le Jazz déjà, c’est quelque chose mais alors les pistes d’Hailey Noire, c’est presque réducteur d’en parler avec des mots, des onomatopés, ce serait déjà plus juste.

Puis LA Noire, ce n’est pas que sa formidable bande-son, c’est aussi l’utilisation qu’on en fait du son. Dans les scènes de crimes qu’on arpente à la recherche du moindre indice, de petites mélodies assènent ce parfum si caractéristique de l’époque qui transforme littéralement ces phases qui n’auraient certainement qu’un arrière-gout lassant sans elles. Mais ce n’est pas tout, les phases d’interrogatoires jouissent elles aussi de leurs petits sons caractéristiques notamment pour souligner la tension de la joute psychologiques qui se joue entre Cole Phelps et son interlocuteur. Enfin The Black One, c’est une radio unique qu’on ne peut pas changer mais qui se renouvelle en fait très bien et qui alterne efficacement entre le son d’époque, les rapports d’actualité ainsi que les Talks Show (réels il me semble si j’ai bien compris les crédits). Ces 2 derniers jouissant légitimement du « grain sonore » de l’époque.

Si avec tout ça, vous n’êtes pas convaincu, et comme dirait un certain Furieux : allez-vous faire mettre !

11/ La turbo-baffe de l'année ?

Castlevania Lords of Shadow.

C’est très très bien foutu pour un titre s’inspirant autant d’autres titres : God of War, Shadow of the Colossus. Alors, je déteste revenir sur mes pas et je rencontre quelques problèmes de backlog donc le concept même de Metroïdvania, très peu pour moi. M’enfin, ça n’empêche aucunement de profiter de ce formidable bestiaire, de ce système de combat exquis ainsi que de cette direction artistique soutenu par une robustesse technique qui n’a pas pris une ride en 9 ans.

Et puis la voix (anglaise) rauque de Pan, une merveille, quel charisme, quel classe. Un jeu d’une richesse certaine et surprenant à plus d’un titre. Je l’ai enchaine pendant 25 heures en 2 semaines tellement le système de combat accouplé aux nombreux strates de boss/mid-boss me tenait par les bijoux de familles. Les autres phases de jeux n’étant pas en reste entre plateforme, réflexion, escalade et exploration. Le seul (gros) reproche que j’ai à faire, c’est son histoire qui part très mal, qui manque de subtilité, qui est trop manichéenne mais qui se rattrape au fur et à mesure de la progression pour développer une quête qui prend mine de rien sens.

12/ Le développeur de l'année ?

Media Molecule.

Oui.

Parce que j’ai joué à LittleBigPlanet 2. Et que j’ai apprécié le renouvellement par rapport à celui du 2. Finalement, le premier était un plateformer/réflexion tout ce qu’il y a de plus solide mais classique. Et LBP2 n’est pas ce qu’on attend de lui. Ce n’est pas un More of the same. C’est un plateformer « complet » ou « ++ » dans la veine d’un Rayman New Age (les 2 derniers quoi), c'est-à-dire que la structure conceptuelle du jeu est élaborée de manière à renouveler à chaque fois ce que le joueur fait afin de ne pas l’enfermer dans une boucle plus ou moins répétitive mais plus sur un fil ascendant qui propose rarement 2 fois la même chose. LBP2 propose donc de la plateforme, de la réflexion mais il ajoute des phases aquatiques, des phases de Shoot’em up, des phases avec des pouvoirs.

A bien des égards, Media Molecule fait ce que Bioware n’a pas réussi à faire avec son 2.

13/ Le constructeur de l'année ?

Mein Kraft.

14/ L'éditeur (hors constructeur) de l'année ?

Rockstar. Il est difficile d’évaluer à quel point Rockstar a aidé la Team Bondi pour accouché de LA Noire au bout de 6 ans de gestation houleuse (Sony s’est retiré de l’affaire pour rappel) et donc de savoir à quel point LA Noire est un jeu McNamara (‘fin quelque part on sait que le scénario est entièrement de lui, ce qu’est déjà très fort) / Team Bondi et à quel point c’est un rejeton de Rockstar – les animations en dessous du buste font quand même très Rockstar par exemple, l’inertie, et puis bon y a que dans LA Noire que le personnage pose un pied sur chaque marche d’un escalier !.

Ce qui est facile d’évaluer, c’est que Rockstar ne s’est pas trompé en rachetant les droits de la propriété intellectuelle. Le concept comme la technologie sont aussi novateurs que matures dans le stade de maitrise. Et je préfigure une suite spirituelle. LA Noire étant ressortie il y a 2 ans. Y a pas d’explosion sans cigarette électronique.

15/ Le bide de l'année qui t'a fait plaisir ?

Stadia évidemment. Alors ça ne sort que dans 3 jours donc en fait je n’en sais rien. Après tout j’avais prédit un bide de la Switch au même titre qu’un certain Puyo au vu du prix et de l’offre de la console et tout le monde se l’arrache désormais parce que la dimension dans laquelle nous nous trouvons tous a subi un changement impromptu de son continuum espace-temps pour faire de la WiiU une console qui n’a jamais existé.

Mais c’est rigolo. C’est toujours très facile de fantasmer sur quelque chose qui n’existe pas pour en faire un peu ce qu’on veut. Project Stream, Xcloud, Apple Arcade, Facebook Oculus, c’est censé abattre juste du regard ce qui existe parce qu’on vous l’a dit. Puis vient la réalité. Et elle fait pale à voir.

16/ Le bide de l'année qui a fait du chagrin en toi ?

Littlebigadventure 2.

"Mais il est sorti en 1997 Neves !"

Et alors ?

17/ L'expérience viscérale de l'année ?

Dead Space 2.

Et sans mauvais jeux de mots.

Comme pas mal de nouvelles trilogies de la génération précédente, j’ai adoré le premier épisode de la saga Dead Space. Et Dead Space 2 est très proche de relever le défi. Sauf que les 5 premières heures des 16 qu’il m’a fallu pour le terminer sont exécrables tant au niveau de ce qu’on y fait que du twist scénaristique probablement le plus scandaleux qu’il m’ai été donné de voir dans ma carrière (si si) de joueur vidéoludique. La ficelle est tellement grosse que le Titanic n’aurait pas pu couler avec elle à son bord (« il dit qu’il voit pas le rapport). La fausse gentille qui nous aide depuis le talkie pour au final nous la mettre à l’envers mais qui crève misérablement devant nous, mais qu’est-ce que c’est naze. J’en fait de l’urticaire rien que de me remémorer.

Mais derrière, c’est très fort. A tel point que j’ai joué autant au jeu en un Week-End que durant toute la semaine pour le finir en une semaine du coup. Bah déjà, à l’instar du 1er, DS2, c’est une certaine science de l’arsenal et sa fameuse mécanique de démembrement. C’est aussi un savant melting-pot de phases survivaliste en cabine, en absence de gravité ainsi que dans l’espace. Et puis, c’est ce que j’appelle la « signature Dead Space », un maniement bien particulier de la caméra lors des cinématiques sans coupure avec le gameplay pour attraper des angles épiques improbables qui font ce qu’est Dead Space, un jeu hautement cinématographique qui le cache si bien avec son plan séquence quasi constant magnifiant le spectaculaire (et parfois bien gore) sous toute mesure.

18/ Le troll de l'année ?

Les jeux services coopérativo-compétitifs non ? Un peu comme la mort du modèle console, on nous vendait aussi la mort du jeu traditionnel au profit du Battle Royal et des jeux services. Alors oui, certains marchent très bien, bien sûr mais beaucoup se cassent la gueule aussi.

Fortunes diverses avec d’un côté Fortnite, PUBG, Overwatch, Rainbow Six Siege, For Honor, GTA Online, CoD BO4 et de l’autre des Anthem, Destiny 2, The Division 2, The Crew 2, Ghost Recon Breakpoint.

De la même manière que les jeux solos ne réussissent pas tous (voir la différence de succès entre ceux de Bethesda/Square Enix et ceux de Sony par exemple), le marché est divers et pas du tout unidirectionnel. Va falloir s’y faire. Ça fait 50 ans que ça dure. Et c’est pas prêt d’arrêter.

19/ Ton Top 5 de l'année ?

5. Vol de voiture qualifié : la promenade de Tony l’heureux

4. Espace Mort 2

3. Chateau Vanille : Seigneurs des Ombres

2. Crédo d’Assassins : Nouveau Monde

1. Les Anges Noirs

20/ Retour sur tes attentes de 2019 que t’avais formulé en 2018 ?

J’avais 2 attentes pour 2019 à l’époque des Krevawards 2018 :

·         Le jeu phénomène auquel je ne jouerai jamais

·         Si l’année de la Switch allait ressembler à 2017 ou 2018

Donc pour le premier point, le jeu phénomène de 2019 auquel je ne jouerai jamais, j’en ai déjà parlé, c’est Shenmue III. Mais je serais loin d’être le seul.

Et mine de rien, après 6 mois de disette, la Switch enchaine les cartouches solides qu’on le veuille ou non donc c’est plutôt une bonne chose.

21/ Tes attentes pour 2020 2012 ?

Ça va être très ethno-centré mais j’espère pleinement rentrer de plein pied dans la cuvée 2012 mais j’ai tellement de titres en retard que je programme chaque année que c’est très chaud. Rendez-vous compte, j’ai joué majoritairement à des jeux de 2011 en 2019, et je vais me coltiner Fallout 3, MGS2, DMC2, Max Payne 2, Ratchet&Clank3, Dark Souls, poursuivre Skyrim, God of War III, PixelJunkShooter avant d’envisager de me mettre sur Final Fantasy XIII-2 et consort, c’est plus du rétro-gaming, c’est clairement de l’archéologie.

Sinon, je ne vais pas être très surprenant (quoi que je me fous de la Next Gen puisque je suis encore loin de passer sur PS4 avec tous les jeux PS3 de 2012/2013 et les retardataires à gogo – ça m’apprendra à faire des études longues au lieu de dealer du chit comme tout le monde) puisque j’attends (et sans ordre d’importance particulier) : CyberPunk 2077 (parce qu’en en tant que grand fan de GTA-like/Rockstar je fantasme depuis très longtemps sur un GTA dans le turfu et qu’on y est), TLOU P2, Ghost of Tushima, Halo Infinite (alors que jusqu’ici Halo ce n’est pas ma tasse de thé, mais la dernière longue vidéo cinématique de l’E3 2019 me convainc sur l’aspect histoire/psychologie personnages/profondeur de l’œuvre), Watch Dogs Legion parce que TheGetaway, 12 minutes parce que.

22/ La chose inavouable que tu as pourtant faite et concerne le JV ?

J'ai inséré Fallout 3 dans ma PS3 dix ans après.

10 ans après sa sortie, suivez un peu putain.

Fallait oser le faire pour un jeu qu'avait déjà 10 ans de retard technique à sa sortie.

Du coup, c'est plutôt violent.

Mais à force de faire du rétro-gaming moderne (comprendre, jouer à des jeux vieux mais de la génération PS1/PS2/PS2.7 pour Fallout 3), je crois que je finis par être vacciné.

C'est qu'en plus, il est plutôt bon ce Retombées radioactives 3.

23/ Pose-toi une question et réponds-y.

- Pourquoi t’es là alors que t’as dit l’année dernière que tu ne serais plus sur GB ?

- Ta gueule.

24/ Le mot de la fin ?

A l’année prochaine, bande de cons.

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