A l'origine, le gyôza est chinois, pourtant sa version "japonaise" passe pour un sacrilège aux yeux de la plupart d'entre eux. En effet, le gyôza du soleil levant n'est pas cuit à la vapeur comme son homologue de la terre du milieu, il a le cul grillé. Et c'est ça qui est bon !

Pour faire beaucoup trop de gyôza pour des êtes humains normalement constitués (avec MisterP on en a mangé 53 ce soir là), vous aurez besoin de:

- 1/4 de chou chinois

- 1/2 botte de nira (sorte de ciboule chinoise)

- 1 gousse d'ail

- 250g de viande de porc hachée (il faut qu'elle soit un peu grasse et hachée pas trop finement).

- 10ml de sake

- 15ml d'huile de sésame

- 10ml de shôyu (sauce soja)

- une cuillère à soupe bombée de fécule de pomme de terre (absent de cette recette)

- du 7 épices japonais (en option et avec modération, ça relève subtilement)

- du sel

- du poivre

- des petits disques de pâte à gyôza (ça se trouve en épicerie asiatique, souvent au rayon surgelé)

 

Pour la sauce:

- du shôyu

- du ra-yu (chili chinois)

- du 7 épices japonais (en option, mais moi j'aime bien)

 

Pour la friture:

- une huile neutre (ex: tournesol)

- une pointe d'huile de sésame

 

Bouts de ficelle: une planche à découper, un couteau, un saladier, 2 petites coupelles (une pour la sauce et une pour l'eau). Une feuille d'alu, une poêle. Un canapé où vous étaler après avoir tout mangé.

 

Bon, c'est bien beau d'avoir chiné la liste des ingrédients, mais maintenant au boulot !

Pour commencer, prenez votre bout de chou et blanchissez-le (plongez le dans de l'eau bouillante pendant 1 minute puis passez le sous de l'eau très froide pour stopper la cuisson). C'est très conseillé si vous tenez à digérer votre platrée de gyôza harmonieusement.

Une fois cet acte de barbarie ignoble effectué, prenez un long couteau et réduisez votre chou en petits morceaux. Mettez-le dans le saladier.

 

Après avoir accompli cette tâche de la plus grande cruauté, attaquez vous au nira et faites-lui subir le même sort. Mettez-le dans le saladier, avec son confrère le chou. Dégainez également votre gousse d'ail et coupez-la finement.

On va maintenant s'occuper du porc. A ce stade vous pouvez ranger votre couteau, on va passer au corps à corps: vous allez vous servir de vos mains.

Envoyez votre porc haché dans le saladier et malaxez-le avec vos mains pour avoir un mélange bien homogène.

Ajoutez les épices (7 épices, sel, poivre, on peut aussi mettre du gingembre pour relever) ainsi que le sake, le shôyu et l'huile de sésame (les quantités sont données à titre indicatif, le tout c'est de mettre à peu près la même proportion et que ça ne transforme pas la farce en flotte). Si vous en avez, ajoutez une cuillère bombée de katakuri-ko (ou fécule de pomme de terre). On en avait pas cette fois-ci, mais quand j'étais au Japon j'en mettais dans mes gyôza et c'est vraiment pratique. Ca permet d'avoir une face qui se tient mieux malgré l'ajout de liquide (et comme on peut en mettre davantage, la face est plus parfumée).

 7 épices

 

 Là c'est le plus drôle qui arrive, on va tester votre doigté. Sortez une cuillère à café, qui sera votre plus précieuse alliée pour cette délicate étape qu'est le "fourrage de gyôza". En effet, un gyôza trop plein aura tendance à s'ouvrir en plein milieu de la cuisson et à semer le chaos dans votre poêle (oui, rien que ça).

Prenez un petit disque de pâte à gyôza, posez le délicatement dans votre main ouverte à plat (la main avec laquelle vous n'écrivez pas).  Mettez une boule de farce au milieu puis mouillez la moitié supérieure du contour du disque avec votre doigt. Repliez la pâte en deux et à l'aide de vos deux pouces faites des plis pour sceller le gyôza. Le geste est un peu technique, vos premiers gyôza ne ressembleront à rien. C'est normal, vous y arriverez avec la pratique. Le tout c'est de vous assurer que ça ferme bien. Si c'est moche c'est pas grave. Il faut également bien tapoter le cul du gyôza, pour qu'il tienne debout, fièrement dressé.

 

Une fois que vous avez constitué une petite armée de clones, vous pouvez passer à la cuisson. Commencez par mettre un peu d'huile neutre dans le fond de votre poêle et un peu d'huile de sésame (une cuillère à soupe de l'une et une cuillère à café de l'autre, à peu près). Il faudra bien penser à remettre de l'huile à chaque fournée.

 Une fois l'huile bien chaude, mettez les gyôza dans la poêle (le cul contre l'huile). Laissez griller un peu, vérifiez que ça ne crame pas en attrapant régulièrement un gyôza pour lui mater les fesses (oui, vous avez le droit).

Quand les gyôza vous semblent grillés à souhait, lancez un verre d'eau dans la poêle et recouvrez la d'une feuille d'alu. Ce sera cuit lorsque vous n'entendrez plus l'eau s'évaporer au fond de la poêle. Pour ne pas risquer de manquer ce moment émouvant et surveiller la fin de la cuisson au plus près, vous pouvez retirer la feuille d'alu quand vous notez un changement dans le son que fait l'eau au fond de la poêle (signifiant qu'elle est presque évaporée).

 

Il ne vous reste plus qu'à préparer la sauce dans une coupelle en mélangeant le shôyu, le ra-yu et du 7 épices. Il n'y a pas de proportions exactes, c'est selon votre goût ! Et maintenant vous pouvez dévorer ces bons (enfin j'espère) gyôza qui ont passé plus d'une heure à vous narguer.

 Nom nom nom !