Le 13 mars s'est ouvert un nouveau site dédié aux jeux vidéo. Comme il s'en ouvre et s'en ferme tous les mois par dizaines ? Non, définitivement non.

 

Un emballage réussi.

Dès la page d'accueil on est frappé par l'abondance d'informations (puis par une cataracte, couleurs vives obligent). Les images défilent, les menus se déroulent, les liens hypertextes sont omniprésents. Le tout servi par une mise en page réfléchie, bien qu'un peu chargée. Les visuels sont bien choisis et les titres accrocheurs, ça donne envie de cliquer ! Il est rare de voir un site si jeune proposer une technique et un contenu si riche dès le départ. Rien n'a été fait au hasard, tout a été pensé de longue date, en témoigne le premier article du site qui date de Juillet 2012.

 

Un contenu attrayant.

Gamlocker s'articule autour du triptyque habituel news/tests/émissions auquel les lecteurs peuvent réagir à travers des commentaires qu'il est possible de « liker » ou de « disliker ». Si on peut regretter l'absence de forums ou de blogs, on se console très vite par LA grosse nouveauté du site : le Locker. Ce locker (« casier » en français) n'est n'y plus ni moins qu'un véritable réseau social dédié aux jeux. Toutes les fonctionnalités de Facebook sont présentes, à tel point qu'on trouve tout de suite ses marques. L'intérêt de ce clone est indéniable : pouvoir parler de son hobby sans détour et autant qu'on le souhaite entre passionnés.

Difficile de crier sa joie sur son mur Facebook lorsqu'on décroche un trophée de-la-mort-qui-tue ou de se montrer tout excité à l'approche d'un nouveau titre AAA sans être jugé par des néophytes (famille, amis, connaissances,...) qui n'y connaissent pas grand chose. Contrairement à Facebook qui est un réseau social généraliste où l'on parle de tout à tout le monde, le Locker Network est conçu pour des passionnés qui ont leurs propres codes, langage et références. Pouvoir parler librement de DLC, de framerate, de FPS, d'aliasing et autres PNJ sur son mur sans être catalogué d'«otaku geek» ça n'a pas de prix.

 

Une ligne éditoriale qui ratisse (trop) large.

GameLocker s'articules autour de 3 thèmes : Jeux vidéo, Football et Prolongation (babes, sports extrêmes et vidéos fun). Un choix original et pas du tout caricatural. La bière est à la manette ce que le match de foot est à GTA, c'est bien connu. Les playmates et autres vidéos LOL achèveront de brosser le portrait du gamer moyen : un beauf un peu décérébré passant sa vie derrière un écran. Dans le même genre on aurait pu avoir Jeux vidéo, Nascar et Guns pour nos amis outre-Atlantique ou Jeux vidéo, Mangas et Cosplay pour la version nippone du truc.

Heureusement las articles sont bien écrits. On n'en attendait pas moins venant de (entre autres) deux anciens rédacteurs du magazine PSM3 (John et Nono) ainsi que de deux petits jeunes issus d'une fac de lettres et d'une école de journalisme (Sholid et Yox). Mais les qualités rédactionnelles ne font pas tout. A vouloir jouer sur de trop nombreux tableaux le site n'est satisfaisant sur aucun. Très peu de news sur le foot et les jeux vidéo, plutôt des anecdotes et des billets d'humeur. N'espérez pas non plus y trouver les résultats de la dernière journée de championnat ou des previews en avant-première. Les passionnés se dirigeront plutôt vers un site spécialiste plus complet. GameLocker, lui, préfère se voir comme un espace détente ou l'on parle de choses et d'autres sans se prendre la tête et sans entrer dans les détails. Un lieu de rencontre et d'échanges à mi-chemin entre le Café du Commerce et le canapé suranné d'un vieux pote.

 

Sur ce, je vous laisse avec les premiers mots de la rédaction qui résume bien les ambitions de GameLocker :

« C'était il y a plus d'un an maintenant, après un bon match de foot, le rendez-vous obligatoire du dimanche aprem. Ca s'est passé là, dans ce lieu où l'on zone depuis le collège, et dans lequel on se retrouve aujourd'hui, encore et toujours, avec autant de plaisir. Où ça ?! Le vestiaire bien sûr ! Cet endroit mythique qui nous a permis de nous rencontrer, de nous rapprocher, de nous enflammer, de nous embrouiller, mais sans jamais oublier de nous réconcilier. Mais ce jour-là, alors que les débats enflammés sur nos thèmes favoris que sont le jeu vidéo, le football, et la prolongation faisaient résonner les quatre murs en béton brut de la pièce, le vestiaire nous a offert une chose supplémentaire : croire qu'on n'était pas les seuls! Le lendemain, nous avons décidé de bâtir le plus grand vestiaire que l'on puisse rêver d'avoir. Gamelocker était né. »