Inspiré par les news que j'ai pu rédiger pour la Gazette du Wargamer, je vous propose de nous retrouver tous les mois pour un condensé de l'actualité vidéoludique, en mettant l'accent sur les jeux à caractère stratégique. Je présenterai ainsi succinctement ce qui m'a intéressé en vous concoctant un petit bilan. On retrouve deux types de sujets : ceux qui se déclinent en deux paragraphes et qui bénéficient d'un (magnifique) titre, et ceux qui ne mérite qu'un (misérable) paragraphe. Et en plus, c'est totalement subjectif. Alors bonne lecture.
 
Au menu ce mois-ci, des pratiques commerciales douteuses, des studios indépendants sortant du silence, et des aberrations historiques.
 
Grim and the Grave, le DLC de trop ? (Total War : Warhammer)
 

Après les deux factions chaotiques des Guerriers du Chaos et des Hommes-Bêtes introduites par deux contenus payants au sein d'un jeu globalement réussi, bien qu'un peu pauvre en contenu, les développeurs de Creative Assembly, soutenus par Sega, accumulent coups commerciaux sur coups commerciaux. Le plus récent en date, c'est celui du 1er septembre 2016. Introduit en fanfare dans une belle vidéo, on vous présente deux nouveaux seigneurs légendaires, deux nouveaux héros, cinq nouvelles unités, et dix-huit "régiments de renom" pour les Comtes Vampires et l'Empire (notez l'homophonie en "pire"). Ces régiments de renom, c'est la marque du retour fracassant des mercenaires, soit des troupes particulières, reprenant des unités existantes sous une autre forme, avec des capacités spéciales et qui complètent vos armées.
 
Le principal problème, c'est le prix : 7.49 euros. Certes, on peut rejouer une campagne avec les nouveaux seigneurs et compléter nos troupes, mais on ne peut décemment vendre toutes ces extensions à ce prix-là. Et ce ne sont pas les "Free-LC", qui ont apporté dans le même temps deux unités et un seigneur légendaire, le tout gratuitement, qui vont nous faire penser à une pratique commerciale raisonnable. Creative Assembly fait du bon boulot, mais gare à la confiance des joueurs ! (ma news sur la Gazette)
 

Oriental Empires, le 4X chinois du renouveau ?

Reprenant la recette d'un Civilization et d'un Total War, les développeurs de Shining Pixel Studiose plaisent à revisiter les codes du genre en les transposant sur un continent rarement exploité vidéoludiquement parlant. Il s'agit toujours de la mise en place du développement de votre nation en explorant les alentours, en exploitant la terre, en vous étendant par la fondation de nouvelles cités, et en conquérant militairement vos voisins, les 4X de "eXplore, eXpand, eXploit, eXterminate" étant respectés.
 
Malgré des graphismes et des animations sommaires au moment où les combats nous font quitter le tour par tour pour le terrain, les espoirs sont permis pour le 20 septembre. (ma news sur la Gazette)
 
Cossacks III, un remake friqué ?
 
Le retour de la série Cossacks, jeu de stratégie en temps réel sur une période assez peu utilisée dans le monde vidéoludique militaire (en exceptant Pike & Shot), montre un retour sur le devant de la scène en demi-teinte pour GSC Games World, pourtant aussi responsables de l'excellente trilogie du jeu de tir à la première personne S.T.A.L.K.E.R, à ambiance nucléaire, et de l'autre série de jeu de stratégie American Conquest. En demi-teinte car la présence de contenus payants supplémentaires est déjà confirmée, et vous fera bénéficier après la sortie de six nouvelles campagnes en solitaire et de quelques unités de mercenaires supplémentaires. Notons quand même que l'on pourra passer gratuitement de douze à vingt nations.
 
Est-ce le prix à payer pour avoir un lifting graphique et retrouver les sensations d'un jeu faisant la part belle aux formations militaires et aux milliers d'unités à l'écran ? Peut-être(ma news sur la Gazette). 

Civilization Builder, le jeu ambitieux inconnu ?
 

Alexei Izvalov a un rêve : faire mieux que la série de Sid Meier. C'est même pas moi qui le dit ! Le principe : revenir à la base de Civilization. Vous avez une cité initiale, un habitant, et le jeu fonctionne au tour par tour. Ce qui fait l'originalité de ce soft disposant d'icônes dessinées à l'arrache, c'est que vous ne donnez pas d'ordres manuellement.

Ainsi, vous vous retrouvez souvent à être spectateur en appuyant de manière répétée sur le bouton fin de tour : en effet, votre cité s'étend automatiquement, et vous passez votre temps à ordonner la création de mines, de champs, de cabanes de pêcheurs, de huttes de forestiers ou d'obélisques (je vous offre la traduction) sur le terrain de votre cité, symbolisées par tous les dessins bizarres que vous voyez dans l'image, et qui se construisent au bout de quelques tours. Vous pouvez aussi construire dans votre cité des habitations, des greniers etc. Et puis viendra le moment où vos habitants formeront une colonie qu'il faudra intégrer à votre empire à force de temps et de puissance diplomatique. C'est très moche, c'est pas fini, mais vous pouvez y jouer gratuitement ici.

Reigns, le petit jeu du oui ou non au succès fou
 

La simulation politique façon Tinder Reigns sortie an août s'impose avec 600 000 téléchargements (payants !) au 14 septembre. Sorti initialement en août, le jeu des Londoniens de Nerial reste sobre et efficace : des choix, des événements qui influent sur le court et sur le long terme selon des mécanismes secrets, et des rois détrônés.

Quand on vous dit que l'être humain est un être simple qui n'aime n'avoir que deux choix possibles. (mon test)

Project Highrise, la simulation de gratte-ciel au top
 

Après l'ancien Sim Tower, les Chicagoains du jeune studio Somasim Games décident de prendre la relève. Après leur titre de gestion sympathique 1849, assez peu profond sur le long terme, ils sortent le 8 septembre un jeu de gestion dont l'objectif est de gérer un immeuble accueillant des bureaux, des résidents, des artistes ou que sais-je encore.

A la tête d'une poignée d'employés, à vous de répondre aux besoins en eau, en électricité, en accès de téléphonie, en gestion des détritus, en self et j'en passe des bureaux des compagnies implantées chez vous ou de vos résidents. On prend rapidement goût au développement de son immeuble, toujours plus massif, d'autant plus qu'à terme, les points d'influence vous permettront d'accueillir les bureaux des plus grandes entreprises et de faire fructifier vos revenus. Si vous ne saviez pas que les simulations d'immeuble existaient, c'est l'occasion où jamais de le découvrir !

8-Bit Invaders, le STR repoussera t-il l'invasion ?
 
 
Des ex-développeurs Las Vegan de Westwood Games, responsables autrefois des très bons jeux de stratégie en temps réel à la sauce de la Guerre Froide Command & Conquer, ont ouverts en 2003 le studio Petroglyph Games à la suite de la fermeture par Electronic Arts de leur studio d'origine. Après des jeux de stratégie classiques mais respectables tels Star Wars Empire at War (2006) et Grey Goo (2015), ils décident de revenir aux sources en 2016 en proposant 8-bit Armies (avril 2016). Le but est simple : retenir dans un style graphique minimal les éléments essentiels caractérisant les STR (de l'anglais RTS (Real-Time Strategy)). Le résultat est satisfaisant et amusant, mais brut de décoffrage, et manquant de profondeur scénaristique derrière les unités et les factions, de par un mode solo trop pauvre, et un manque d'âme inhérent au choix des développeurs de se concentrer seulement sur un système de jeu.

Si le style très inspiré de Command & Conquer détonne dans ce premier opus, à coup de chars d'assaut et de missiles, les développeurs ont continué en sortant quatre mois plus tard 8-bit Hordes (août 2016) rendant plus hommage aux Warcraft de Blizzard avec au menu de la fantasy, des elfes, des morts-vivants et j'en passe. Et la news est tombé : les méthodes désormais bien rodées du studio leur permettront en novembre de sortir 8-bit Invaders, lorgnant vers la science-fiction de Starcraft. Où s'arrêteront-ils ?

Endless Space 2, l'espace infini de retour

La sortie en accès anticipé du nouveau titre du studio français d'Amplitude Studios est prévue pour début octobre. Les Parisiens, établis en 2010, avaient été reponsables du très bon Endless Space (2012), qui avait marqué le paysage du 4X par son interface épurée, son système de jeu plutôt complet et ses factions très originales. Avaient suivi un 4X médiéval-fantastique intitulé Endless Legend (2014), présentant lui aussi des factions variées et un système de jeu cohérent, puis Dungeon of the Endless (2014) où il s'agissait de faire suivre différents personnages dans un mélange entre jeu de survie, jeu de rôles et jeu de stratégie.

En bref, un sans-faute. Et ils reviennent désormais avec la suite de l'opus qui les a fait connaître. Toutefois, les conditions ne sont plus les mêmes : les 4X spatiaux se multiplient depuis les quatre dernières années, entre le remake de Master of Orion (2016), la suite de Galactic Civilization (2015), le renouveau avec Pandora Sector (2016) et j'en passe. De plus, on peut se demander légitimement si le rachat du studio par SEGA ne va pas changer la manière de fonctionner des Parisiens. Quoi qu'il en soit, des nouveautés sont à prévoir sur le système de combat trop simpliste sur le premier opus, et sur de nouvelles mécaniques qu'il nous tarde de voir en action.

 
Pour la suite, rendez-vous sur mon blog pour découvrir la rubrique "en vrac" et toutes les news sympathiques ayant retenu mon attention !