L’annonce d’un nouvel épisode de la série phare de Capcom est toujours source d'un sarcasme assumé chez les uns, mettant en cause la perte d’identité de la franchise depuis bien longtemps. Et puis il y a ceux qui espèrent toujours un renouvellement, voire un gros ravalement de façade, comme le fut  Resident Evil 4 en son temps.

Resident Evil 6 n n’est pas facile; non pas d’un point de vue challenge ; il est difficile à cerner dans son approche …Pour le décrire, disons qu’il a pour squelette principal les bases d’un  Resident Evil 5 sur fond de complot international. Rien que ca.  

Après un épisode plus ou moins controversé, Resident 6 essaye donc de renouer avec un style plus classique afin de contenter un peu tout le monde. Ainsi les fans des premiers opus retrouveront ce petit gout à « l’ancienne » en jouant avec Leon, quand les autres  lui préférerons les segments de Chris et de  Jake, plus orienté action; l intérêt étant bien sur de faire  les 3 scénarios proposés afin de profiter de l’intégralité de l’intrigue, hyper alambiquée soit dit en passant.

 Idée judicieuse, tant d’un point de vue commercial que ludique, la lassitude étant moins prompte à ramener sa fraise. De ce coté, c’est un contrat à moitié rempli ; car en prenant les bases de la mise en scène façon puzzle, comprendre par là différentes intrigues amenées à s’entrecroiser à un moment ou un autre, le risque de la redite se pointe : on se  retrouve alors à refaire une mission avec un autre personnage, et la sensation de déjà-vu s'en ressent fortement.Cela ne part pas d une mauvaise attention, l’idée étant de développer par ce biais une mythologie restée jusque là très bordélique, et de dévoiler un peu plus les tenants et aboutissants d’un complot fort complexe.

 Mais un des point positifs du titre reste la diversité des lieux proposés.Nos héros se retrouvent ainsi dans les 4 coins du globe, et le rythme est suffisamment soutenu pour tenir en haleine. On notera des baisses rythmes çà et là dans certains chapitres, mais pas de quoi saborder non plus la tension voulu par le titre.

 Sinon le bestiaire est assez varié et crade pour rester dans le cadre du survival/horror. Mention spéciale pour la créature « frankensteinesque » du segment de Jake, reprenant avec une certaine classe le rôle du Nemesis de Resident 3. Un mot à dire également sur les éclairages réellement bien foutu du titre. Mais c’est d’un point de vue technique aussi bien qu’esthétique que le bat blesse un peu plus. Autant dans certains endroits comme la Chine ou les Etats-Unis, un gros travaille a été effectué en terme de détails et de textures: le passage dans le métro en est un exemple (le film 28 jours plus tard n’est jamais loin !).

Mais ces quelques moments sont a comptés sur les 4 doigts de votre main gauche. Les quelques niveaux traversés ça et là n’ont pas autant de cachet que le manoir Spencer du premier épisode, voire de Raccoon city .On avance un peu en mode automatique, avec des univers assez variés, certes, mais finalement creux et sans réelle identité.

 Pour en revenir à l’intrigue, ceux qui ont « suivi » depuis le début la saga de Capcom sans se perdre dans les méandres du pourquoi du comment puissance 1000 en seront pour leur frais du fait que certains détails ne sont ici qu’effleurés, pour ne pas dire boycottés. En gros on n’en saura pas vraiment plus sur que ce l’on savait déjà(ou pas).

Les liens entres les protagonistes sont caricaturaux au possibles, rappelant les derniers DTV estampillés Steven Seagal pour les trois cancres au fond de la classe, la mise en scène vire dans le bon gros portnawak assumé, à grand frais de ralenti too much. Bref on n’est pas loin de l’exploit de nous faire oublier qu’on joue bel et bien à un Resident Evil. Balèze.

 

 Pour finir 

Tout ou presque a été dit sur ce sixième épisode, qui n’a pas laissé indifférent. Ce qui est son grand mérite, puisque signe d’une certaine personnalité. Ne sachant pas vraiment sur quel pied dansé non plus, cet opus ressemble en fait  aux bestiaires qu’il propose: un cobaye sur laquelle Capcom aura tapé des expériences ludique, plus ou moins tarés et piquant au passage plusieurs scripts et scénarios de séries Z dont seul Roger Corman, lui-même, a le secret. Les amateurs apprécieront.

 

 

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