Pour situer Rage 2, les événements dont nous sommes le principal protagoniste se déroulent 30 ans après les péripéties du premier volet. L'humanité a trouvé un moyen de se relever et le monde n'est plus un No Man's Land total. En effet, la nature a repris ses droits avec la réapparition de biomes tels que la jungle, marais ou autre toundra.

Cependant, le monde reste violent et différents gangs s'affrontent régulièrement pour prendre le contrôle des terres. Ces menaces ne représentent pas grand chose face au retour de l'Autorité. Un groupuscule militaire avancé contrôlé par le général Martin Cross. Ce dernier revenu d'entre les morts, attaque la dernière base archéenne : Vineland.

Cette attaque signe la mort du Ranger Erwina Prowley, mentor et mère adoptive de Walker. Ce dernier va donc prendre les armes, s'élever contre l'Autorité et relancer le projet Dague, jusqu'ici endormi. L'unique objectif du fraîchement nommé Ranger Walker est de se venger du général Cross. Voilà ce que l'on peut résumer du scénario de Rage 2. Clairement, on ne joue pas au titre pour son histoire. Si le début est prenant, ça s'essouffle beaucoup trop rapidement. Le scénariste n'a visiblement pas voulu se triturer les méninges. C'est très manichéen. Un méchant très... méchant et les gentils... gentils. Les différents personnages comme Marshall, le Dr Kvasir ou la maire Loosum ne sont pas hauts en couleurs et ne sont pas profonds pour un sou. Dommage.

On ne retiendra pas l'histoire du titre donc et si vous cherchiez un jeu apocalyptique avec un scénario en béton, alors il est préférable de passer votre chemin. Autrement, si le gameplay vous botte, alors restez, ça pourrait tout de même vous intéresser.

La loi... c'est moi !

Le point de départ de Rage 2 se fait par la sélection du personnage. Soit un homme, soit une femme. Aucune différence entre les deux n'est notable. Une fois votre ranger choisi vous vous confronterez au tutoriel. Cette mise en bouche vous permet de vous faire une idée sur les gunfights. Id Sofware sait y faire en la matière et de ce côté-là nous ne sommes clairement pas déçus. C'est nerveux et les armes sont puissantes, procurant énormément de plaisir. Pour en débloquer de nouvelles, il vous faut trouver des arches archéennes. Au fur et à mesure de votre avancée, vous aller y dénicher un fusil à pompe, un bazooka, un revolver et d'autres joyeusetés.

Au début de votre aventure, faites de ces arches un prérequis. En effet, le nombre d'ennemis va en s'accroissant et il faudra évidemment être bien armé pour s'en débarrasser, sachant que vous ne tomberez quasiment jamais en manque de munitions. Si vous êtes un fouineur en herbe, alors vous trouverez assez facilement des ressources durant les missions. Au fil de l'aventure vous pouvez customiser vos armes en fonction de différents paliers, 5 au total par arme. Pour débloquer ces paliers il y a besoin de Feltrites. Éléments que l'on trouve à peu près partout, plus particulièrement dans les camps de bandits et également durant vos missions.

Il faut en collecter énormément, surtout si vous souhaitez améliorer tout votre arsenal. En plus de débloquer les paliers, vous aurez besoins de "mod de structure d'arme" pour y affecter de nouveaux attributs comme :

  • Augmenter la capacité du chargeur
  • Rechargement rapide
  • Balles permettant de briser des armures
  • Maîtrise de l'arme. Ultime palier pour chaque arme

On se sent réellement très puissant au fur et à mesure des améliorations. L'arsenal est jouissif et si l'on combine à ça les super-pouvoirs octroyés par les nanotrites, on se sent parfois quasiment invincible. Et c'en est très amusant.

Les nanotrites vous donneront en effet accès à des facultés comme la possibilité de faire une esquive rapide, faire un saut pour donner un coup au sol créant une onde de choc ou encore un vortex aspirant tous vos ennemis pour les recracher en l'air. Autant de pouvoirs jouissifs pour ce titre qui se veut avant tout un fast fps. Ces capacités pourront être améliorées elles aussi pour faire davantage de dégâts. Pour résumer, le système de gunfight est paramétré au millimètre. La savoir-faire d'Id Software se ressent. Rien à redire de ce côté-là.

I.A. peu convaincante

Toutefois, on notera des points noirs se situant en premier lieu dans l'IA peu convaincante. Elle sait très bien viser mais n'est clairement pas impressionnante voire carrément décevante. C'est surtout par le nombre que les ennemis feront mal. Autre point pénible : les affrontements de boss. Ces derniers se ressemblent tous, de gros ennemis dont les patterns sont facilement repérables et dont les combats ne procurent que très peu de plaisir. Même celui de fin n'est clairement pas impressionnant. C'est dire.

Le bestiaire dans sa globalité n'est pas non plus extraordinaire. Les différentes factions se comptent sur les doigts d'une main et l'on tombera majoritairement sur les cramés, par moment les suaires ou les mutants. On ressent une grande dose de redondance dans les affrontements par le biais dudit bestiaire qui est à l'image du nombre de missions principales du jeu, c'est-à-dire limité. La faune est quasi-inexistante et le monde se révèle plutôt vide.

Pour se déplacer dans le wasteland nous aurons à disposition un véhicule. Une sorte de Mako tiré de Mass Effect mais alimenté par du nitro et surarmé. Ce "camion" nommé Phoenix est doté d'une IA au sens de l'humour aiguisé. Là aussi la customisation est présente avec la possibilité de renforcer le châssis, ajouter un mortier et bien d'autres choses encore. Concernant les munitions, vous pouvez en acheter chez le marchand de Wellsprings. Ce n'est pas le seul véhicule présent, puisque vous pouvez en avoir d'autres à stocker dans votre garage. Que ce soit une moto, un char "Predator", une voiture, un buggy, tout y passe. A vous de trouver le véhicule qui vous conviendra le mieux. Pour ma part, j'ai amélioré et fais toute mon aventure avec le Phoenix, même si j'ai évidemment "expérimenté" d'autres véhicules.

La conduite, arcade est comme le système de gunfight, à savoir facile et plaisant à prendre en main. De plus, il sera très facile de réparer votre Phoenix, via le système de focus. Système permettant via la touche "L1" d'ouvrir des coffres et arches archéennes mais aussi utiliser vos différents pouvoirs.

Le vide abyssal

Le vide se situe en effet à plusieurs endroits dans le jeu. Tout d'abord dans son scénario comme nous l'avons dit plus en amont. Un récit tellement court. A tel point qu'il ne faudra compter sur moins d'une dizaine de missions pour venir à bout de la campagne. C'est beaucoup trop court. C'est l'équivalent du solo d'un Call of Duty avec le spectaculaire et le hollywoodien en moins. Comptez 8 voire 9 heures pour boucler l'histoire. C'est expéditif, et même la cinématique de fin est décevante. A la fin on retourne dans le monde ouvert sans donner l'impression que nos actions aient changé quoique ce soit. De plus, les missions s'avèrent peu passionnantes, mise à part le retour de Mutant Bash TV issu du premier volet, avec du combat en arène, le reste des missions consistant à tuer du mutant dans des bases qui se ressemblent toutes.

L'autre vide... c'est le monde. En dehors de quelques affrontements entre gangs, des météorites, des convois et divers points d'intérêts, il n'y a pas grand chose à faire. On tourne très vite en rond. Rage 2 possède pourtant différents biomes intéressants, mais manquent cruellement de vie. Pas d'interaction non plus avec des pnj en dehors des villes. Et encore lesdites interactions sont très limitées. Ce monde donne la sensation que les développeurs d'Avalanche ont terriblement manqué de temps pour peaufiner le wasteland et lui donner plus de relief.

Concernant les personnage, les discussions sont restreintes. Il y a peu de dialogues et les pnj sont robotiques dans le sens où ils vont ressortir les mêmes phrases en boucle et les dialogues n'offrent aucun choix sur ce que l'on peut dire. La mécanique est datée et n'ajoute pas de profondeurs au background de l'univers. On parlera essentiellement aux personnages du projet dague ainsi qu'aux marchands...

Pour résumer, l'aspect monde ouvert n'est pas réussi. Les tâches sont redondantes et en dehors des missions principales nous n'y trouverons aucun objectif secondaire. Il est beau de parcourir les différents environnements, mais quand nous sommes limités par des tâches pas folichonnes comme ouvrir un pont, éliminer une sentinelle ou tuer des mutants à la pelle, c'est difficile de ne pas y voir de la répétitivité à outrance.

Et sous le capot ?

Rage 2 tourne avec le moteur Apex d'Avalanche Studios. On commence à bien le connaitre au fil des jeux et il faut dire que le titre est plutôt beau. Ce n'est certes pas une claque visuelle et n'use pas de Megatextures comme pour son aîné, mais le rendu est tout de même appréciable. Malgré les diverses bande-annonces, le jeu se veut coloré mais pas totalement déjanté. On a du flashy à pas mal de moments mais ce n'est jamais déluré et parfois, ça frôle le sérieux. Ce n'est pas aussi déjanté qu'un Far Cry : New Dawn ou un Blood Dragon.

Nous n'avons toutefois pas déploré de chute de framerate durant nos pérégrinations sur PS4 Pro. On constate uniquement la présence de clipping par moment, mais rien d'alarmant. Le niveau de FPS est stable aussi bien durant les gunfights que lors des courses-poursuites en tank, voitures ou moto.