Le concept du très mignon et coloré Tricky Towers est d'une simplicité renversante. Tout ce que l'on a à faire, c'est d'empiler, en les faisant pivoter adéquatement, les Tetrominos, ces 7 formes composées de 7 cubes que Tetris a rendu célèbre à travers le monde, et s'arranger pour que sa construction tienne et aille le plus haut possible. Rien de bien méchant à première vue pour des cerveaux ayant déjà fait envoyer le Kremlin sur la lune. Sauf que non, s'il n'y a pas de rebord à votre aire de jeu et qu'un petit magicien flotte juste à côté, il y a une raison.

Trick Style

La première donnée qui va compliquer votre tâche, et qui établit un lien de parenté avec le Jenga, c'est l'emploi d'un moteur physique. Les pièces ont un poids et l'influence de celui-ci sur la pose se révèle déterminante. Si ça ne s'emboîte pas idéalement, qu'il y a ne serait-ce qu'un petit écart ou un angle mal apprécié, la catastrophe peut arriver. L'instabilité, la chute massive ou, pire, une pièce qui s'installe d'équerre vers le haut pour bien vous empêcher de poser quoi que ce soit dessus. Et là, votre partie devient un enfer, dont même la possibilité de faire un "strafing", déplacement latéral très énergique, capable de faire bouger un autre bloc, pourra ne pas vous sortir. Ajoutez à cela que si le vent est de la partie (ça arrive souvent sur certains niveaux) et que la magie d'un autre concurrent s'en mêle, vous êtes bon pour une humiliation. Mais avec le sourire.

Tricky Towers peut se jouer solo. Deux modes sont proposés. Le premier fait figure de campagne et d'apprentissage. Il vous fait enchaîner une cinquantaine d'épreuves à la difficulté croissante - mais très vite assez violente, voire injuste. Intéressant. Le second quant à lui fera figure de Saint-Graal pour les mordus de leaderboards souhaitant en atteindre les sommets et prouver, assez basiquement, qu'ils ont la plus grosse tour. Dans les deux cas, c'est intéressant mais vite limité, surtout qu'on prêtera davantage attention aux musiques et mimiques de son avatar qui tournent très vite en boucle.

"Putain, j'étais premier !"

Pour bien apprécier le jeu de WeirdBeard, il faudra avoir des humains sous la main. Comme pour un Mario Kart, les autres joueurs présents en multi, offline comme online (à privilégier), de 2 à 4, vont avoir la possibilité de pourrir votre partie et rendre certaines situations hautement improbables, obligeant à prendre des risques. Des magies viennent en effet se conjuguer aux effets de la physique et du zéphyr. Elles peuvent être blanche, et donc vous aider, en consolidant une zone par exemple ; ou noires, et vous obliger à composer avec un piano géant ou un ÉNOOOOORME Tétrominos qui, définitivement, fait tâche dans votre construction. Et là, ça peut très vite partir en sucette. Et en éclats de rires. Avec désir de revanche.

Les trois différents modes offerts, qui peuvent être pimentés ou non par les magies ou la météo, suffisent amplement pour se lancer, de temps à autres dans des heures d'amusement. Entre la Course (il faut être le plus rapide à atteindre une ligne d'arrivée en hauteur et, important, tenir 3 secondes), la Survie (il faut grimper vite mais attention, une chute de pièce et la jauge de vie constituée de 3 coeurs, s'épuise) et l'Énigme (entasser un maximum sans dépasser une certaine altitude), il y a de quoi passer de bons moments, si l'on n'est pas trop allergique aux composantes aléatoires et à une atmosphère sonore qui peut vraiment taper sur les nerfs (ou pas selon Traz), dans ce qui s'apparente à une des belles surprises de cet été 2016. Et du puzzle-game.