Test réalisé à partir d'une version import Japonaise
fournie par notre partenaire Nin-Nin Games


Un bon niveau de Japonais est-il requis pour y jouer en import ?

Pas du tout ! Vous pouvez parfaitement vous débrouiller en tâtonnant dans les menus. Le jeu est un TPS, et si la plupart des objectifs de mission sont compréhensibles par un simple regard sur la carte, certains sont moins évidents. Mais pas de panique, une soluce complète est déjà disponible dans le guide de trophées de Playstationtrophies. Néanmoins, vous passerez totalement à côté du scénario. Aussi, l'import restera très probablement ici votre seule porte d'entrée, la probabilité de voir ce titre débarquer dans une version traduite sous nos latitudes étant proche du néant..

Ah, D3 Publisher... Cette société Tokyoïte, spécialisée dans l'édition de nanards et de jeux sexy, filiale de Bandai Namco depuis son rachat en 2009, m'évoque à la simple mention de son nom de doux plaisirs coupables tels que Dream C Club, Onechanbara, Eat Lead, Bangai-O ou encore mon petit péché mignon : Earth Defense Force. Pour tout vous dire, je voue même un culte à leurs publications, les tenant en très haute estime dans ma collection. À l'annonce du premier Bullet Girls, un clone de Senran Kagura avec des flingues, mon sang n'a donc fait qu'un tour : je devais y jouer ! Et je dois bien le dire, j'ai été déçu par un titre moyen, voire mauvais, qui ne se donnait pas les moyens de ses ambitions et n'arrivait pas à la cheville du jeu de Marvelous... Sa suite, qui vient de débarquer au Japon sur PS Vita, relève-t-elle le niveau ?

Sexy, mais pas trop

Avant toute chose, il convient de préciser que Bullet Girls 2 ne conviendra pas à tout public, le traitement de l'image de la femme y étant bien souvent dégradant. Ceci étant dit, intéressons nous de plus près à ce "shooter" qui met en scène des affrontements de lolitas lourdement armées. Si j'ai évoqué Senran Kagura en introduction de cet article, ce n'est pas pour rien. Bullet Girls 2 surfe sur le succès et le fond de commerce du titre de Marvelous : deux écoles de filles s'affrontent avec des fringues sexy qui se déchirent en cours de combat ! Les sabres laissent la place aux flingues, l'aspect beat'em'all à un TPS, mais le fond et la forme étant beaucoup moins domptés, l'élève n'est pas prêt de dépasser le maître...

La faute à un character design bien moins travaillé tout d'abord. Si les 14 héroïnes (soit le double du très faible nombre de la première itération) possèdent un minois plus ou moins reconnaissable, réussi et attachant, elles portent toutes, à quelques menus détails près, le même uniforme scolaire. On est très loin de Senran Kagura et sa palette de personnages allant du ninja sexy à la secrétaire, en passant par la typique "Shrine Maiden". Et pour les mobs que vous allez déshabiller par palettes de 12, le constat est encore moins bon, puisqu'en plus de proposer à peine une dizaine de costumes différents, dont la plupart sont des uniformes d'écolières ou de soubrettes, on a la désagréable impression d'affronter une véritable armée de clones, avec là encore, une petite dizaine de visages disponibles, et beaucoup moins inspirés que ceux des protagonistes principaux. Ils sont en plus, pour la plupart, issus du premier épisode.

Trop de Fan Servie tue le Fan Service

Ce n'est pas tout. Je m'excuse, je vais devoir encore le citer, mais le dernier épisode de Senran Kagura à eu l'intelligence de drastiquement simplifier les conditions de destruction des vêtements. Ici, le bilan est tout autre. Pour mettre à nu une des belligérantes, vous devrez d'abord dégrader son costume pièce par pièce : torse, dos, jambes, bras, chapeau... Soit 8 zones différentes ! Autant vous dire que vous aurez bien souvent tué votre ennemi avant de réussir votre coup. De plus, chaque dégât causé à une partie de la tenue donnera lieu à une courte cinématique. Si vous êtes en train de mitrailler votre adversaire, vous en enchaînerez parfois plusieurs d'affilée. Face à une armée de clones, ou les mêmes séquences vidéos sur des personnages plus random les uns que les autres se répètent et agacent, vous aurez très vite fait, comme moi, de les désactiver. Ce qui était une récompense devient ici trop régulier, une véritable corvée : un sacré échec. Seul le mode "interrogatoire", sous forme de mini-jeu tactile déclenché après avoir battu un Boss, fait preuve d'originalité et d'un fan service poussé : vous devrez utiliser des accessoires plus suggestifs les uns que les autres, pour faire craquer votre adversaire et lui soutirer les informations qui feront avancer le scénario.

Heels of War

Sous son apparence de jeu sexy moins que moyen, se pourrait-il que le titre se rattrape avec un gameplay inspiré des meilleurs TPS ? Comment dire... Non. Les plus ou moins 80 missions que comporte le jeu se déroulent dans des arènes assez creuses, et pour la plupart tirées du premier épisode... Malgré l'impression d'être en présence d'une version 1.5 et non d'une véritable suite, vous devrez y remplir des objectifs assez variés : Élimination, capture ou défense de zone, infiltration, destruction de véhicules... Assez rafraîchissant dans son approche, on va pourtant très vite déchanter en constatant avec effroi le véritable QI d'huître dont à été dotée l'IA du jeu, capable de passer moult secondes au bout du canon de votre fusil sans avoir la moindre réaction, attendant de se faire faucher tel le blé des champs. La difficulté, crée par le nombre, n'en reste pas moins présente, et ce n'est pas les combats contre les blindés et hélicos du jeu, très agressifs, qui me feront mentir : vos adversaires ne sont pas les seuls à se retrouver régulièrement dans le plus simple appareil !

On enchaîne donc les missions en défouraillant les ennemis avec tout l'arsenal disponible, très réaliste et inspiré par des modèles existants : Pistolets, fusils à pompe, sulfateuses, mitraillettes, tout y est. Les sensations de tir sont assez bonnes, mais le jeu se fait malheureusement rattraper par son IA désastreuse, et aussi ses mécaniques sexy : malgré le grand nombre d'armes, on va surtout se servir du lance-roquettes et des grenades, seule partie de l'armement capable de déchirer les vêtements sans avoir à passer par la case des dégâts localisés. Car oui, le fait de déshabiller ou non ses ennemis sera pris en compte dans le décompte de points final, ou un rang nous sera attribué. La chasse au score nous pousse donc à mettre de côté une grande partie de l'arsenal, et c'est bien dommage.

Titanic Girls 2

Avec son fan service et son gameplay moyens, voire mauvais, il est légitime de se demander ce qui pourrait bien sauver le jeu du naufrage auquel nous sommes en train d'assister. Son aspect technique peut être ? Sans se montrer extraordinaires, les modèles 3D sont assez fins et réussis, même en passant le jeu sur un écran de 55 pouces via une PS Vita TV, mais insérés dans des décors vides et très basiques, un poncif de ce genre de jeux. Si vous avez la patience de suivre l'histoire, narrée sous forme de visual novel, vous pourrez profiter d'un doublage intégral réalisé par de célèbres idols Japonaises. Pas de quoi remettre la barque à flots, le naufrage est bel et bien total, les balles perdues ont troué la coque et le bateau est englouti au fond de l'océan de la médiocrité.