Les versions étant similaires, les tests le sont également.

Armé d'un iPad et d'un iPhone 4, je me suis lancé dans ce qui devait être la plus belle aventure sur téléphone portable ou tablette. Et force est de constater que dès les premières minutes de jeu, j'ai pris une claque absolument inoubliable. Avec son concept mélangeant beaucoup de combats à l'arme blanche et sa réalisation de haute volée, Infinity Blade promettait énormément. Rassurez-vous, le résultat est à la hauteur de nos espérances, sauf, peut-être, en ce qui concerne la profondeur de jeu à proprement parler. Explications...

Petit mais très beau !

Quel que soit le format sur lequel vous jouez à Infinity Blade, vous ne pouvez qu'être bluffé par la réalisation générale. Totalement en 3D, les décors regorgent de détails. Des herbes superbes, sur la gauche, des arbres plus vrais que nature, à droite, un château parfaitement modélisé, des angles de vue à couper le souffle, bref, le titre d'Epic Games est une démonstration technique magistrale. Et celle-ci est d'ailleurs valorisée par une excellente mise en scène, des musiques superbes et un character design qui force le respect, qu'il s'agisse des ennemis ou de votre avatar. Notons, tout de même, que malgré la prouesse technique, de légers ralentissements peuvent survenir sur iPhone, ce qui est bien moins fréquent sur iPad par exemple.

On se fend la poire !

Le coeur du jeu réside dans une succession de duels à mort face à divers adversaires. Ainsi, vous appuyez sur des touches virtuelles pour esquiver, contrer, vous défendre, ou encore pour utiliser des pouvoirs magiques. Ceci afin de trouver une brèche dans la défense adverse et commencer à frapper. C'est à ce moment là que vous glissez votre doigt sur l'écran dans le but de mimer les coups d'épée que votre avatar assène à son adversaire. Le héros répond parfaitement bien même si le manque de place, pour décrire les frappes, se fait rapidement sentir sur iPhone. La faute a un écran, peut-être, un peu trop petit. Quoiqu'il en soit, le système de jeu fonctionne à merveille et on découvre de petites subtilités, durant les premières parties, qui suffisent à enrichir la jouabilité pour des joutes plutôt amusantes. Dommage malheureusement, que le manque de profondeur se fasse rapidement sentir à cause d'un concept bien rodé, mais faussement profond, dont le but est de vous faire recommencer l'aventure ad vitam eternam.

Un concept qui tourne

Vous l'aurez compris, le titre se résume à de splendides duels dans de superbes décors que l'on explore pas vraiment, puisqu'il est uniquement possible de regarder autour de son personnage grâce à une caméra au champ de vision finalement très limité. On se contente alors de changer l'angle de vue avec le doigt pour cliquer sur certains objets, subtilement cachés, dans les décors, tels que des coffres, des potions de soin ou encore de l'or. Malheureusement, on se rend rapidement compte que très peu de chemins différents sont disponibles pour aller défier le boss de fin du jeu. Pire encore, on arrive très rapidement jusqu'à lui (moins de 20 minutes la première fois...) pour tenter de le vaincre dans un duel à mort. Vos premières tentatives pour détrôner celui que l'on appelle le Dieu Roi se solderont forcément, d'ailleurs, par un échec. Votre fils viendra alors tenter de venger l'honneur de la famille, une vingtaine d'années plus tard. C'est ainsi que le joueur recommence, à chaque fois, la même série de duels (les ennemis varient légèrement que ce soit dans leur look ou leur puissance, les objets à récolter changent de place et sont légèrement modifiés mais les lieux eux, ne varient pas d'un iota !) avec les derniers équipements de son père pour retourner jusqu'au Dieu Roi et le défier à nouveau. Autant dire que ça tourne un peu en rond mais il faut bien admettre que pour un petit jeu que l'on consomme entre deux portes (de métro), son concept est parfaitement adapté au support.

RPG léger

Afin de mieux combattre les champions du Dieu Roi, dont les finesses de combat et les pouvoirs augmentent à chaque nouvelle partie, votre avatar récupère différents équipements. De quoi le customiser avec des casques, armures, épées, boucliers et autres anneaux aux capacités spéciales donnant accès à des sorts. Certains, par exemple, servent à remonter ses points de vie durant les rixes, ou encore à lancer différents sortilèges de dégâts, en décrivant des formes avec votre doigt sur l'écran. Là encore, les joutes gagnent en finesse grâce à ces subtilités. D'autant que chaque équipement pourra être maitrisé avec le temps pour libérer son véritable potentiel. Bien entendu, l'argent récolté dans le château permet d'acheter des objets plutôt que de les trouver. A vous ensuite de choisir le plus adapté à votre style de combat. Enfin, veuillez noter que chaque victoire vous octroie des points d'expérience qui donnent accès à des points de compétence pour booster vos caractéristiques.

Infinity Blade est donc une longue série de duels sans fin dans des décors toujours identiques. Et il faut avouer que lorsque l'on comprend cela, le titre perd de sa saveur. Néanmoins, et ceci malgré une évidente répétitivité dans les affrontements, le système de combat ne manque pas d'une certaine finesse. Celle-ci est, d'ailleurs, mise en valeur par les enchaînements de coups de vos adversaires qui s'avèrent, par ailleurs, de plus en plus difficiles à gérer avec le temps. Alors oui, Infinity Blade est un bon titre, mais uniquement sur ses supports actuels. Quoi de plus sympathique que de se payer une tranche de rêve en se faisant une petite partie (10 à 15 min max pour aller jusqu'au boss de fin lorsque vous êtes un habitué) d'Infinity Blade entre deux stations de métro ? Alors comme je ne cesse de le dire, ce titre est une franche réussite parce qu'il a été pensé et construit pour une utilisation nomade et finalement, à ce prix là (4,99€), c'est un peu ce que tous les utilisateurs d'iOS lui demandent.