Après avoir vu défiler des dizaines et des dizaines de jeux de tennis durant ma longue carrière de joueur invétéré (et non pas invertébré), sur PC, consoles, consoles portables, j'en passe et des Atari 520 ST, force est de constater que rare sont ceux qui ont réellement retenu toute mon attention, qui ont fait vibrer mon moi intérieur durant de longues années, pour parler comme JulienC. A la rigueur, je n'en retiendrais que trois ou quatre, et encore, sur la durée, à mes yeux, seuls trois d'entre eux ont véritablement une place à part depuis que j'ai bien réfléchi au sens de la vie que nous vivons. A ce stade du texte, vous vous demandez de quels jeux il pourrait bien s'agir, hein ? Allez, avouez-le qu'on en finisse ! Bon, ok, je me rends, vous m'avez eu. La suite, juste en dessous, pour encore plus de suspense !

Tennis de légende...

Eh bien, en vérité je vous le dis, voici les titres, vieux ou récents, sur lesquels je passe encore du temps et qui ont eu raison de ma santé : tout d'abord, il y à l'antique, le super fun et le fantastique Final Match Tennis de Human (PC Engine) ; ensuite, sans doute le plus grand de tous, de la société japonaise Bimboosoft, méconnu du grand public à ce jour, alias Dream Match Tennis (sur PC et en téléchargement uniquement, sur leur site officiel) et désormais le magnifique, précis technique et bien fun Everybody's Tennis, du développeur nippon cité plus haut, sur PlayStation 2. Avec cela, vous devriez assurément en avoir pour quelques siècles d'amusement intenses. Jusqu'au prochain renouvellement générationnel.

Un choix éclectique

Alors, évidemment, il ne s'agit que de mes choix personnels, et j'aurai pu citer également Top Spin 2, ou encore Virtua Tennis 3 qui pointe le bout de ses cordes, il va sans dire. D'ailleurs je viens de le faire. Mais j'avoue préférer avant tout les actions techniques et réalistes. L'arcade oui, avec des potes, entre le fromage et le dessert. Mais l'eau ferrugineuse, non. Enfin, pas trop disons. Il va sans dire pourtant, sans faire de la lèche à quiconque, que le dernier titre de Sega, prévu sur PC, Xbox 360, PS3 et PSP, va faire un malheur auprès de ceux qui recherchent avant tout un jeu sans prise de teuté et de surcroît ultra convivial. Et en super Full HD machin, ça ne se refuse guère. Mais revenons à nos moutons égarés... Everybody's Tennis sur PS2 s'annonce grandiose, dans tous les compartiments du jeu, comme je vais vous l'expliquer plus bas.

Courts particuliers

A l'instar de Everybody's Golf, du même développeur, Everybody's Tennis propose des personnages en SD (Super Deformed), comme vous avez pu le remarquer. Leur accoutrement est souvent loufoque (tenue de cow-boy, maillot de bain, voire torse nu...). Les jeunes hommes ou jeunes filles s'affrontent donc sur des courts eux aussi très particuliers et exotiques à souhait : plage, cour d'école, jardin turc... euh japonais pardon, ou encore jungle et terre battue un peu zarb sur les bords. Evidemment, le rebond de la balle aura une incidence toute particulière selon les revêtements, mais globalement, seules trois surfaces prédominent : gazon, terre battue et dur. Le reste n'est que littérature de gare.

Quelques mini-événements viennent parfois vous "perturber" (ballon de foot intrusif ou pluie abondante par exemple), mais cela n'a rien de vraiment gênant en vérité. La loi du tennis demeure intacte, et les interactions avec le décor sont pour ainsi dire inexistantes. Ce qui n'est pas plus mal. Le son quant à lui est aussi omniprésent et n'a rien à voir avec ce que l'on connaît habituellement dans les jeux de tennis : gazouillis des oiseaux, bruit de train, pluie, mélodies de type "ascenseur", ou encore vagues de l'océan pollué... Fort heureusement, textes et voix sont en français, même si le doublage dévoile des dialogues japonais toujours aussi niaiseux. Bémol : il n'y a que deux vues à se farcir (dont une un peu dynamique derrière le joueur) : ça fait pas bézef ma foi.

Tennistiquement parlant...

Le fond du problème, enfin. Le mode solo du jeu est on ne peut plus famélique : entraînement, exhibition et challenge. Ce dernier permet de débloquer des courts, des arbitres, des personnages ou encore des tenues, débiles ou non. Il faudra pour cela remporter plusieurs matches, en simple et en double (une soixantaine environ), mais rien de bien compliqué. L'intérêt du titre réside surtout dans son gameplay et ses parties en multi. La courbe de progression est grande et de longues heures de jeu vous attendent. Everybody's Tennis est facile à prendre en mains, mais difficile à maîtriser (oui, je sais, la phrase passe-partout, gnagnagna, mais ceci est tellement vrai vous savez !). Le but étant d'être constamment dans le bon timing. Vous verrez alors apparaître des dessins dans une petite bulle dont je vous dévoile ici bas la signification ésotérique : tortue (trop lent), lièvre (trop rapide), note de musique simple (bon), note de musique rouge (parfait).

Les effets qui en découlent (traînées de couleurs) pleuvent, mais le jeu reste avant tout et surtout très technique. Smaches, lobes, coups le long de la ligne, coups croisés (de Playtex), volée de revers, de coup droit... tous les coups du tennis sont réalisables, et les gestes qui les accompagnent sont exécutés avec une grande fluidité, malgré les yeux globuleux des personnages. Oui, je sais, cela n'a rien à voir mais je tenais à le préciser. Bref, le réalisme est de mise d'un point de vue gameplay et c'est bien là l'essentiel, n'est-ce-pas ? Hein ?!

Bientôt sur vos écrans

Everybody's Tennis s'adresse à tous, néophytes comme joueurs confirmés. Les trois niveaux de difficulté que vous découvrirez au fil de vos victoires (débutant, intermédiaire et expert) sont là pour corser un peu les choses et éviter que vous sombriez dans la neurasthénie la plus totale. Du moins en solo. Car, comme tout jeu de ce genre, et je me répète encore et toujours, c'est le multi qui prendra l'avantage au filet, pour rester dans le champ lexical du tennis et dans la lourdeur absolue. Un titre à surveiller de près donc, lors de sa sortie, qui devrait être imminente. Enfin, disons encore quelques semaines à attendre si tout va bien... Ah, confirmation : ce sera pour le 13 avril prochain dans les bacs ! Trop bien.