Disponible uniquement en téléchargement, Amy est un survival horror qui nous arrive en juin prochain sur le PlayStation Store (des versions Xbox Live et PC arriveront peut-être par la suite...). 2034, la petite ville de Silver City est en proie à un mal étrange. Une sorte de virus transforme les habitants de la petite bourgade en ce qui semble être des mort-vivants, après une catastrophe. Si ce scénario sent le déjà vu, Amy se distingue par d'autres aspects. D'abord, il propose deux héroïnes. La superbe Lana, la plus agée, est contaminée mais la présence d'une petite fille, Amy, autiste, semble freiner, voire carrément empêcher le virus d'infecter plus avant sa comparse. Si ce n'est pas le départ d'une belle histoire d'Amy(tié) ça...

Laisse-moi être ton Amy

Inspirés par ICO et Shadow of the Colossus, les développeurs de VectorCell (cocorico, ils sont français !) ont adoré la poésie et les sentiments qui se dégagent des titres de la Team ICO. A tel point qu'ils ont repris en partie le concept du jeu de Sony pour créer le gameplay d'Amy. Ainsi, Lana peut prendre la main de sa protégée pour endiguer sa maladie, se mouvoir avec elle, la placer à un endroit pour en faire un appât, ou mieux encore, lui demander d'accomplir certaines tâches. Pour exemple, Amy est capable de se glisser dans les passages étroits, d'utiliser une lampe pour éclairer les coins sombres (n'en abusez pas, le noir a son utilité pour se cacher des monstres), rester à certains endroits (même si ses comportement infantiles peuvent la mettre en danger si Lana ne garde pas un oeil sur elle) et enclencher certains mécanismes. Mais le don de guérison d'Amy lui aussi vaut d'être la proie de tous. Des zombies, bien sûr, mais aussi des policiers du village ou de l'armée dépêchée sur place pour lutter contre le fléau "zombificateur". Notez que jouer entre ces trois factions pour les retourner les unes contre les autres devrait être une solution pour résoudre certaines énigmes. Intéressant, non ?

Entre Amy, on se chérit

Le principe du jeu consiste donc à survivre dans une ville chaotique envahie par les monstres et des humains apparemment malveillants. Si Lana meurt, c'est le Game Over. Si Amy est enlevée, la partie est finie. A partir de ce constat, il parait essentiel de savoir comment survivre dans ce monde hostile. Lana porte, sur elle, un compteur capable de préciser au joueur le degré de son infection. Une couleur verte indique que tout va bien, la jaune le met en garde alors que la rouge indique qu'il faut impérativement rejoindre Amy dans les prochaines secondes. Vous aurez donc compris que les deux héroïnes ne peuvent être séparées trop longtemps ! Tout le gameplay du jeu est basé là-dessus. Si vous envoyez Amy dans une pièce étriquée pour qu'elle allume une lumière, il faut le faire rapidement (en mode de difficulté Facile, vous avez le temps, mais en Difficile, l'infection se propage en Lana à la vitesse de l'éclair) sans quoi Lana risque la mort. Une relation étroite, et forcément symbolique (femme-enfant, mère-fille, deux femmes fragiles face à l'hostilité, etc.) entre les deux personnages, s'installe ainsi au fil du jeu. Mais là où les développeurs ont fait fort, c'est que le joueur a réellement envie de protéger Amy ; puisqu'elle a une réelle utilité, tant dans les énigmes, l'évolution, ou plus simplement, pour survivre.

Loin de son Amy

Néanmoins, Lana parvient à survivre un certain temps lorsqu'elle est seule. De plus en plus infectée, la belle change d'état et d'aspect. Sa visibilité se trouble, prouvant qu'Amy, le jeu, propose un moteur graphique puissant qui n'a pas à rougir face aux productions vendues en magasin. Des effets spéciaux très réussis illustrent d'ailleurs le changement de vision de l'héroïne, des effets d'ombres et de lumières efficaces rajoutent à une ambiance déjà très stressante et assurent un rendu visuel vraiment agréable au jeu de VectorCell. On apprécie aussi le souci du détail apporté sur la 3D des personnages (avec des fringues détaillées qui se déchirent dans l'action par exemple), amis ou ennemis. Quand Lana se transforme en mort-vivant, l'effet s'avère vraiment saisissant et on passe d'une beauté fatale à une horreur mortelle en un rien de temps. Mais ce changement d'état peut aussi avoir son utilité pour traverser une chambre infestée de zombies. En effet, sur le point de mourir, Lana est une de leur semblable et ils ne l'attaqueront pas. Avec ces quelques exemples, on comprend vite que même s'il ne s'agit que d'un jeu en téléchargement, Amy semble avoir bénéficié d'un soin tout particulier dans sa réalisation, son ambiance mais aussi dans ses mécaniques de jeu.

Petit stress entre Amy

La condition de Lana, qu'elle soit seule ou avec son Amy, peut être une contrainte comme un avantage. Elle est d'ailleurs constamment sur le fil du rasoir, entre la vie et la mort. Etat qui se poursuit lorsque Amy est seule et éloignée d'elle, toujours en danger. Les développeurs ont par ailleurs pas mal insisté sur cet aspect puisque l'on ressent, lors des phases d'infiltration, les battements du coeur d'Amy via le Dual Shock. Un détail qui rajoute à une ambiance déjà très travaillée. Toujours empreinte au doute, Lana a souvent aussi le choix face à l'adversité. Plusieurs possibilités existent pour résoudre certaines énigmes, tout comme lorsqu'il faut passer une zone occupée par un zombie. Faut il s'infiltrer en silence ou sortir la batte de baseball et tenter une rixe ? Des choix draconiens qui dépendront des situations. Côté affrontements, justement, nous avons pu voir Lana se battre au corps à corps, avec une planche de bois. Un armement qui semble désuet face aux zombies mais qui s'accompagne d'un système de défense dans l'action, permettant à notre héroïne malade d'éviter les coups et de contre attaquer avec violence pour fracasser le crâne de son assaillant...

Ce que nous avons pu découvrir du titre de VectorCell donne furieusement envie de se faire une Amy, vous l'aurez deviné. D'autant que le genre Survival Horror semble de plus en plus délaissé au profit d'une action frénétique, toujours plus prisée par les joueurs. Ainsi, Amy s'annonce comme un petit bol d'air frais, une aventure sombre et prenante, qui devrait durer un peu plus de 6 heures pour un prix modique, 9,99€ (et 4,99€ pour les membres PS+). Alors, si ça vous intéresse, rendez-vous sur le PlayStation Network (s'il remarche un jour...) pour découvrir Amy, le dernier jeu de survie de Paul Cuisset, que vous retrouverez sous peu en interview sur Gameblog.