Après tout un niveau joué le bras droit tendu, c'est-à-dire à peu près 20 minutes de jeu, je dois bien me rendre à l'évidence : ceux qui voudront plonger dans Child of Eden avec un esprit zen pour se détendre risquent tout comme moi de repasser à la manette après quelques temps. C'est que c'est fatiguant, de rester le bras tendu ainsi... mais c'est aussi une expérience plutôt intéressante.

Plus qu'un Rez

Outre la beauté confondante de ses graphismes, mêlant couleurs étincelantes, effets de particules, polygones stylisés et images quasi subliminales d'une belle jeune fille chantant une partie de sa merveilleuse bande-son, Child of Eden joue la carte du naturel sur Kinect. Par son interface intuitive, bien entendu, avec le bras droit pour diriger le réticule, un clap des mains pour passer du tir tendu au tir à tête chercheuse, mais aussi par son univers. Plus floral, coloré, plus naturel que celui d'un Rez, ce monde chamarré charme sans difficulté. Côté gameplay, il est également plus compréhensible, quelque part, avec ses orbes de couleurs rose qu'on ne peut donc abattre qu'avec le tir tendu de la même couleur, avec les traînées déformantes comme des ondes de chaleur sur les cibles, qui engagent le joueur à détourner la caméra pour suivre les curieux éléments à abattre, ou encore avec les indications de l'interface (pétales de vie en bas à droite, bombes spéciales en bas à gauche, ou plus simplement flèches indiquant les menaces se dirigeant vers le joueur sur le pourtour du réticule). Pour autant, la dernière production de Mizuguchi échappe assez facilement aux codes classiques du rail shooter.

Expérience sensorielle

Avec Kinect, les contrôles sont partie intégrante de l'expérience. Avec l'arme bleue, qui accroche les cibles, il faut détendre le bras vers l'avant ou le côté pour lancer les tir vers les ennemis accrochés. En mettant les deux bras en l'air, on lance une bombe qui ravage tout à l'écran. Et bien entendu, le mouvement s'associe alors naturellement aux éclats visuels qui en résultent, et déclenchent eux-mêmes les sons se mêlant à la musique. Il ne fait donc aucun doute que l'expérience "totale" de Child of Eden sied à merveille à Kinect, même si on imagine qu'elle restera intéressante au PS Move, et même à la manette. Chaque niveau différent s'achève sur un Boss en plusieurs étapes, dont il faudra saisir la logique simple, et il semble, si on en croit le menu de la version présentée, qu'il y aura de plus nombreux stages que dans Rez.

Même si la précision du contrôle n'est pas époustouflante, Child of Eden reste parfaitement jouable sur Kinect, et s'exprime même particulièrement bien avec. C'est une expérience toute particulière, comme l'était Rez avant lui, qu'il me tarde de vivre dans des conditions plus intimes que celles d'un événement bruyant et surpeuplé, mais ce premier contact me conforte dans l'idée que c'est, en tout cas pour moi, le titre le plus intéressant pour la caméra de Microsoft. A condition bien sûr d'être dans le trip...