Ceux qui sont allés au "caté" le savent, la fin des temps nous sera
annoncée par un certain nombre de signaux plutôt difficiles à rater ;
parmi lesquels le retour sur terre des anges et des démons prêts à se
mettre joyeusement sur la figure, et des quatre Cavaliers de
l'Apocalypse censés apporter guerre, famine, peste et mort. C'est dans
ce contexte pour le moins troublé que War (la Guerre, donc) atterrit violemment au beau milieu d'une mégalopole
américaine en proie à la panique. Notre héros tire un peu trop
rapidement les conclusions de son arrivée et s'attaque au premier ange
croisé sur son chemin. Mauvaise idée.

Plus c'est gros...

Rapide, puissant, le héros de Darksiders : Wrath of War ne fait pas dans la dentelle. A mille lieues des combos rigides de Bayonetta, War tranche, embroche, empale anges et démons avec un naturel et une inventivité dignes d'un Kratos (en moins gore et plus fun, quand même). Deux armes interchangeables, une poignée de techniques, un dash,
et c'est parti pour des batailles orchestrables à l'envi. Le sang
gicle, les âmes jaillissent des corps démembrés tandis que War enchaîne
infatigable, les chorégraphies les plus impressionnantes jusqu'à
l'ultime mouvement de mise à mort, ultra classe. Mais que les têtes
brûlées se ravisent. Si la prise en main se veut accessible et la
complexité des attaques progressive, Darksiders ne pêche pas par permissivité. Des mini-boss coriaces aux abominations gigantesques, tous disposent d'une palette
d'attaques redoutables, mais aussi des classiques points faibles qui
permettent de les terrasser, et devront être approchés avec
circonspection. On découvre alors que le dash et
la visée automatique vont se révéler cruciaux dans notre survie. Car
les armes toujours plus imposantes et les voitures (les balancer sur
les goules, j'adore), apparaissent vite ridiculement petites face au
gigantisme des adversaires de War.

Plus c'est beau !

Mélangeant habilement vestiges d'une civilisation contemporaine,
ruines gothiques et corruption démoniaque, Darksiders offre une aire de
jeu de toute beauté, étonnamment vaste pour un beat'em all.
Outre les éléments destructibles que l'on pourra fracasser à l'envi,
d'un coup d'épée ou sur la tête d'un zombie, des poulies, des
plateformes, des interrupteurs parsèment les donjons à échelle
surhumaine. Ces espaces fermés dans lesquels on progresse en actionnant
des mécanismes pour déverrouiller des portes feront appel à votre
jugeote et à votre arsenal. L'inspiration de Zelda est
là, que ce soit dans l'utilisation du boomerang ou la corne magique qui
réveille les portails (au sens propre, puisque ces créatures
monumentales se lèvent et s'en vont dignement) ou la progression
alliant action, RPG et plateforme. Si la narration très dirigiste vous
enverra accomplir différentes quêtes dans un ordre bien précis, War
obtiendra au cours de l'aventure des accessoires grâce auxquels il
pourra accéder à de nouvelles zones d'espaces déjà parcourus. A la clé,
des récompenses optionnelles qu'on nous promet bien grosbillesque.

...Plus c'est mieux !

De la démesure, il y en a aussi dans les affrontements contre les boss, qui emploient les QTE ([insérez ici n'importe quelle blague nulle sur Julo]) comme
un moyen d'amplifier encore la dimension épique des actions de War.
D'ailleurs, comme on en est plus à ça près, les mini-boss de leur
côté compensent leur faible taille (toute relative) par leur grande
pugnacité. Après une première défaite, ils reviendront plus tard dans
le jeu, mêlés aux ennemis de base, pour vous montrer à quel point vous
avez gagné en puissance. Vous allez adorer les voir revenir après en
avoir bavé pour les éliminer, et découvrir que trois coups de faux bien
placés suffisent dorénavant à vous en débarrasser. Littéralement hors
de prix, vos armes vous coûteront non pas votre âme
mais un paquet d'âmes récupérées sur les cadavres de vos
victimes. Heureusement, elles n'échappent pas au traitement "bigger is better"
qui règne sur le jeu, grâce notamment à un système d'amélioration qui
vous permettra de leur attribuer deux types de modifications : des
enchantements et des sorts légendaires. On en attendait pas moins de Darksiders, tiens.

Enorme, c'est le terme qui pourrait convenir à cette première baffe. Darksiders : Wrath of War assume parfaitement le côté totalement show-off des gros divertissements à l'américaine, sans oublier d'y injecter un vrai challenge. Du système monétaire et de Vulgrim le marchand radin, des mini-jeux et de la coopération, de l'humour omniprésent et de Mark Hamill,
il sera question dans le test. Oui, c'est cruel de vous l'annoncer
comme ça, mais j'avais trop envie de finir cette preview sur un Cliffhanger...