Fumito Ueda est peut-être, pour reprendre les propos de David Cage (Heavy Rain) lors de notre rencontre à l'E3, "le seul auteur du jeu vidéo". Un créateur immense, et rare médiatiquement... Alors, quand le papa d'ICO, Shadow of the Colossus et (très ?) prochainement The Last Guardian se confie en interview avec le magazine LEVEL, on ouvre donc grandes nos esgourdes. Et c'est très intéressant... car Monsieur Ueda joue beaucoup, et à plein de choses. Et il se montre, de son propre aveu, très critique :

Je tire mon inspiration de la musique, des livres et des films, mais la majeure partie provient de jeux. Je joue à beaucoup de jeux, et j'ai une vision très critique de ces titres auxquels je joue.

Et Ueda d'ajouter à propos de Grand Theft Auto IV qu'il estime que le plus gros problème est son manque d'innovation. S'il s'avoue impressionné par le style graphique, Ueda estime en effet qu'il n'offre rien de plus que ses prédécesseurs - un avis partagé par d'autres. Difficile d'en dire autant d'un Super Mario Galaxy, cependant, mais il n'est pas au-dessus de toute critique pour autant... Ueda y a-t-il joué ?

Oui, j'y ai joué, c'eut été difficile de le rater, d'autant plus avec les rumeurs disant que Miyamoto-san avait été inspiré par mon travail. Mais j'en attendais plus, et ce niveau en particulier (comme le reste du jeu) n'était pas aussi divertissant qu'il aurait pu l'être. Je crois que la presse et les fans ont fait toute une histoire autour de ce soit-disant emprunt de sa part. Et l'ambiance sur internet est devenue un peu lourde. Ce qui me rend critique n'est pas le fait qu'ils puissent avoir emprunté quelque chose qui n'est en l'occurrence même pas de moi à l'origine, mais plutôt le fait qu'ils n'en aient pas fait quelque chose de plus intéressant.

Pour Fumito Ueda, au risque de décevoir certaines idées reçues, c'est clairement le divertissement le plus important dans la création d'un jeu :

Mon souhait le plus profond est de divertir les gens. Je sais que beaucoup de personnes disent de mes jeux qu'ils sont émotionnels, mais pour moi, je touche le cœur des joueurs en tirant sur leur corde sensible, faire pleurer une personne n'est jamais le but mais si je crée une expérience divertissante en utilisant cet outil, c'est pour moi une réussite.

Pour les anglophiles, l'ensemble de l'interview existe, traduite en anglais, sur le Team ICO Gamers Blog, c'est une lecture très intéressante, en attendant un Last Guardian qui pourrait bien sortir bien plus tôt qu'on ne le croit, me dit mon petit doigt...