Si l'on devait absolument trouver un point de comparaison avec un autre jeu de la même catégorie on pourrait citer Conan Exiles. À la différence que ce dernier réussit bien mieux tout ce qu'il tente à l'heure actuelle. L'idée originelle de SCUM est la suivante : vous mettre dans la peau d'un prisonnier livré à lui-même dans une vaste zone pas vraiment déserte pour les besoins d'une émission télévisée. Les développeurs de chez Croteam et Gamepire ont fait le pari de la "simulation hardcore". À savoir qu'en plus de la classique gestion de la faim et de la soif, une tonne d'autres composantes entrent en jeu.

Simulation jusqu'au bout des ongles (sales)

Comme 99% des jeux de survie, on passe d'abord par la phase de création de personnage. Si tout n'est pas disponible à l'heure actuelle en termes de customisation, ce que le jeu laisse entrevoir est vraiment séduisant. Il est possible de choisir sa taille et sa morphologie, sa masse musculaire, sa masse graisseuse, etc. Un choix qui n'aura d'impact qu'au commencement puisqu'au fur et à mesure, votre avatar pourra prendre du poids, du muscle ou au contraire devenir squelettique s'il ne mange pas à sa faim. Ce côté réaliste, il est difficile de le bouder. Après cette étape obligatoire, on se retrouve alors tout seul, abandonné. C'est le cas de le dire puisqu'une fois un serveur sélectionné, le jeu ne vous offrira aucun tutoriel.

Tout sera question de logique et d'expérience, comme dans les autres jeux du genre. Il faudra par exemple récupérer des pierres et crafter son premier couteau, puis tenter de se bricoler une arme avec quelques morceaux de bois. L'interface permet d'afficher les divers objets autour de votre personnage mais soyons clair, c'est une vraie catastrophe sur le long terme. Le menu est brouillon et on ne comprend pas grand chose. Un joueur néophyte dans le jeu de survie passera très vite son chemin et abandonnera au bout d'une dizaine de minutes.

La vidange entre deux buissons

Ce n'est pourtant pas les bonnes idées qui manquent. L'onglet métabolisme permet d'avoir un oeil sur la santé de notre fier prisonnier. On peut y trouver son nombre de dents restantes ainsi que son taux de vitamines (elles y sont toutes) pour dénicher les carences. Les amoureux du potache aussi le loisir de surveiller le taux de remplissage de la vessie et de l'intestin, pour, à tout moment uriner et déféquer comme ils l'entendent. Et si cela ne suffit pas, il est même possible de vomir en cas d'empoissonnement. Nous avons pu constater que les joueurs s'en donnent à coeur-joie pour humilier les autres. Le tea-bag est remplacé par le vomi et le caca. Un plaisir.

Une fois le coté grisant de la découverte loin dernière nous. On ne fait pas grand chose à part... S'ennuyer. L'île où l'on se trouve est peuplée de zombies et une fois que l'on comprend comment l'I.A. fonctionne, ce n'est plus une menace. En fait, le véritable danger ce sont les autres (joueurs) mais le jeu ressemble encore trop à une alpha pour qu'on y prenne réellement du plaisir. Il y a un manque cruel d'interactions et d'objectifs. En l'état, on ne saurait donc que trop vous conseiller d'attendre de voir le déroulement du développement car le tout est loin de se montrer convaincant. Animations douteuses, optimisation aux fraises, rencontres peu intenses, loot trop léger... Pire, il y a déjà du cheat sur certains serveurs.

ON L'ATTEND... AVEC PEU D'INTÉRÊT !
SCUM propose plein de bonnes idées. Une gestion intéressante de la survie poussée à son paroxysme. Hélas, son état d'accès anticipé est lui aussi jusqu'au-boutiste. Le titre ne laisse entrevoir que trop peu de choses intéressantes pour mettre l'eau à la bouche. Il n'y a pas suffisamment de contenu pour prendre un réel plaisir. Espérons que les développeurs aient plein de mécaniques sous le coude à proposer dans un avenir proche. Le jeu devrait rester un an en accès anticipé, donc il y a encore 11 mois pour peaufiner les choses.