A voir aussi : Pokémon Go : Nos conseils et astuces après la mise à jour du 31 juillet


Les amalgames, les raccourcis, les récupérations sont légions dans chaque domaine de la société. Mais on ne les attend pas forcément de la part de personnes censées porter haut la réflexion. Ainsi lorsque Yann Moix, prix Goncourt du premier roman pour Jubilations vers le ciel en 1996, et chroniqueur dans l'émission On n'est pas couché évoque sa vision de Pokémon GO, on s'étonne de le voir effectuer un parallèle direct... avec le terrorisme.

D'un côté des gens qui jouent, qui sortent de chez eux, se rencontrent, s'amusent, discutent, découvrent des monuments historiques... de l'autre des gens qui tuent. Voici un extrait de la tribune de Yann Moix publié dans Le Monde. Extrait.

Dans un monde où des individus normalement constitués, ou supposés comme tels, sont capables, au risque parfois de leur vie, de passer des heures entières à capturer des Pikachu dans la nature, confirmant dès lors que la frontière jusque-là naturelle de la virtualité et de la réalité, du faux et du vrai, est désormais abolie, on aura du mal à s'étonner que des tireurs, des égorgeurs, des piétineurs, des dynamiteurs, des snipers, des crémateurs et des décapiteurs sachent exactement où se situe la barrière entre la vie et sa négation.

On aura compris le parallèle entre la perte de repère, l'absence de vision entre réel et virtuel. Fort bien. On aura aussi compris que l'auteur ne peut imaginer une once d'intelligence chez ceux qui s'adonnent, les pauvres, à ce qui n'est heureusement/malheureusement qu'un jeu vidéo. Que devrait-on dire de ce qui regardent la télévision, vont au cinéma... ou pire, lisent un livre ! A une certaine époque de notre Histoire, l'écriture était même très mal vu.

Pour ceux qui l'ignoreraient, Pokémon GO ne présente aucune arme, juste des captures et affrontements de petits monstres.

Très cher Yann Moix, j'oserai une question : quand vous étiez jeune, n'avez-vous jamais joué aux cow-boy et aux indiens ? Si oui, comment avez-vous fait pour effectuer la différence entre vos actes d'enfants, et un passage à l'acte criminel ?

-via-