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Michael Pachter, le célèbre analyste de Wedbush Securities, n'est pas du genre à s'empêcher de dire ce qu'il pense. Dans une nouvelle interview accordée au site du magazine américain Game Informer, l'analyste a évoqué la situation de Nintendo et de la Wii U.

Et une fois n'est pas coutume lorsqu'il parle du Big N, Michael Pachter n'a pas été tendre :

Je pense qu'ils sont toujours dans le déni au sujet de l'échec de la Wii U. Vous n'arrêtez pas de lire cette statistique disant que "nos ventes ont augmenté de 82%," ouais, 40.000 unités sont passées à 70.000. On s'en fout ! Vous êtes toujours un kilomètre derrière les autres (Sony et Microsoft).

Ils ont besoin d'une nouvelle console qui est compétitive (technologiquement) vis-à-vis de la Xbox One et de la PlayStation 4. Si la Xbox One peut se vendre à 349 dollars, Nintendo pourrait la (cette nouvelle console, ndlr) vendre à 249 dollars. Mais ils ne le feront pas car ils vivent toujours dans ce vieux monde des consoles dans lequel ils pensent qu'ils doivent obligatoirement être rentables sur le hardware. Cela signifie que s'ils font une console compétitive, elle sera plus chère. 

Même s'il est vrai que les ventes mondiales de la Wii U ne donnent pas de quoi se réjouir à Nintendo, difficile d'imaginer entendre ce dernier parler d'échec dans ses communications officielles. Impossible en revanche de savoir comment Nintendo évoque les performances de sa console de salon en interne.

Nintendo dans le viseur 

Cela étant dit, les résultats de la Wii U n'étaient pas le seul élément lié à Nintendo à propos duquel l'analyste avait des choses à dire. Depuis plusieurs générations de consoles, Nintendo éprouve des difficultés à attirer, et surtout à garder, les éditeurs tiers sur ses machines. Selon Michael Pachter, la Wii U a fini d'achever les rapports entre le constructeur japonais et ces mêmes éditeurs tiers :

Le problème est qu'ils ont fait du mauvais travail vis-à-vis des éditeurs tiers sur Wii, et qu'ils ont fait un travail abyssal vis-à-vis des éditeurs tiers sur Wii U. Je pense donc que les éditeurs tiers ne viendront pas sur une nouvelle console (Nintendo).

Même s'ils sortent une nouvelle console et que cette dernière propose un langage informatique identique à celui de la Xbox de manière à ce que le coût de portage d'un jeu soit nul, je doute que les éditeurs tiers la soutiendront.

L'histoire a prouvé qu'il était possible pour un constructeur de se mettre définitivement à dos un éditeur tiers (cf : SEGA et Electronic Arts à l'époque de la Dreamcast). Si la prochaine console de salon de Nintendo est plébiscitée par le public, il n'est pas impossible que les éditeurs tiers reviennent. Mais ils prendront certainement leur temps avant de le faire.

Visiblement remonté, l'analyste n'a pas non plus mâché ses mots lorsqu'il était question du cas de Satoru Iwata, l'actuel président de Nintendo. D'après lui, Iwata empêche Nintendo d'avancer dans la bonne direction :

Il leur manque la capacité d'introspection. Je pense que cette dernière doit d'abord apparaître chez les dirigeants. Iwata prend beaucoup de mauvaises décisions. Je pense qu'il s'entoure de personnes qui le laissent prendre ces mauvaises décisions. Tout commence avec les dirigeants. Je pense qu'il n'est pas un bon leader.

Il y a fort à parier que ces déclarations vont faire bourdonner des oreilles chez Nintendo et réagir les fans du Big N.