Une galerie de personnages plus inquiétants les uns que les autres, des transformations qui ne le sont pas moins, une lune hideuse qui impose l'urgence au joueur à chaque instant. A sa sortie initiale sur N64 en 2000, Majora's Mask tranchait déjà au sein de la sage série Zelda, et 14 ans plus tard (!), alors qu'il s'offre une deuxième vie fort de quelques retouches bienvenues, sa singularité semble encore plus nette. En effet, si la Gamecube, la Wii, la DS, la 3DS ou encore la Game Boy Advance ont accueilli de nouveaux épisodes de The Legend of Zelda depuis le début du siècle, aucun ne se distingue autant pas son atmosphère, et rien que pour ça, ce Zelda mérite d'être (re)joué.

Il est déjà neuf heures ?

Si les jeux Zelda sont souvent synonyme d'exploration, Majora's Mask a quelque peu bouleversé la formule, en remplaçant les balades aventureuses par un autre élément : le stress. En effet, pour ceux qui l'ignorent, le périple de Link doit être bouclé dans l'intrigue de ce jeu, en seulement trois jours, chaque seconde réelle équivalant à une minute en jeu. Sinon, ben... c'est littéralement la fin du monde. Si bien sûr le jeune héros du temps aura tout le loisir de jouer avec celui-ci, grâce à son ocarina magique, il n'empêche qu'entre retour dans le passé, incidences dans le futur et rendez-vous imposés à heure fixe, Majora's Mask atteint parfois un niveau de complexité aussi fascinant qu'un peu décourageant.

Si nous autres européens avions déjà eu une version avec quelques concessions par rapport à la version japonaise de l'époque, cette version 3DS clarifie encore un peu les choses. Par exemple, le journal des Bombers, sorte d'agenda des différentes activités et horaires des habitants de Termina a été remanié afin d'être plus clair. Les statues ornées d'une plume font aussi leur apparition pour sauvegarder à tout moment, mais elles ne permettront pas de se téléporter comme c'est le cas avec les stèles surplombées d'une statue de hibou. A ce stade de l'aperçu, impossible de dire si du nouveau contenu sera proposé, ou si d'autres changements significatifs sont au rendez-vous.

Une nouvelle nouvelle 3DS

Découvert sur la New Nintendo 3DS, cette remasterisation de Majora's Mask permet de constater les aspects confortables qu'offre ce nouveau modèle de la portable Nintendo. Si comme à la manière de The Legend of Zelda : Ocarina of Time 3D, l'interface de l'inventaire, des cartes, a été retravaillée pour devenir tactile et plus pratique que jamais, Majora's Mask 3D bénéficie du deuxième stick pour déplacer librement la caméra. Dommage cependant que les deux nouveaux boutons placés entre les touches L et R, aient la même fonction que ces deux dernières, à savoir recadrer la caméra derrière Link et se protéger.

Si l'effet 3D propre à la 3DS sublimait déjà Ocarina of Time, sur New 3DS, l'effet de profondeur est encore plus convaincant (et surtout bien plus stable) donnant, c'est le cas de le dire, une dimension visuelle supplémentaire au titre. On a cependant constaté que l'affichage cessait parfois d'être en plein écran, pour être encadré de bandes noires, à ne pas confondre avec les phases de combats ciblés où l'image se ressere. Etrange et peut-être anecdotique, nous reviendrons dessus lors de notre test. Comme ces quelques petits micro-ralentissements par moment. Rien de grave ou de gênants, mais c'est assez flagrant pour qu'on tique une seconde. Mais comme il n'est pas question, comme aux mouches, de faire mal aux derrière des fées, gageons que d'ici l'heure de la critique, ces anomalies minimes auront été corrigées.

On l'attend... passionnément

Comme l'a lui même déclaré Eiji Aonuma (père de ce Zelda si particulier), évoquant l'impact des demandes via réseaux sociaux et autres forums, la sortie de Majora's Mask 3D démontre la puissance de la ferveur qui peut exister sur le net. Alors si on attendra encore plus de puissance pour voir arriver Shenmue 3 ou The Last Guardian, redécouvrir dans une version mise à jour un titre aussi atypique que Majora's Mask est une excellente nouvelle. Une expérience à laquelle les joueur français pourront s'essayer (de nouveau peut-être) dès le 13 février prochain. Vivement, le temps presse...