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La critique faite par le Parti de Gauche au sujet de la représentation de la Révolution française et surtout des révolutionnaires dans Assassin's Creed : Unity a fait beaucoup de bruit, aussi bien en France qu'à l'étranger. Alexis Corbière, le secrétaire national du parti par qui la polémique est arrivée, en est visiblement bien conscient.

Histoire de continuer de profiter de cette médiatisation, l'homme politique vient en effet de publier une tribune sur le site du journal Libération dans laquelle il revient sur ce qui ne lui convient pas dans le jeu et sur l'importance qui, selon lui, doit désormais être accordée en France au jeu vidéo :

Le jeu vidéo est aujourd'hui une industrie culturelle qui mobilise au niveau mondial des sommes plus importantes que l'industrie du cinéma. Ses produits passionnent désormais des millions de nos concitoyens, autant voire plus que la littérature, le théâtre et même le cinéma. Par respect pour les joueurs et pour les créateurs, le jeu vidéo, mérite, comme les autres arts, la critique tant sur ses qualités techniques et esthétiques, que ses contenus idéologiques.

Pour Alexis Corbière, le jeu vidéo mérite désormais sa place dans les programmes scolaires, à côté de toutes les autres oeuvres artistiques :

Il est temps que l'Education nationale, comme elle le fait pour la littérature, l'image et le cinéma, propose un enseignement critique du jeu vidéo. Cela pourrait être l'occasion dans une meilleure prise en compte des centres d'intérêt de la jeunesse de réconcilier le plaisir du jeu et celui d'apprendre.

S'il est toujours plaisant de voir le jeu vidéo traité avec sérieux et respect, difficile de ne pas voir dans ces propositions un moyen de s'attirer les faveurs des joueurs, très présents et actifs sur Internet/les réseaux sociaux. Plus tôt dans sa tribune, le premier secrétaire du Parti de Gauche se félicite par ailleurs du buzz international généré par cette controverse :

Amplifiée par la surprise de nous retrouver sur un terrain inhabituel où l'on ne nous attendait pas, notre controverse a pris un retentissement non seulement en France, où beaucoup de joueurs et de spécialistes de ces univers ont apprécié que des responsables politiques s'intéressent enfin à cette production culturelle qu'est le jeu vidéo, mais aussi dans plusieurs dizaines de pays étrangers, jusqu'aux colonnes de Newsweek et du New York Times.

Cela étant dit, Alexis Corbière soulève une question intéressante. Les histoires et messages contenus dans les jeux vidéo sont-ils désormais suffisamment sophistiqués et influents pour mériter un enseignement à l'école ?

Il convient cependant de souligner qu'un enseignement critique des jeux vidéo à l'école n'implique pas nécessairement que ces derniers relatent des faits historiques d'une manière authentique et réaliste. À l'école, une oeuvre littéraire ne remplit pas le même rôle qu'un livre d'histoire. Il ne faut donc pas confondre un jeu vidéo et un logiciel éducatif.