Ce n'est pas dans Dark Sector qu'il faudra chercher de nouvelles références pour le media jeu vidéo. Mais Dave Kudirka, producteur chez le développeur Digital Extremes, semble assumer complètement le côté poncifs du jeu vidéo du titre qu'il présente. Qu'à cela ne tienne, c'est toujours rigolo de décapiter des gens, on ne va pas commencer à se plaindre.

Bizarre, ton virus

Hayden Tenno, notre alter-ego dans Dark Sector, est un agent spécial... spécialisé dans les opérations secrètes de commando. Envoyé en Europe de l'est dans la ville fictive de Lasria en mission d'assassinat, il se retrouve attaqué par un ennemi inconnu au cours de la séquence d'ouverture. A son réveil, il s'aperçoit rapidement qu'on lui a inoculé un virus qui a déjà commencé à altérer son corps, en particulier son bras droit, dont la main devient capable de fabriquer une énorme lame de tondeuse à gazon, le Glaive. Loin d'envisager sa reconversion chez Jardiland, Hayden se lance corps et âme à la poursuite des secrets qui l'ont amené jusque-là.

Cracher du Glaive, yo !

Dark Sector a fait brièvement les choux gras de la polémique, notamment en Australie, où l'OFLC, équivalent du PEGI, a refusé de lui donner une classification à cause de sa violence. L'ESRB (le PEGI américain, donc), en pleine hystérie contre les jeux vidéo usant de violence pendant l'épisode Manhunt 2, faisait de son côté pression en Juin dernier pour faire retirer de simples trailers jugés eux aussi trop violents, malgré la présence de barrières d'âge. Alors est-ce que Dark Sector est un TPS super trop violent, au point d'en faire son atout numéro un ? Après y avoir joué, il se trouve que non, ce ne sont que des épiphénomènes qui se sont d'ailleurs tus d'eux-mêmes... Mais il n'empêche que c'est bien l'arme blanche qui fait tout le sel de l'action de Dark Sector ; le fameux glaive. Une lame, meurtrière bien entendu, mais surtout évolutive, et placée au coeur de chaque axe du game design, qu'il s'agisse de l'action, de la furtivité, ou des puzzles, lequel va chercher ses références autant dans du Zelda que dans des titres plus proches de sa toile de fond SF et action.

Hayden en roue libre

Dark Sector reprend quelques mécaniques qui ont fait leur preuves, telles que l'acquisition de nouveaux "pouvoirs" à l'issue de combats contre des boss. Le Glaive s'enrichit ainsi de capacités particulières liées aux éléments, par exemple : glace, feu, ou encore électricité, chacun pouvant à loisir servir d'arme améliorée ou pour la résolution de certains puzzles imbriqués dans le level design. Au départ, essentiellement limité à une arme de jet, tranchant tout ce qui se trouve sur sa route, le glaive devient plus tard dirigeable en vue subjective, ou sert encore à quelques stealth kills qui n'ont pas de gore que leurs bruitages. De quoi entrer facilement dans le trip du super-héros monstrueux, qui n'en finit plus de séduire les game designer en ce moment, comme en témoignent The Darkness ou encore Prototype. On y ajoute un arsenal d'armes à feu upgradables pour faire bonne figure et continuer l'action pendant que le glaive tranche des têtes, et une réalisation technique très solide tant au niveau visuel que sonore, et Dark Sector est prêt à passer l'étape des critiques assez sereinement, lorsque sa version définitive arrivera pour sa sortie le 4 avril prochain. Ce n'est peut-être pas un titre dégoulinant d'originalité, mais il a fait en tout cas l'objet d'un travail incontestablement soigné.