Tout en admettant qu'il n'a pas eu l'opportunité de se livrer à suffisamment de benchmarking (des tests techniques comparatifs) pour déterminer un vainqueur entre les deux machines, John Carmack a commencé sa conférence d'ouverture en reconnaissant que ces nouvelles consoles seraient "évidemment une bonne chose pour les joueurs, les développeurs, et une excellente chose pour AMD". AMD fournissant les puces principales de ces deux machines, on comprend aisément cette dernière partie de sa remarque... Mais le plus intéressant reste tout de même ses autres commentaires sur le sujet :

C'est presque fabuleux à quel point elles sont proches en termes de capacités, ce qu'elles ont en commun. Ces capacités qu'elles offrent sont quasiment les mêmes.

Tout en reconnaissant que sur la génération actuelle, il préférait développer sur 360 surtout pour le confort des outils de développement disponibles sur le support, il se montre optimiste sur les progrès supposés de Sony en la matière depuis l'introduction de la PS3.

Les polémiques Xbox One

Par ailleurs, à ses yeux, les polémiques autour d'un "Kinect-espion" toujours allumé ne seront qu'un feu de paille similaire aux préoccupations exprimées à l'arrivée des GPS dans les smartphones, et pour ce qui est de la politique DRM sur laquelle Microsoft a rétropédalé, il se dit "un poil de l'avis que la chasse aux sorcières était un peu injustifiée".

En effet, à l'image d'autres grands noms de l'industrie, il estime que les jeux sur disque optique cèderont du terrain face au dématérialisé plus rapidement qu'on ne l'estime en général, qualifiant cette tendance de "futur qui est à l'évidence déjà là, et qui sera bon pour nous au global".

En revanche, il se montre moins favorable au focus placé par Microsoft sur Kinect, une interface dont il dit "ne pas être vraiment convaincu".

J'ai conscience que mes besoins et mes désirs en tant que développeur de jeux, ou ce à quoi j'emploie la technologie, ne couvrent peut-être pas la large base de consommateurs qu'ils recherchent, c'est donc un choix qui leur appartient. Je crois que Kinect porte pourtant en lui des limitations fondamentales avec la latence et le frame rate. Interagir avec lui est toujours... quand vous interagissez avec Kinect, certaines des interactions standard - le positionnement et le maintien, en position d'attente pour différentes choses - c'est fondamentalement une interaction pauvre. Une autre façon de voir ça - il fut un temps où je faisais beaucoup de reproches à Apple au sujet de la souris à un seul bouton. Quiconque travaille avec une souris veux vraiment plus de boutons - ils sont utiles dans ce contexte. Kinect est un peu comme une souris à zéro boutons et avec beaucoup de latence.

Pour autant, Kinect 2 résoud semble-t-il de nombreux problèmes de lantence et de précision de la caméra originale ; mais beaucoup de joueurs seront sans aucun doute du même avis que le créateur... Et il s'avère d'autant plus difficile aux yeux des consommateurs français (ou même d'ailleurs) de justifier les 100 euros de différence entre une Xbox One et une PS4, avec un Kinect 2 qui n'a pour l'instant rien montré de ses capacités dans un contexte purement ludique réaliste. Peut-être la Gamescom permettra-t-elle d'avoir une meilleure visibilité de l'intérêt de cette nouvelle génération de capteur de mouvements dans un contexte de jeu ?