Voilà un jeu que l'on n'est pas prêt de voir sur l'Apple Store ! Pas que Papers, Please soit très engagé et politique. Il ne fait que témoigner d'une sordide réalité en changeant des noms et des situations. Et pour cela il vous met dans la peau du grouillot, au premier rang, avec beaucoup d'emmerdes, un peu de pouvoir et beaucoup, beaucoup de paperasse à vérifier.

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Vous êtes en effet le mec qui accorde les visas au checkpoint qui se trouve dans la ville divisée de Grestin, après la fin de la guerre entre Kolechia et l'Arstotzka (dont vous êtes citoyen). Après six ans, la circulation se rétablit, au compte-goutte. Et c'est vous qui comptez les gouttes, alors que des familles tentent de se revoir, que de pauvres gens tentent de travailler, et que des terroristes tentent de tuer tout le monde.

Vous avez le formulaire 27B-6 ?

Le premier jour tout va bien, seuls les passeports Arstotskian sont autorisés. Les autres sont refoulés, mais attention à la date d'expiration tout de même. Ensuite, ça se complique, les étrangers peuvent passer s'ils ont un ticket d'entrée. Puis ce dernier n'est plus valide, un permis d'entrée fait son apparition, plus complexe. Puis un permis de travail. On vous installe un scanner, une liseuse d'empreintes... vous savez bien tout ce qu'il faut vérifier, les dates, les noms, les numéros en tout genre, la taille, la tête, le poids, etc. Mais comment ne pas rater un truc de temps en temps ?

Ça paye toujours mieux que mes piges

Surtout que vous êtes payé au chiffre et que le temps par jour est limité ! Il faut donc être très rapide pour s'assurer un salaire correct, au risque de vous planter. Et vous avez droit à deux erreurs avant des pénalités qui amputeront la somme finale. Et pourquoi gagner ces sous ? Eh bien il faut régler le loyer, la nourriture, le chauffage, les médicaments, pour vous, mais aussi votre fils, votre femme, votre belle-mère et votre oncle. Sinon ils finissent par mourir... Eh oui.

La Bête réveillée

Papers, please est donc un titre tout aussi stressant qu'il est sinistre, mais le gameplay est véritablement bon, donc on se prend au jeu à en devenir sérieux dans son petit boulot de douanier totalitaire. On s'énerve sur les mecs qui oublient de donner leur passeport, on leur renvoie leurs paperasses à la figure rageusement en criant "au suivant !" après avoir tamponné un gros DENIED en rouge dessus. On fait arrêter des gens, on accepte des pots-de-vin. Parfois on peut se permettre un acte de générosité, mais pas trop, sinon la famille...

Papers, Please est encore en bêta pour Mac et PC. Vous pouvez y jouer librement en téléchargeant le client ici, si vous voulez sortir d'une session de jeu en étant content de vivre en démocratie. Il reste du travail néanmoins, pour enrichir les événements par exemple. On vous en reparlera pour sa sortie !

Paper, Please peut être mise en avant sur Steam si vous donnez votre feu vert !