Personne ne remet en cause les qualités de Lords of Shadow, toutefois certains fans se demandent encore s'il est légitime que l'œuvre de Mercury Steam porte le sceau de Castlevania, fût-elle un reboot. Et cette interrogation concerne aussi Mirror of Fate, puisqu'il en est la suite directe. Mais laissons ce vaste débat, somme toute un peu vain, pour le test. En attendant, une chose est sûre : le studio espagnol n'a pas ménagé ses efforts pour poursuivre le dépoussiérage de la série jusque dans nos poches. A commencer par la narration, des séquences en cel-shading venant conter les douloureuses circonstances de la naissance du rejeton de Gabriel, Trevor, puis de l'enfance tout aussi dramatique de la progéniture de ce dernier, Simon. Tels pères, tels fils, nos chasseurs de vampire brûlent d'aller occire Dracula - pourtant un très proche aïeul rappelons le - et ce, chacun leur tour. Plus d'une trentaine d'années séparent donc ces épopées, qui permettent non seulement de découvrir leurs histoires respectives, mais aussi d'incarner plusieurs personnages. Le prologue terminé, l'aventure débute ainsi aux commandes de Simon, le plus fameux (et musculeux) chasseur de vampires de la famille Belmont.

God of whip

Le Gameplay reprend à la lettre celui de Lords of Shadow, et sans fautes de frappes désormais. S'il faut d'abord s'habituer à la portée de son fouet pour les attaques directes et tournoyantes façon Kratos, les combos (toujours évolutives) ne tardent pas à claquer, sur terre comme en l'air. Simon fait également preuve de la même agilité que Gabriel, qu'il s'agisse d'escalader des parois escarpées en rappel ou d'esquiver les assauts ennemis avec des roulades. Néanmoins il n'est pas toujours aisé d'échapper à l'adversité de la sorte, surtout quand on se retrouve encerclé, car l'action se déroule sur un seul plan. En fait, Mirror of Fate ressemble beaucoup à Lords of Shadow sur consoles de salon, mais posé à plat, et forcément moins fin. Cela dit, la 3D auto-stéréoscopique donne du relief à ces décors formés de polygones, à l'instar des protagonistes. Et ils ont été si soigneusement façonnés que l'on en oublierait presque l'abandon de la sacro-sainte 2D. Plutôt bon signe, d'autant que cette présentation en "2,5D" autorise le retour à une exploration plus poussée, comblant l'une des principales lacunes de Lords of Shadow.

Domaine familial

Certaines sections demeurent linéaires, en particulier celles situées à l'extérieur du château. L'architecture de ce dernier apparaît en revanche nettement plus tentaculaire, chaque zone disposant de plusieurs issues souvent fermées dans un premier temps. Évidemment, l'avancée est ponctuée par des puzzles, dont la plupart demandaient d'ailleurs de déplacer des blocs de pierre pendant cette session preview. Gageons que les mécanismes se compliquent ensuite. D'autres passages nécessitent l'usage de pouvoirs spécifiques, comme le crucifix pour franchir un précipice en s'accrochant au plafond, ou l'esprit de Belnades afin de se protéger de chutes d'eau maléfiques. Or certaines aptitudes sont propres à l'un des personnages. De ce fait, le palais s'explore différemment selon que l'on y évolue avec Simon, Trevor ou... Alucard ! Sa présence était annoncée de longue date, et nous n'en dirons pas plus à son sujet, à part citer ses mots lorsqu'il rencontre Simon : "Tu n'affronteras pas Dracula seul". Est-ce une promesse, une mise en garde ou une prédiction ? Cette phrase énigmatique semble en tout cas refléter l'une des multiples facettes que cache ce miroir du destin... Inutile de préciser que l'on attend avec une furieuse impatience de les découvrir, au point d'hurler à la lune chaque nuit jusqu'au 8 Mars prochain !