Aujourd'hui, GAME en France c'est 157 magasins, 557 CDI dont 75 au siège, et une centaine de CDD. Alors que le groupe est en redressement judiciaire et que la tension monte chez les employés, Julien Trosdorf, porte-parole de GAME France a accepté de répondre à nos questions sur la situation du groupe.

Comment expliquez-vous la situation de GAME aujourd'hui ?
Il faut savoir qu'en mars 2012, GAME UK, notre maison mère a été racheté par OpCapita. Ces derniers ne se sont alors pas montrés intéressés par la filiale française. Nous sommes donc devenus autonomes. En France, nous sommes depuis 3 ans en perte opérationnelle, et sans actionnaire majoritaire pour éponger les dettes, nous nous sommes retrouvés en grosse difficulté. Vous connaissez l'état du marché du jeu vidéo, les évolutions qu'il connaît. Les ventes en berne n'ont pas aidé. Tout s'est tendu ces derniers mois. Pendant l'été 2012, après avoir entamé des discussions avec le CE sur la fermeture des magasins non rentables, voire ceux qui ne l'ont jamais été, notre situation financière n'a cessé de se dégrader. Nous avons alors été contraints de nous placer en redressement judiciaire, en septembre 2012.

Qu'avez-vous à répondre aux employés qui soulignent l'absence de communication de la direction ?
Il a été décidé de garder une confidentialité la plus stricte sur les repreneurs.
Le malaise et le défaut de communication est totalement compréhensible. Mais il faut aussi comprendre que la direction s'est retrouvée un peu piégée. Elle n'avait pas toutes les cartes en mains, car l'administrateur judiciaire a voulu la confidentialité et des dates clefs ont parfois été changées, notamment la date limite du dépôt des offres. Du coup, alors que nous nous étions engagés à communiquer avec les employés et le CE, quelques jours avant la date fatidique, la date a été reportée. Les gens ont eu l'impression qu'on les menait en bateau. Ce qui est compréhensible. 

Que pouvez-nous dire sur l'offre de reprise de Micromania qui concernerait 40 boutiques selon nos sources ?
Je ne confirmerai pas cette information. Ce que je peux vous dire c'est que Micromania fait effectivement partie des offres, et que la majorité des offres concerne d'ailleurs des magasins, mais aussi du personnel. J'insiste sur ce point. En revanche, je ne communique pas sur les autres acteurs. 

Pourquoi alors accepter d'évoquer le cas Micromania ?
Tout simplement car il s'agit de notre concurrent numéro 1. Nous avons décidé de communiquer sur eux car nos employés se posaient d'évidentes questions. Sur les autres repreneurs je ne préfère pas m'exprimer, car les offres peuvent encore être améliorées d'ici le 25 janvier. Sachez qu'on travaille d'arrache-pied dans ce sens. Comprenez-moi bien, on a tous le même but dans l'histoire. 

Que répondriez-vous aux salariés qui doutent pour leur l'avenir ?
Je comprends le désarroi. J'aimerais pouvoir dire qu'on est désolé, mais nous suivons une procédure légale. Nous communiquerons dès lundi. Nous essayons d'assurer le meilleur plan social. Pour les salariés. Mais pour intéresser un maximum de repreneurs, il fallait montrer la meilleure image de GAME, et cette image c'est le service en magasin. 

Toutes les boutiques vont-elles être reprises ?
Je ne peux rien vous dire pour le moment. Le CE aura la primeur de l'information.

Les primes de départs seront-elles honorées grâce au succès des soldes ? 
Oui, nos soldes ont été particulièrement agressives. Nous avons pesé le pour et le contre, mais il était essentiel de taper fort dès les premiers jours de promotion, pour faire rentrer un maximum de trésorerie. Si jamais il y avait une liquidation d'un certains nombre de magasins, et qu'il fallait indemniser les salariés, il faudrait du cash pour cela. L'argent gagné par GAME pendant ces soldes, c'est de l'argent qui servirait pour un plan social pour indemniser les employés qui ne seraient pas repris.

GAME va-t-il disparaître ?
Je ne peux pas l'affirmer ou l'infirmer.

Votre sentiment plus personnel sur la situation ?
Malgré tout ce qui se passe, on a toujours trouvé que les salariés ont fait un très bon job dans des conditions très compliquées. J'englobe tout le monde. En magasin, comme au siège. On sera sur le pied de guerre jusqu'au bout pour assurer le meilleur. 

L'ensemble du contenu des offres sera communiqué au CE et aux employés lundi 14 janvier. Vous pouvez exprimer votre soutien aux employés ici.