Cette vente pourrait être l'un des plus gros changements dans l'industrie depuis, tout simplement, la fusion Vivendi / Activision / Blizzard. Le Français Vivendi serait en effet en train d'étudier le morcellement de la holding, et par conséquent la vente des 61% de parts qu'il possède de l'éditeur Activision-Blizzard.

Si la mise en vente n'a toujours pas été confirmée officiellement, Reuters rapporte aujourd'hui que Vivendi aurait commencé à sonder les appétits, entre autres, de Microsoft, Time Warner, et Tencent - c'est en tout cas ce qu'auraient indiqué cinq sources proches du dossier, l'une d'entre elles ayant précisé que "ça n'avait rien d'officiel pour l'instant" mais qu'ils "avaient mandaté une banque pour discuter avec des candidats qui pourraient être intéressés par un rachat d'Activision".

Actuellement valorisé à la Bourse de New York aux alentours de 11,2 milliards d'euros, Activision-Blizzard est un titan, dont la revente de ses parts pourrait rapporter à Vivendi, selon certains analystes financiers, jusqu'à 10 milliards de dollars (les 61% représentant au moins 6,8 milliards d'euros à la valorisation actuelle). Si ces trois candidats potentiels au rachat, Microsoft, Time Warner et Tencent sont surtout cités car ils peuvent tout simplement se le permettre (et que bien peu de groupes internationaux le peuvent), les personnes proches du dossier estiment tout de même que l'opération n'a rien d'évident pour eux.

A propos de la possibilité du chinois Tencent, un banquier spécialiste du secteur déclare ainsi à Reuters :

[Activision-Blizzard] ont deux grosses licences, Call of Duty côté console et World of Warcraft côté MMOG. Et la Chine n'est pas un gros marché pour le business console ; les jeux en ligne sont bien plus importants pour des raisons variées.

Les deux sociétés ont donc des modèles économiques assez différents, et si Tencent a déjà passé un accord avec Activision pour fournir Call of Duty en Free-to-play sur le marché chinois, acquérir l'éditeur serait apparemment une toute autre chose pour le fournisseur d'accès internet et mobile chinois.

En ce qui concerne Microsoft, ce même banquier explique que le géant se concentre probablement sur sa prochaine génération de console :

Ils ne souhaitent probablement pas trop s'éparpiller, mais ils sont ceux qui, en voulant rester dans le domaine des jeux, penseraient à acquérir certaines de ces grosses licences, et non seulement les consoles.

Reste donc l'autre géant américain, Time Warner, mais aussi, dans une moindre mesure, les fonds d'investissement comme KKR, Providence et Blackstone qui auraient également été approchés.

Ils semble de plus en plus acquis que la cession des parts de Vivendi dans l'éditeur est belle et bien à l'étude, et que le plus gros éditeur mondial pourrait donc changer de mains au cours des prochains mois.