L'émerveillement, c'est bien le sentiment qui domine lorsque l'on découvre les premiers niveaux de Power of Illusion. Une palette de couleurs éclatantes, un trait fin, ces décors rappellent évidemment ceux de Castle of Illusion, et aussi parfois de World of Illusion. D'autant qu'ils s'accompagnent souvent de scrollings différentiels fort bien rendus en 3D stéréoscopique, tels que des miroirs déformants du plus bel effet. En somme l'alliance réussie de la 2D et de l'affichage en relief, malgré son rôle semble-t-il uniquement esthétique. DreamRift n'a pas non plus lésiné sur les musiques, avec une bande son orchestrale d'excellente qualité, même si elle ne parvient pas à faire oublier les mélodies guillerettes de l'opus Megadrive. A moins que cette impression ne s'explique par un petit pincement nostalgique ? Cela n'aurait rien d'étonnant, puisque les développeurs ont ouvertement œuvré pour jouer sur cette corde sensible, en allant jusqu'à reprendre les sons et animations d'origine.

Mais où est ce bouton C ?

Dès la prise en main, on retrouve exactement la maniabilité de Castle of Illusion, entre les sauts rebondissants sur le dos des ennemis, bien qu'il ne soit plus nécessaire de réappuyer pour les écraser avec son popotin, et les pirouettes au bout d'une corde - sans saccades cette fois. Cependant l'arsenal de notre héros ne tarde pas à s'étoffer d'une attaque tourbillonnante très efficace dans les passages confinés, tandis que les pommes, billes et autres chandelles sont naturellement remplacées par des boules de peinture en guise de projectiles.Vous l'aurez deviné, Power of Illusion ne mise pas que sur son côté rétro. Et heureusement, car le level design d'antan sentirait vite le renfermé de nos jours... Pour s'en prémunir, rien ne vaut un bon coup de peinture fraîche ! La souris aux grandes oreilles a donc toujours son fameux pinceau magique pour principal outil, Epic Mickey oblige.

Le monde de l'illusion

Chaque niveau comporte plusieurs sections qui nécessitent de faire apparaître ou disparaître divers éléments, comme des blocs et des plateformes. Il n'est pas très compliqué de les remarquer, dans la mesure où leurs formes sont visibles sur la carte de l'écran tactile. Il s'agit alors de les effacer avec le solvant ou d'en dessiner les contours avec la peinture, le tout au stylet. Attention à bien suivre le croquis, étant donné que des traits imprécis diminuent la quantité de peinture reçue en bonus et suscitent éventuellement de fâcheux défauts sur le résultat obtenu, par exemple une plateforme hérissée de pics. L'autre challenge tient aux éléments que l'on décide de manipuler, ou pas, et dans quel ordre, ainsi que des types d'esquisses à la disposition de Mickey. Celles-ci fonctionnent en effet sur le modèle de "Metroidvania", synonyme de quelques allers et retour entre les mondes et la forteresse.

Le château des célébrités

C'est là que résident les personnages Disney, une fois rescapés - autrement dit trouvés - au sein les niveaux. On peut améliorer leur habitat avec les étoiles collectées et bien entendu leur rendre moult services, au hasard retrouver la première pièce de l'Oncle Picsou pour l'aider à ouvrir sa boutique ! L'univers relativement ouvert des épisodes sur consoles de salon a indéniablement déteint sur celui de Power of Illusion, et on ne s'en plaindra pas, ces quêtes évitant la linéarité inhérente aux jeux de plateforme d'autrefois. La variété des pouvoirs y contribue également, entre le Pete Smasher (pour écrabouiller les adversaires), le chapeau d'apprenti-sorcier (afin de booster les aptitudes de Mickey) et les envolées prolongées héritées de Peter Pan pour ne citer qu'eux. Reste à déterminer si les sympathiques puzzles qu'ils engendrent suffiront à entretenir le charme de cette illusion jusqu'au bout...