Steve Ellis est le co-fondateur de Free Radical Design, le studio auquel on doit la série TimeSplitters, et qui est aujourd'hui Crytek UK. Reconverti dans le jeu pour mobiles, cet amateur de bourbon (c'est ce qu'indique son profil Facebook) s'est exprimé auprès d'Edge concernant l'état actuel du marché du FPS.

Selon lui, quand on ne s'appelle pas Call of Duty ou Battlefield, on ne se vend pas. Et quand on sort des schémas du FPS moderne tel qu'il s'est imposé ces dernières années, on n'est même pas considéré.

J'ai passé tout 2008 à tenter de faire signer un éditeur pour TimeSplitters 4, mais personne n'y voit son intérêt dès qu'il s'agit de faire un jeu qui s'affranchit des règles du genre. Personne ne veut faire quelque chose de bizarre et de différent, parce que c'est un trop grand risque, parce que ça coûte trop cher de le faire.

Personne n'achète vraiment des FPS à moins qu'ils ne s'appellent Call of Duty. Battlefield s'en est bien tiré mais à part ça, tous les FPS font perdre de l'argent. Je veux dire, Crysis 2 est un super jeu, mais à aucun moment il n'a été en position de recouvrir les frais mis en œuvre pour son développement.

Nous avons vu passer beaucoup de générations de consoles et vu des choses croître et se développer à un stade où cette industrie n'est plus vraiment celle où nous souhaitons être. Ce n'est pas vraiment pour cela que nous avons signé au début.

Un constat amer qui s'accompagne d'un message aux développeurs de demain.

Il y a beaucoup de gens qui sortent de l'université et qui meurent d'envie de le faire (du jeu vidéo, ndlr), alors laissons-les découvrir ce que c'est, et comme ça nous ferons ensuite quelque chose de différent !

-Via-