Jack Tramiel, fondateur de la société Commodore, est décédé ce dimanche 8 avril 2012 à l'âge de 83 ans. Vous ne connaissiez peut-être pas ce nom, mais il s'agit là d'un véritable pionnier de notre industrie vidéoludique, d'un visionnaire au destin étonnant...

Né en 1928 en Pologne, Jack Tramiel (de son vrai nom Idek Tramielski) est issu d'une famille juive qui se verra déportée pendant la Seconde Guerre Mondiale dans le tristement célèble camp d'Auschwitz. Il sera ensuite transféré dans celui d'Ahlem-Hanovre, où son père trouvera la mort, et sera libéré en 1945. Deux ans plus tard, il décide d'émigrer aux Etats-Unis, où il apprend à réparer les machines à écrire, devient chauffeur de taxis et finit par acheter, en 1953, une petite boutique de dépannage dans le Bronx qu'il baptise "Commodore Portable Typewriter". Loin de se contenter de sa petite boutique, il décide de se lancer pleinement dans l'industrie des machines à écrire en 1955, en créant cette fois "Commodore Business Machines".

Plus tard, un voyage au Japon lui donnera l'idée d'élargir son business aux calculatrices... puis aux ordinateurs. C'est ainsi en 1977 que naît le premier ordinateur personnel de la société, le Commodore PET 2001. Le succès est au rendez-vous et, moins de trois ans plus tard, c'est au tour du Commodore VIC-20 d'arriver sur le marché et de rencontrer le succès. Mais le véritable bouleversement viendra avec l'évolution de ce VIC-20 : le fameux Commodore 64, qui déboule en 1982 et bat tous les records de ventes, permettant à Commodore d'enregistrer un chiffre d'affaires d'un milliard de dollars. Avec ses 22 millions d'unités distribuées, le Commodore 64 est d'ailleurs encore aujourd'hui le modèle de micro-ordinateur le plus vendu du monde.

Mais le destin de Jack Tramiel sera à nouveau bouleversé en 1983, au moment ou le conseil d'administration de Commodore lui indique la porte de sortie, suite à la dangereuse guerre des prix qu'il livra à Texas Instruments et qui fit fondre les bénéfices comme neige au soleil. Sa nouvelle société, Tramel Technologies, rachète ainsi Atari en 1984. Jack Tramiel remettra rapidement la société à flots et lancera en 1985 un autre ordinateur culte, une autre usine à rêves vidéoludiques : l'Atari ST ! Que de souvenirs là encore...

La suite de l'histoire d'Atari - alors que Jack Tramiel décide de confier les clefs de la maison à son fils Sam et qu'Atari lance successivement la Lynx (1989) et la Jaguar (1993) - est certes moins reluisante, comme vous le savez... toujours est-il que ce week-end, c'est définitivement un grand bonhomme du jeu vidéo et de la micro-informatique qui nous a quittés.

NB : Le visionage de la dernière émission d'AHL, Les Histoires du Jeu Vidéo #4 : La Jaguar, s'impose aujourd'hui.