Qu'est ce qu'un jeu ? Quelle est la différence entre jeux et films ? Qu'est ce qui est passif ou actif ? Que ressentez-vous quand vous jouez à un jeu ou regardez un film ? Vous ne pouvez pas pleurer quand vous jouez à un jeu, alors que vous le pouvez quand vous regardez un film. Quelle est la différence ? Nous avons besoin de savoir pourquoi.

Mais pourquoi Tetsuya Mizuguchi, l'homme derrière Rez, Child of Eden, mais également Sega Rally Championship ou Space Channel 5, se pose-t-il autant de questions ?

Eh bien peut-être parce que le créateur de Lumines est un peu une exception dans le milieu du jeu vidéo, comme il a pu le confier à IGN...

Je suis un cas à part. Durant ma première entrevue avec Sega, j'ai déclaré que je ne voulais pas faire un jeu mais du divertissement d'avenir.

Avec Rez et encore plus avec Child of Eden, Mizuguchi s'intéresse au phénomène synesthétique, sur lequel il revient évidemment dans cette interview :

J'ai eu de nombreuses inspirations en rapport avec la synesthésie. Ma première rave party en 1994-95, avec toute cette musique techno, ces lumières, ces couleurs, un groupe d'un millier de personnes en train de danser, presque à l'unisson avec la musique. C'était très choquant pour moi... dans le bon sens du terme ! Je me suis souvenu de cela et de la synesthésie telle que l'envisage Kandinsky. Je me suis alors demandé dans quel type de jeu ces sensations pourraient se développer ; je n'ai pas eu de réponses à cette époque. J'avais besoin de temps. Alors peut-être trois ou quatre ans plus tard, j'ai eu une sorte de vision, faite d'images et de sons, une sorte d'étincelle. Ensuite, j'ai reçu la musique. Nous avons beaucoup tâtonné autour de ce concept, et c'est ainsi que nous avons fait Rez.

Très inspiré par Vassily Kandinsky dans ses créations, Mizuguchi considérerait-il pour autant le jeu vidéo comme une forme d'art à part entière ?

Je pense que... pas encore. Mais il s'en approche. Ça ne fait que commencer. L'expérience devient plus grande dans l'industrie des jeux. Il ya 40 ans, nous avons commencé à partir de points noirs et blancs. Pas de son, juste des "bip". Ensuite, les couleurs sont arrivées, puis la 2D, la 3D... mais nous connaîtrons une évolution encore plus grande dans l'avenir.

Je ne saurais que trop vous inviter à lire dans son intégralité le papier proposé par IGN et si jamais ça vous intéresse, voici le document qui était proposé durant l'exposition Kandinsky, tenue en 2009 au Centre Pompidou.