Manhunt

Genre :

Leçon de vidéo
Editeur : Rockstar Games 
Année
de sortie :
2003
Support : PSone, PS 2, Dreamcast et Game BoyManhunt

Manhunt est un documentaire-vérité crypto-sociologique qui dénonce les difficultés à produire de nos jours un petit court métrage lorsque l'on est Motion Designer ou réalisateur amateur. Après un simulacre d'exécution, le détenu James Earl Cash initialement condamné à la peine capitale, se retrouve catapulté malgré lui en tant qu'acteur dans un petit projet vidéo sympa, après avoir été racheté à un policier véreux pour satisfaire la créativité de Lionel Starkweather, un vulgaire petit vidéaste du Dimanche qui a un compte Premium sur le site Vimeo. L'homme voulait juste se farcir à la base un projet sans prétention à petit budget entre potes pour le fun, histoire d'avoir quelque chose à présenter au Festival du Film de Jouy-en-Josas, mais le comportement anxiogène de son acteur principal remettra rapidement tout le synopsis ainsi que la survie de l'équipe de tournage et des figurants en question.

Mais ce que Lionel ne sait pas, c'est que James se revendique aussi comme un putain de réalisateur à ses heures perdues. Il a même émis les bases fondamentales du DSLR Shooting avec le démiurge Philip Bloom, qui je vous le rappelle en passant, a vendu son âme à Canon pour se faire un max de thunes. La colère de James ne se fera pas attendre : l'amateurisme de Lionel va le plonger dans une violence extrême. En effet, il ne supporte absolument pas les vidéos tournées autrement qu'en 24 fps natif ou conformées en 23,976 fps sous After Effects. Pas de chance, Lionel arbore fièrement une HDV et shoote en 30 et 60fps, tel un beauf qui s'ignore. Et dans son pays c'est trop. Le concept du court consistait à filmer un banal jeu de chat perché nocturne entre libertins masqués vêtus de tenues moulantes en cuir, avec un peu de typo stylée incrustée pour faire classe. Mais il en sera tout autrement : dans sa rage et son intégrisme de la conception du septième art qu'il défend, James va mettre en pièces, tour à tour et dans un geyser éjaculatoire d'hémoglobine, l'intégralité des figurants ainsi que l'équipe technique osant se trouver sur le chemin le menant à Lionel, qu'il compte éviscérer de ses propres mains avant de lui offrir une ultime leçon de cinéma post-mortem. Bref, Manhunt est un brutal procès artistique face aux criminels de l'image qui courent nos rues et utilisent des presets de couleurs à papa ou ostentent un framerate dépassant le mythique 24p. Sans parler de ceux qui ne maîtrisent pas les codecs lossless en univers de couleurs 4444 ou 422. Enfin je crois.

Avant de trucider Tramber, James lui a suggéré d'utiliser un preset d'image Extraflat afin de bénéficier d'une plus grande amplitude pour faciliter le process de l'étalonnage.