Si à l'époque, en 2002, les dirigeants de Microsoft et de Rare affichaient de grands sourires, après que la firme de Redmond ait racheté l'ex poulain de Nintendo, on apprend qu'un autre acteur majeur du jeu vidéo a longtemps été plus proche de signer le talentueux studio. Il s'agit de la firme du sympathique Bobby Kotick : Activision.

C'est auprès de nos confrères de Develop que Ed Fries, l'homme au cœur du rachat de Rare pour 375 millions de dollars par Microsoft, a confié que Bobby Kotick était prêt a signer un très gros chèque à l'éditeur de GoldenEye, ce que ce dernier était prêt à accepter... de bon cœur !

Il y a eu une guerre d'enchères entre nous [Microsoft] et Activision ; une guerre que Activision avait dans un premier temps gagné. Leur offre initiale était meilleure et Rare, bien qu'examinant les deux partis, était à mon sens plus intéressé par une collaboration avec Acti, pouvant ainsi être développeur tiers et faire des jeux multi plateformes.

Et pourtant, c'est bien avec Ed Fries que les frères Stampers, co-fondateurs de Rareware, ont conclu leur accord.

Quelque chose est arrivé entre Activision et Rare, je ne sais pas quoi, mais les rapports se sont refroidis, ce qui nous a permis de faire une contre-offre. Notre offre était alors meilleure que celle d'Activision mais c'était toujours eux qui avait le contrat en mains. Les enchères ont atteint de tels sommets que Nintendo semblait ne même plus vouloir y participer. Le dénouement, vous le connaissez, après que Acti ait tourné le dos aux négociations, Rare s'est tourné vers nous.

Microsoft a alors dû allègrement piocher dans son porte-monnaie pour s'offrir les services de la société de Banjo et Conker. Et si les enchères se sont envolées si haut, Ed Fries a une explication à cela :

Nintendo détenait la moitié de Rare et possédait une option d'achat pour acquérir la seconde moitié de l'entreprise. À l'époque où Activision et Microsoft se sont intéressés à un rachat, la date de cette close dont bénéficiait Nintendo avait expiré. Mais l'entreprise nippone a réussi a obtenir un nouveau délai. Ce délai également arrivé à son terme, les négociations ont de nouveau repris mais Nintendo demeurait toujours prioritaire. La difficulté était donc la suivante : se lancer dans d'âpres négociations aurait conduit à avoir un prix bas mais Nintendo aurait alors sans hésiter payé cette somme que nous aurions nous-même proposé. C'est pour cette raison que le prix fixé se devait d'être élevé.

Désormais, Rare développe des jeux Kinect pour Microsoft et est un des studios phare du constructeur américain. Video Games, ton univers impitoyable...