Premier contact, Wiimote et Nunchuck en mains, premier constat : l'univers dans lequel évolue Mickey, bien qu'il ne soit pas aussi sombre et dérangeant que l'on aurait pu se l'imaginer à la vue des tous premiers artworks, dénote tout de même par rapport aux univers naïfs et colorés auxquels la souris a pu nous habituer. Par comparaison, pour vous donner une idée, le parc d'attractions abandonné et rouillé où nous avons eu le loisir de faire évoluer notre rongeur préféré, évoquait les environnements du très bon Rayman 2. À l'instar du titre de Michel Ancel, Epic Mickey est un jeu d'aventure/action mâtiné de nombreuses phases de plate-forme. Si bien qu'entre deux niveaux à la jouabilité 3D (le héros est vu de dos), c'est sur un plan 2D que vous devrez diriger Mickey d'un point A à un un point B dans la plus pure tradition du genre. L'ensemble semble donc au premier abord très classique.

Un titre d'artistes peintres

Ce qui apporte un supplément d'âme à ce Disney Epic Mickey, c'est d'une part les mécaniques de gameplay qu'offrent l'utilisation du fameux pinceau magique, ainsi que le terreau narratif dans lequel l'intrigue prend racines. En effet, c'est en quelque sorte dans les limbes de l'univers Disney, habités par des personnages oubliés, que la souris devra utiliser peinture et diluant, pour au choix faire apparaître ou disparaître ce qui l'entoure. Le plus surprenant est que le fait de privilégier un liquide par rapport à l'autre modifiera l'expérience de jeu ainsi que son déroulement narratif. Par exemple, pour vous défaire de vos ennemis, vous pouvez au choix les asperger de diluant pour, sans scrupules, les éradiquer ou alors les recouvrir de peintures pour en faire vos alliées. La bestiole amadouée vous protégera alors des assaillants. Cette dualité sera présente tout au long de l'aventure. À la fin du niveau du parc d'attractions par exemple, il était question d'un choix : arrêter un mécanisme pour sauver un lutin et du coup faire une croix sur le coffre au trésor qui devenait accessible ou bien laisser le pauvre lutin à son sort et récupérer la thune ! Tel qu'il l'était originellement à la fin des années 30, Mickey Mouse n'est donc ici pas ange. Surtout que la souris possède en lui, une vrai part de Malin...

Les limbes de la création

En effet, si Mickey "goutte" littéralement, c'est qu'il a joué à l'apprenti sorcier dans l'antre du magicien Yen Sid, comme vous pourrez le découvrir dans l'intro du jeu. Si la mythologie Disney vous intéresse, sachez que vous aurez l'occasion de croiser bon nombre de personnages, pour certains bien mystérieux, car je vous le rappelle, il est question ici de redécouvir des héros oubliés... Ainsi, Oswald le lapin, "ébauche" originelle de Mickey Mouse ou encore le Dr. Mad, un des plus vieux ennemis du gentil Mickey, seront de la partie dans cette aventure Wii. D'ailleurs, l'ergonomie de jeu propre à la console de Nintendo est exploité avec brio, le Nunchuck servant à déplacer Mickey et la Wiimote pointé vers l'écran, permettant d'asperger à tout va.

Epic Mickey, même si il n'apparaît pas aussi ambitieux d'un point du vue graphique et artistique de ce que l'on aurait pu attendre à la vue des premiers visuels du jeu disponibles, semble tout de même sortir son épingle du lot, grâce à un univers possédant une réelle identitée et un gameplay ingénieux et accrocheur. Le titre devant être conclu en dix heures de façon linéaire et en une bonne vingtaine avec les quêtes annexes, on attendra une version définitive pour affirmer si Mickey est bien de retour ou non !