C'est fou comme tout arrive toujours en même temps. Il ne se passe rien pendant des mois et tout à coup, c'est l'avalanche ; la loi des séries. En parallèle de l'affaire Manhunt 2, deux autres épisodes ont lieu en ce moment de l'autre côté de la Manche. Il doit y avoir une saison pour les prises de conscience. Et Tony Blair peut s'en laver les mains désormais.
D'abord, aujourd'hui même, la demande de l'Advertising Standards Authority de retirer du métro londonien les affiches de publicité de Burnout Dominator. Effectivement équivoques, les dites affiches montrent une voiture pulvérisée accompagnée du slogan "La paix intérieure par la violence extérieure" (ci-contre), et ont été jugées "irresponsables" autant que promotionnelles de violence routière, comportement anti-social, et vandalisme. Difficile de leur donner tort, cependant, quand on connaît l'humour et les habitudes britanniques en la matière, et qu'on rapporte tout cela aux seules 37 plaintes formulées sur les dizaines de milliers de personnes qui fréquentent le métro à Londres, on se demande ce que ladite "autorité" faisait avant que les plaintes ne soient reçues. Après tout, elle a bien laissé passer cette publicité à la base.
Les avant-goûts des trailers
Puis, plus préoccupant à mon sens que cette histoire de publicité effectivement peu habile, la demande par les devéloppeurs, poussés par l'ESRB, de faire retirer les trailers du jeu Dark Sector, dont le contenu est jugé "excessif et choquant", de certains sites l'ayant hébergé. En effet, les trailers de jeux classés M pour Mature doivent, pour respecter les règlementations de l'ESRB, être placés derrière une barrière d'âge (en gros, on rentre sa date de naissance pour assurer le site diffuseur qu'on a le droit de le voir). Cependant, la plupart des sites ayant reçu cet avertissement la semaine passée avaient bien cette barrière d'installée sur le trailer en question, qui soit-dit en passant est toujours disponible sur le site officiel, porte la mention "classification en cours", et n'a vraiment, mais alors vraiment rien de si choquant que ça (pour le coup, chacun pourra en juger lui-même). Si on reconnaît qu'une telle barrière n'a rien d'efficace (il doit même y avoir beaucoup de personnes de plus de 80 ans visionnant ces trailers soit-disant "protégés" chaque jour), on commence à se demander si l'ESRB n'est pas parti en croisade, d'autant que ces trailers ont été officiellement diffusés des mois avant qu'ils ne poussent le développeur à les faire retirer.
Enfin, n'oublions pas que cela concerne une culture Anglo-saxone, mais il sera toujours intéressant de suivre l'évolution de toutes ces histoires, et l'impact éventuel qu'elles pourraient avoir sur le comportement des organismes équivalents en France. Parce que n'oubliez pas que, grâce à l'Eurostar, désormais tout va plus vite.