Gargoyle's Quest

Genre :

Insécurité de Droite
Editeur : Capcom
Année de sortie : 1990
Support : Game Boy

Gargoyle's Quest de Capcom est un docu-fiction vidéoludique bien de Gauche qui dénonce la dangerosité des banlieues en mélangeant de manière interlope l'heroic-fantasy à des problématiques d'insécurité intérieure. On y incarne une petite gargouille cracheuse de flammes nommée Firebrand, dont le but ultime sera de dénicher le feu sacré qui lui permettra de rétablir la paix dans sa bourgade, tombée aux mains du Ku Klux Klan. Derrière cette intrigue surréaliste que l'on devine vite torchée par ses concepteurs entre deux canevas de whisky, se dresse une vision alternative d'une société d'Extrême Droite à la fois autocratique et monarchique mais qui paradoxalement, souffre des mêmes maux sociaux que celle d'une cité sous gouvernance gauchiste. Par cette mise en situation pas banale, Capcom tente de déconstruire les clivages politiques pour finalement mieux nous livrer sa vérité en pleine face : que quel que soit la tendance au pouvoir, il existera toujours des conflits belliqueux dans la société liés aux différences ethniques ou idéologiques. Et le pire, c'est qu'on va bien nous le rappeler durant tout le jeu.

Ce sera malheureusement systématique : à chaque incursion hors des grandes métropoles, Firebrand fera l'objet de tentatives d'agressions de bandes organisées adeptes du White Power. Reconnaissables entre milles par leurs longues toges diaphanes et leurs masques en forme de gamète mâle reproducteur, ces banlieusards de Droite ne seront pas habitués à la mixité ethnique des grandes villes et mettront un point d'honneur à se lancer dans de courtes mais intenses expéditions punitives pour passer à tabac toute personne qu'ils jugeront différente. Mais il en faudra bien plus pour déstabiliser notre héros, qui réussira à asseoir sans peine seul face à l'adversité, ses concepts gauchisant ravageurs à la force de cocktails molotov stomacaux maison bien sentis. Finalement, ce voyage anxiogène dans les banlieues ponctué d'un mantra de petites rixes, le mènera au château versaillais de Breager, qui est le leader du parti aryen américain. Les deux hommes se lanceront ensuite dans un houleux échange de matérialité dialectique déconstructiviste qui fera littéralement imploser Breager et sublimer de même toute sa faiblesse. La paix sociale peut alors faire son grand retour. Pour conclure, Gargoyle's Quest est LE titre révolutionnaire qui en guise de solution face au chaos social, prône la tolérance et les débats d'idées. En fin de compte, que l'on soit illuminati reptilien ou juste amateur de cagoules pointues, l'identité nationale s'efface au profit d'une prise de conscience d'une identité universelle fédératrice. Et c'est ça qui est beau.

Cette racaille du Ku Klux Klan va expérimenter la fidèle réputation qu'a le socialiste de toujours poignarder dans le dos ses adversaires.