Tomb Raider

Genre :

Relooking Extrême
Editeur : Eidos
Année de sortie : 1996
Support : PSOne, Saturn, PC, Mac et N-Gage

Tomb Raider est une sorte de Confession-Intime  vidéoludique qui pointe du doigt les dérives surréalistes dans lesquelles peuvent se vautrer les accrocs à la chirurgie esthétique. Le jeu d'Eidos bien qu'interlope à bien des égards, se révèle pourtant sans équivoque au niveau de son pitch : une jeune femme (Lara Croft) adepte d'interventions plastiques, décide, faute de moyens pécuniaires, de se lancer dans le pillage sauvage de temples péruviens pour financer son prochain projet d'implants mammaires. Pour arriver à ses fins, elle n'hésitera pas à passer à tabac ou éliminer aux guns toutes les personnes qui se mettront en travers de son chemin et ce, au nom du sacro-saint tuning corporel. Derrière ce petit jeu d'action pixelisé se dissimule en réalité une véritable critique de notre société qui pousse les femmes à la performance, à la concurrence, avec en guise de valeur suprême, l'apparence physique. C'est triste.

Pour accéder au Graal des poitrines artificielles existantes sur le marché brésilien de la chirurgie plastique, Lara partira explorer une partie du monde à la recherche du Scion des Atlantes, un objet magique doté du pouvoir de création, et divisé en trois parties distinctes se trouvant respectivement au Pérou, en Égypte et en Grèce. La chute finale de l'intrigue brechtienne du soft invitera cependant le joueur à s'interroger longuement sur les véritables valeurs d'excellence qui définissent l'essence de ce que devrait être un être humain de qualité. Effectivement, après avoir parcouru des milliards de kilomètres, trucidé un maximum de chalands à la chaine et mis le grappin sur le fameux Scion des Atlantes, Lara pourra le revendre sur Ebay pour s'offrir LA poitrine métaphysique que tous les joueurs auront la joie de reluquer dans Tomb Raider 2. La conclusion existentialiste du titre d'Eidos soulève pourtant une problématique bien ironique qui se résumerait en ce postulat : l'intelligence en tant que valeur ne devrait-elle pas primer sur la beauté physique? Car si Lara Croft disposait d'un quotient intellectuel situé juste dans la moyenne, elle aurait eu l'idée ingénieuse de garder l'artefact et d'utiliser le puissant pouvoir du Scion des Atlantes pour se créer une nouvelle poitrine et pourquoi pas, d'autres améliorations tégumentaires futures et ce, sans débourser le moindre centime... Bref, Tomb Raider est LE titre phare qui met en lumière toute l'étendue de la bêtise féminine et dont le constat fataliste fait plutôt froid dans le dos : la beauté et l'intelligence ne peuvent coexister chez la femme, il faut choisir entre l'un ou l'autre. En tous cas pour moi, ce sera une bombe sexuelle, et je crois que tout le monde sera d'accord!

Violer un temple péruvien au nom de la chirurgie esthétique n'est pas un acte répréhensible, finalement. Jacques Chirac l'avait déjà fait pour son musée des Arts Premiers, et c'était pour de l'argent.