Impossible, quand on se lance dans une partie de Red Steel 2, de ne pas penser au précédent opus, qui fut tout, sauf une réussite. Nous l'avons déjà dit, le titre est sorti il y a plus de trois ans maintenant, et il manquait cruellement de finition. Soit. Ne remuons pas le Katana dans la plaie encore béante. Ce second volet s'est donc logiquement attaché à faire table rase du passé, en tentant une approche différente, et surtout en travaillant sur les énormes lacunes qui gangrénaient le premier opus. Nouvelle équipe de développement, nouvelle direction artistique avec Jason Vandenberghe (aka Dr House) le directeur créatif du jeu à sa tête... tout a été mis en place pour accoucher d'un titre enfin au niveau de la réputation de la société française. D'autant qu'entre-temps, le fameux Wii MotionPlus a vu le jour. Un timing idéal pour utiliser cet accessoire désormais indispensable à certains jeux Wii, a fortiori sur les FPS, qui demandent justement précision et vitesse.

Un Western moderne

Après une vidéo introductive qui nous explique le pourquoi du comment, on est vite dans le feu de l'action. On y incarne un homme, qui sait manier les armes à feu et l'épée. Le Katana plus précisément. Il est l'un des membres d'un clan de protecteurs. Après s'être quelques temps éloigné de son groupe pour des raisons inconnues, il revient dans la ville de Caldera, croyant retrouver les siens. Manque de pot, notre homme constate avec effroi qu'il est le dernier membre survivant de son clan. Que s'est-il donc passé ici ? Son peuple vient tout simplement d'être anéanti. Devenue zone de guerre, sa ville natale est envahie par les Jackals, des espèces de cow-boy cybernétiques qui ont fait main basse sur la ville, et qui continuent de semer la terreur. Seul contre tous, la mission sera tout sauf simple... Graphiquement, on a droit a du joli cel shading, avec de jolis effets d'explosions. Sans doute ce qui se fait de plus beau à ce niveau là sur la Wii, tout simplement.

Wii MotionPlus en action

D'emblée, on constate une chose, confirmée également par Jason Vandenberghe dès le début de son speech : il n'y a pas de sang dans le jeu. Parti pris graphique, qui ne change rien du tout au déroulement des missions proposées. Le jeu est quant à lui composé de 4 grands hubs. Chacun d'eux offre son lot de quêtes, de missions, et également de didacticiels pour apprendre de nouveaux coups mais aussi acheter des armes dans la boutique qui s'y trouve. Les développeurs ont d'ailleurs cru bon de mettre la vidéo d'une fille pour "égayer" le didacticiel. Histoire de capter plus facilement votre attention ? Sans doute. Quoiqu'il arrive, vous aurez besoin de comprendre comment fonctionne le duo Nunchuck/ Wiimote, sous peine de ne pas faire long feu sous les coups des ennemis... Le Katana servira d'ailleurs non seulement à pulvériser vos adversaires, mais également à détruire quelques éléments du décor (poubelles, bouteilles, caisses...) pour récupérer de l'argent et quelques artefacts assez bien cachés, qui rapportent beaucoup d'argent.

Maniement au millimètre

La principale difficulté viendra de la bonne coordination entre le Nunchuck d'un côté et la Wiimote de l'autre. En gros, on se sert des deux manettes comme d'un clavier et d'une souris. Mais contrairement au premier volet, ici il faudra y aller franco pour infliger de gros dégâts aux ennemis. Les gars d'Ubi n'hésitaient d'ailleurs pas à nous demander de faire des gestes plus amples pour infliger plus de dégâts. Je peux vous dire qu'au bout de trois heures de jeu (et deux plantages, paraît-il inédits), en gros le temps de la preview, on est lessivé. Impossible de tenter de s'asseoir, j'ai essayé et... ça ne fonctionne pas ! Il faudra jouer debout, face à votre écran, pour espérer vous en sortir. Et faire de la place dans le salon, pour éviter toute casse. Inutile de préciser que l'ensemble fonctionne parfaitement. Un peu déroutant au début (il faut jouer avec les boutons A et Z sans arrêt), on s'y fait rapidement. On se prend vite au jeu et l'envie d'en découdre toujours plus permet d'oublier la douleur qui commence à poindre dans vos biceps. Ainsi, même si les combats au corps à corps sont ultra péchus, ne croyez pas pour autant vous en sortir aussi facilement en tirant dans le tas avec des armes à feu, également présentes.

Tactiquement vôtre

Car oui, bien que ces dernières soient en vente dans les boutiques, avec un système d'upgrade plutôt sympathique, tout comme l'amélioration de vos coups au Katana d'ailleurs, elles ne feront pas tout. Et ce, malgré un système de "lock", qui permet de shooter plus facilement, et à distance, ses ennemis. Il faudra en effet, aussi bien pour les "semi-boss" que les boss tout court, et parfois, les simples sbires, user de son arme blanche indispensable, pour trancher dans le vif et être efficace. La clé du jeu est là, quoiqu'il arrive. Et c'est très bien comme cela. Certains ne pourront être touchés que dans le dos (il faut alors les contourner très vite), d'autres, après avoir détruit leur armure, etc. Un peu de tactique dans ce monde de brutos, donc. On n'oubliera pas non plus les nombreuses combos, qui, précisons-le, sont également la clé du système de combat de Red Steel 2. Là aussi, il faudra se les approprier au fil des missions, en les achetant ou en les débloquant. Les parades, les ruées et autres coups d'estoc sont également présents, ce qui nous donne une jolie panoplie. Les fines lames apprécieront. Mais les bourrins aussi, les finish moves étant légion et assez jouissifs. Qui s'en plaindrait ?

Comme toujours, il faudra jauger la bestiole sur la durée. Mais une chose est sûre, Red Steel 2 a d'ores et déjà effacé des tablettes la première mouture. Plus efficace, plus réactif, mille fois plus maniable grâce au Wii MotionPlus, avec un soupçon de recherche et quelques scènes réussies de QTE, cette suite sera à n'en pas douter à surveiller de près sur Wii. Sa sortie est toujours prévue pour la fin du mois de mars. Sortez les Katanas !