Aaaah, la guerre des consoles... Un sujet à la fois incontournable et caduque. D'un côté, les comparaisons entre constructeurs sont saines et obligatoires, pour mieux comprendre forces et faiblesses de chacun et évaluer les perspectives d'évolution de telle ou telle console, et de l'autre, n'ont finalement d'importance que les jeux eux-mêmes, peu importe la plate-forme sur laquelle ils tournent.

Mais la vraie constante dans tout ça, c'est que depuis que le monde est jeu vidéo, l'affectif surpasse de loin la logique dans les discussions des fans, dont le point de vue se trouve inévitablement biaisé. C'est applicable par ailleurs à tout ce qui relève de l'affectif - des goûts et des couleurs.

Jordan Thomas, le Directeur Créatif de BioShock 2, est apparemment un fan de psychologie (lui aussi), et explique très bien l'application de ces processus dans le cadre des guerres de consoles entre fans :

Il existe un effet cognitif connu sous le nom de "biais de confirmation d'hypothèse", qui conduit les gens à s'accrocher à des conclusions qui s'accordent à leurs préférences, en ignorant les données qui leur sont contraires. Cela conduit à des loyautés sauvages, irraisonnées, accordées à une plate-forme choisie, une équipe de sport, une marque, ou un type de soda. Du point de vue du développement, les guerres de consoles sont un peu ridicules ; notre but est l'uniformité [entre les versions], et c'est toujours un peu triste de voir les gens consacrer autant d'énergie à un "partisianisme de plate-forme", parce qu'il semble que cela encombre les voies critiques tout en noyant d'autres discussions créatives.

Il est intéressant de noter que ce genre de biais sont aussi monnaie courante concernant les critiques de jeu, d'une publication à l'autre, et dans lesquelles ce "partisianisme" prend aussi souvent le pas sur le cœur des discussions, portant ainsi ombrage aux véritables sujets...