Dylan Cuthbert est le fondateur du studio basé à Kyoto, Q-Games, auquel on doit toute la série des jeux PixelJunk ; Eden, Shooter, Monsters. Pour la plupart, de petits bijoux de jeux, malins, simples, et assez addictifs (surtout Eden). Mais, avant tout, des jeux pas chers, en téléchargement sur le PlayStation Network, ce qui ne les empêche pas d'être soignés.

C'est dans les colonnes de Develop qu'il s'est livré à l'exercice de la FAQ - une interview mitraillette de questions génériques parmi lesquelles se trouve la fameuse question : "qu'est-ce qui vous déçoit dans l'industrie ?"

Les joueurs se plaignant que des jeux à 10 dollars sont trop chers. Je ne suis pas sûr que ce soit un problème lié à l'industrie, mais ça paraît ridicule de se plaindre d'un tel tarif.

Il est certain que quand ils sont de la qualité de la série des PixelJunk... j'ai du mal, personnellement, à ne pas abonder dans son sens (en même temps, il y en a bien qui se plaignent atrocement de choses gratuites, hein).

Plus en rapport avec l'industrie, probablement la relation descendante qu'ont la plupart des éditeurs avec leurs développeurs. Par chance, nous n'avons pas encore été victimes de ce genre de choses jusqu'à maintenant - je touche du bois - mais je vois beaucoup de devs qui souffrent énormément, principalement à cause de problèmes liés à leur éditeur.

Reste également un problème que nous avons déjà évoqué au détour de podcasts ou d'articles : l'économie du jeu vidéo, en tant qu'écosystème.

Le modèle de financement des jeux pour le moment est fondamentalement détraqué et orienté pour enrichir considérablement les éditeurs. Il suffit de voir les primes et salaires des dirigeants d'EA, par exemple, je pourrais faire toute la série des PixelJunk, y compris leurs suites, deux ou trois fois rien qu'avec la prime du patron d'EA.

C'est sûr, John Riccitiello a empoché 5 millions de dollars sur l'exercice 2008, mais ce n'est encore rien en comparaison de Bobby Kotick, le patron d'Activision-Blizzard, qui caracole à 14,9 millions... mais en même temps, ils gèrent des intérêts autrement plus importants que ceux de Q-Games, avec des milliers d'employés et des millions en investissements.

Le monde du jeu vidéo est-il donc injuste, depuis ses joueurs ingrats jusqu'à ses grands patrons richissimes ?