Soyons clair, l'histoire de Just Cause 2 n'est qu'un prétexte. Agent spécial, Rico Rodriguez ne dispose pas d'un charisme stratosphérique et préfère ainsi se montrer laconique lors des nombreuses cut-scenes qui rythment l'aventure. Son affaire à lui, c'est plutôt le chaos. Nous irons donc droit au but. Face à vous, une vieille connaissance, Tom Sheldon, votre mentor du premier opus qui savoure aujourd'hui son nouveau statut de traitre dans l'île de Panau : un archipel à la superficie gargantuesque puisque 28 fois plus imposante que la carte d'un certain GTA : San Andreas. Un nouveau terrain de jeu à l'étonnante richesse proposant des zones enneigées, de larges espaces désertiques, des jungles luxuriantes ou des villes plus modernes. Gigantesque oui, mais surtout hautement immersif tant le moteur graphique réalise de petites merveilles avec un horizon s'étendant à perte de vue. Pour relier tout ce monde, un dense réseau de routes et de rivières vous permettra d'user de moult bateaux, motos, hélicoptères, avions ou voitures. Pour les amoureux des chiffres, c'est près de 104 styles de véhicules différents qui vous attendent (avec designs, coloris propres). La bienséance n'étant pas totalement d'actualité sur Panau, vous devrez la plupart du temps carjacker à l'envie ces véhicules avec parfois l'apparition de Quick Time Event bien nerveux. Des engins que vous pourrez piloter bien sûr en parcourant la carte d'un point à un autre sans le moindre chargement.

Du chaos naît la création

Si Just Cause 2 enthousiasme c'est qu'il respire la liberté. La liberté de mouvements bien sûr, mais surtout la liberté de composer les scènes les plus spectaculaires comme vous le souhaiter. Ainsi du chaos peut émerger les plus intéressantes créations. Le principal rouage de gameplay réside en effet dans la judicieuse utilisation de votre grappin. Un grappin que vous enclencher en deux temps, chaque extrémité pouvant être fixée sur des supports distincts. Et comme le moteur physique se révèle des plus robustes, à vous de composer. Amusez-vous par exemple à agripper le rebord d'un véhicule à un pont le tout lancé à 100 à l'heure lors d'une course poursuite. Résultat saisissant. Idem, accrochez la jambe d'un ennemi à un une bouteille de propane... et tirez dessus ! Festival ! A noter aussi que si le Chaos reste un élan clef du gameplay, plus vous détruirez "intelligemment", plus vous réaliserez de réactions en chaîne... plus votre influence grimpera en flèche. En clair, ici on détruit oui... mais c'est encore mieux de bien détruire. En sus d'étendre les possibilités lors des affrontements, le grappin vous servira aussi lors des phases en parachute accessible à tout moment. Vous pourrez ainsi vous jeter de n'importe quel point situé en hauteur, effectuer une chute libre impressionnante (la proportion des lieux est admirablement bien rendu), avant d'ouvrir votre parachute. Ensuite, votre grappin vous permettra de vous faire tracter par un véhicule, ou bien à vous redonner de l'élan en visant le sol. Une fois de plus, c'est à vous d'utiliser le moteur physique du jeu pour donner vie à des séquences inédites.

Un enfer paradisiaque

Autre bonne surprise de la démo présentée par Square Enix Europe (anciennement Eidos), si les lieux font preuve de gigantisme, ils n'en sont pas pour autant vides. Bien évidemment certaines zones se révèlent plus désertiques que d'autres, mais il y a toujours des signes de vie et surtout des objectifs à remplir. Qu'ils s'agissent de missions principales, ou de quêtes annexes. L'aventure centrale devrait ainsi s'étendre sur près de 50 missions pour près de 25 heures de jeu... le tout poussant jusqu'à 100 heures si vous voulez retourner les 250 missions annexes proposées. L'une des forces de Just Cause 2 c'est aussi de cultiver sa différence. Si le titre pourra séduire les gamers avec son gameplay riche (il est aussi possible d'améliorer son équipement, de faire appel à un marché noir ambulant, etc), les joueurs moins amateurs de l'ambiance urbaine des GTA-like pourront se laisser séduire par l'univers totalement dépaysant. Car si les explosions pleuvent, si la violence est bien présente, le plaisir reste permanent, tandis que le cadre bucolique confère un cachet assez unique à cette aventure au coeur du chaos. Voir le soleil se coucher et embraser l'océan, se lancer dans l'aventure lors d'une chute libre nocturne... oui, cela confère un cachet assez rare au titre. Et puis de l'action variée, bien réalisée et qui ne se prend pas au sérieux... qui n'en a jamais rêvé ? Vous l'aurez compris, s'il n'y avait pas le manque de charisme évident du héros, ce Just Cause 2 aurait tout d'un grand au même titre que ses concurrents directs Bayonetta et God of War III.

Just Cause 2 est prévu sur Xbox 360, PS3 et PC pour le début 2010, probablement février. D'ici là, il lui reste à affiner encore quelques cinématiques, et surtout à debugger l'immense terrain de jeu. Un bac à sable explosif mais d'ores et déjà bien fun. Preuve que dans les jeux vidéo, les suites peuvent amplement surpasser leurs aînées...